Justin et compagnie

Le Départ

-Eh bien mon bonhomme, pourquoi tu pleures ?

Michèle s’approcha de son fils et constata qu’il baignait dans son pipi. Son pyjama et son lit étaient complètement inondés.

-Ce n’est pas grave, dit-elle, va te laver. Je m’occuperai de ton lit.
-Mais si ça m’arrive au camp, pleurnicha le jeune garçon.
-Je suis certaine qu’ils gèreront ça sans problème. Tu n’es certainement pas le seul enfant de 11 ans à
faire pipi au lit.

Le jeune homme ne répondit rien et alla se laver. D’ordinaire, ça ne lui faisait rien de faire au lit. Il était même plutôt habitué, ça lui arrivait tellement souvent. Mais ce qui le tracassait c’était que ça arrive devant d’autres enfants et qu’ils se moquent de lui et qu’ils le disent à tous les autres. Il en venait presque à regretter d’avoir voulu participer à ce camp. D’un autre côté, faire du sport et rencontrer d’autres enfants étaient deux choses qu’il adorait. Son cœur était vraiment coupé en deux…

---------------------

Le jour du départ arriva bien vite. Nous étions attendus, Frédérique et moi, au départ du car à 7h précises. Il n'y avait que 4 heures de car. Ma mère avait jugé que ma couche tiendrait bien 4 heures si je ne buvais pas trop avant de partir. J'étais habillé avec un jeans, un tee-shirt et un polo léger.

Frédérique avait opté pour un jogging et une petite veste. On arriva à la place où le car partait.

-Bonjour, je suis Anaïs, je suis une des monitrices qui accompagnera vos enfants durant le séjour. 25 enfants partent d'ici et 25 autres arriveront d'un autre lieu avec un second car.

Les valises commencèrent à être mises dans le car et les adieux et quelques pleurs jaillirent. Ma mère
se dirigea vers la fameuse Anaïs.

-Je suis la maman de Justin. Je ne sais pas si on vous a parlé de son cas.
-Oui, je suis au courant. Bonjour. Sur place, un moniteur a été désigné pour s'occuper personnellement de Justin.
-Ah, merci beaucoup, dit ma mère. Pour le voyage, il n'y aura pas de problème. Mais une fois arrivé, il faudra s'occuper de Justin.
-C'est entendu. Je le ferai savoir.

Sur ce, Anaïs alla répondre à d'autres questions et ma mère m'embrassa. C'était la première fois que nous nous quittions autant de temps. Ca faisait vraiment bizarre mais je n'étais pas seul. En tournant la tête, je vis Frédérique dans les bras de sa mère et il me sembla voir une larme sur sa joue avent qu'elle ne l'essuie de manière rapide.

-Tu viens, lui dis-je en faisant semblant de ne rien voir, on monte ?
-On monte, me répondit-elle.
-Au revoir, mes chéris, dit ma mère.
-Au revoir, les enfants, dit Marie.

Dans le car, je m'assis côté fenêtres. Frédérique vint s'asseoir près de moi. Le car démarra et nous fîmes signe à nos mères. Il était encore tôt et je pense que je dus m'endormir pour la première partie du voyage. Quand je me réveillais, le paysage n'était plus du tout le même.

-Eh bien, tu as bien dormi, me dit Frédérique.
-Vraiment, il est quelle heure ?
-Presque 11 heures, on va bientôt arriver.
-Cool, le voyage se passe très vite.
-Ça oui, quand on dort toute la matinée !

On arriva peu de temps après dans un grand centre où il semblait y avoir plusieurs bâtiments. Le car se dirigea devant le plus grand où un autre car arrivait justement. Nous descendîmes et allèrent chercher nos valises dans les soutes du car. J'avais un sac à dos et une grosse valise roulante. Il y avait encore un autre sac avec toutes mes affaires : mes couches et des alèses jetables pour le lit ainsi qu'un drap de protection imperméable. Je vis Anaïs aller parler à un moniteur et me désigner du doigt. Peu de temps après, il se dirigea vers moi.