L'accident (2/3)

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-Alors, où en sont vos recherches ?
-C'est une famille qui est venue s'installer là il y a trois ans. En fait, ils viennent de Lyon et avant de Paris. Ils bougeaient beaucoup dû au travail du père.
-Donc, j'imagine, peu d'attache. Les garçons vont finir dans un orphelinat !
-Je ne sais pas trop. C'est encore un peu tôt pour ce genre de conclusions.
-Oui mais, inspecteur, l'un devra rester toute sa vie dans un centre hospitalier et l'autre ne parle plus et je ne sais pas combien de temps s'écoulera avant qu'il ne reparle ! Un tel choc peut ne jamais guérir.

*****

-Maxime, je suis l'infirmière de jour. Je t'apporte ton plateau repas. Regarde, il y a des haricots verts, du rôti et de la sauce. Ce n'est pas très diététique mais tu n'as pas besoin d'un régime.

Il lui adressa un regard mais ne lui sourit même pas. Il sentait qu'il devait aller faire pipi mais il ne trouvait pas la force de le dire. Et avec la perfusion, il ne pouvait pas se lever. Il se laissa donc aller dans son lit. L'infirmière lui donna son repas mais ne remarqua rien.

Comme, un quart d'heure plus tard, il n'avait toujours pas touché à son assiette, elle entreprit d'essayer de lui donner quelques fourchettes qu'il ne refusa pas. En même temps, elle essayait de nouer la conversation avec le jeune homme mais sans succès. Ni réponse, ni sourire, absolument rien.

Quand le psychiatre passa, quelques heures plus tard, il n'eut pas plus de succès. Par contre, son nez lui fit remarquer que l'enfant avait mouillé sa blouse et son lit.

-Il faut changer ce garçon, dit-il à l'infirmière.
-Encore ? Demanda-t-elle ? C'est déjà arrivé cette nuit.
-C'est possible, après le choc.

Elle entreprit de le changer. Cependant, Maxime avait fait pipi en mangeant, plus de trois heures plus tôt. Là, il devait encore faire et avait du mal à se retenir. De plus, en le lavant, la jeune femme appuya involontairement sur le bas de son ventre, ce qui eut pour effet de relâcher son sphincter et il recommença à faire pipi.

-Oh là.... C'est l'inondation, dit la jeune femme. Attends, je vais chercher un urinal.

Mais sur le temps qu'elle y alla, Maxime avait vidé sa vessie sur le lit.

-Bon, ce n'est plus la peine. Pas grave, j'aurai plus de chance la prochaine fois... Tu sais, quand tu dois faire pipi, tu peux sonner. C'est ce bouton. Tu ne dois même pas parler. Je comprendrai que c'est pour faire pipi.

Le jeune homme ne lui répondit pas.

*****

-Bonjour madame, je suis l'inspecteur Valentin Seryn. C'est moi qui vous ai téléphoné hier midi. Je suis désolé mais je ne pouvais pas passer hier. Aujourd'hui, j'ai profité de mon congé.

-Entrez, monsieur. Je vous présente mon fils, Justin.
-Comment va Maxime, demanda le garçon sans autre formalité.
-Justin, tu oublies ta politesse !
-Laissez, madame, je comprends qu'il soit impatient d'avoir des nouvelles de son ami.

Il s'agenouilla à la hauteur du garçon et lui dit :

-Physiquement, il va bien. Mais tu dois comprendre qu'il ne va pas bien du tout.
-Tous les membres de sa famille sont... morts ? Acheva le garçon avec un sanglot dans la voix.
-Non, son frère a survécu mais il est très mal en point et ne redeviendra jamais ce qu'il était.

*****

-Oh, c'est de nouveaux les grandes eaux ! Tu sais, bonhomme, il va falloir que je te mette une couche car ce n'est pas très bon d'être toujours le derrière dans une flaque d'urine.

Maxime ne broncha pas ni même, d'ailleurs, quand l'infirmière le lava et lui mit une Molicare Small.

-Voilà, ainsi, si tu as un autre accident, les dégâts seront limités.

Justin et compagnieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant