Maxime

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Le "sport" s'était passé sans problèmes. Une promenade dans les bois… J'avais connu plus compliqué comme sport. Le soir, nous regagnions notre chambre. Je me mis en pyjama qui était d'ailleurs un peu trop grand pour moi. Je vis que ma couche était bien jaune. Anthony allait surement arriver pour me la changer. Tandis que j'étais dos à la porte ouverte et que je regardais par la fenêtre, je l'entendis qui entrait.

-Bonsoir, waouw tu es seul dans ta chambre ? Ce deuxième lit n'est pas occupé ?

En fait, c'était Maxime, un des garçons de ma table.

-Oui, comme tu vois.
-Tu es le seul garçon à être seul dans sa chambre.
-Ben oui, c’est ça la célébrité, dis-je en plaisantant.
-Ce que j'aimerais aussi être seul ! me dit-il.
-Pourquoi ? Tu sais, ce n’est pas si chouette que ça. Tu ne peux parler à personne.

Une fois que le couvre-feu est décrété, tu n’as plus qu’à dormir. Si j’avais eu le choix, j’aurais demandé à être avec quelqu’un. Je voulais être avec mon amie Frédérique mais, bien sûr, les chambres ne sont pas mixtes.

-Elle ne le sont jamais dans ce genre de camps, me confia Maxime.
-Pourquoi aimerais-tu tant être seul, lui demandais-je.

Il devint alors tout rouge.

-Tu peux garder un secret ?
-Oui, bien sûr.

Il hésita un long moment.

-Si tu ne veux pas le dire, ce n’est pas une obligation, lui fis-je remarquer.
-C’est que ce n’est pas évident…
-C’est si grave que ça ?
-Je... je fais encore pipi au lit, parfois.
-Oh, ce n'est que ça ? Ce n'est vraiment pas grave.
-Tu trouves ? Mouiller son lit à 11 ans, ce n'est quand même pas très normal !
-Non mais c'est un problème physique, comme plein d'autres. C’est comme porter des lunettes ou avoir un appareil dentaire.

-Oui, c'est vrai mais ça tu n'as pas à le cacher. Et puis, mon appareil, ça ne me dérange pas. Personne ne se moque de ça. Par contre quand on découvre mon autre problème, on rigole de moi. C'est déjà arrivé plein de fois !
-Je comprends ce que tu peux ressentir !
-Je n'en suis pas si sûr me dit-il avec une figure qui s'apprêtait à verser quelques larmes. Ca n'arrête pas. A chaque camp, chaque séjour ailleurs que chez moi il y a des moqueries, poursuivit-il un sanglot dans la voix.

A ce moment, j'eus pitié de lui. Je comprenais en partie même si, je dois le reconnaitre, je n'avais jamais été vraiment sujet aux moqueries.

-La plupart des gens se moquent car ils ne comprennent pas. Il ne faut pas trop leur en vouloir et essayer de passer au-dessus de tout ça mais je sais que ce n’est pas toujours facile. Mais ne crois pas que tu sois le seul dans ton cas, loin de là.

-C’est aussi ce que dit ma mère.
-Elle a bien raison. Tu voix le grand sac posé derrière toi, lui demandais-je.
-Oui ?
-Ouvre-le, je vais te montrer quelque chose !

Il ouvrit et tomba naturellement sur mes couches, mes alèses, mes bodys et tout le nécessaire.

-Qu'est-ce que c'est... oh ! Tu fais aussi pipi au lit ?
-A vrai dire, pas que au lit !
-Comment ça ?
-Je suis incontinent 24h/24. C'est un défaut de naissance, un en plus de tous les autres, lui dis-je avec un sourire.
-Alors tu dois porter...
-Des couches tout le temps, terminais-je à sa place.

Il resta un moment stupéfait. Moi, je me sentais bien. Je n'avais aucun mal à parler de mon problème. Je préférais même que les gens le découvrent de ma bouche plutôt que par hasard.

-Et toi, tu ne portes jamais de couches ?
-Non. Je n'y ai même jamais pensé.

A ce moment, Anthony entra dans ma chambre.

Justin et compagnieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant