Un jeu particulier

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Le lendemain, nous avons fait un jeu de reconnaissance dans la plaine derrière le camp. Justin, le moniteur, nous expliqua.

-Ce terrain n’a l’air de rien mais il est excessivement grand. Il fait pratiquement 200 hectares. Avant d’être un camp de vacances, c’était un domaine militaire. Il y a une clôture tout autour. Le jeu d’aujourd’hui après-midi consiste à rechercher tous les indices cachés ça et là dans le domaine. Les indices se présentent sous formes d’énigmes gravées sur de petites plaques de bois dissimulées partout dans le territoire. La seule règle est de ne pas entrer dans les bâtiments. Tout est dehors. Il est 14 heures et vous avez jusque 17 heures pour trouver le code secret.
Vous irez par groupes de deux ou de trois. Vous pouvez choisir votre groupe. Chaque groupe va recevoir une ration de survie.
Bonne chance.

Inès et Valentin partirent tous deux ensemble alors qu’ils ne se connaissaient pas.

-Je suis parisien, expliqua Valentin. Je n’ai jamais l’occasion de me rendre dans ce genre d’endroits où la nature est dominante. C’est chouette.
-Moi c’est différent, dit Inès. Mes parents possèdent une ferme dans le Pas de Calais. Je suis toujours dans les champs et la campagne mais j’adore ça. Par contre, je en suis pas très forte en énigmes.
-A deux, on y arrivera, lui répondit Valentin gentiment.

Les deux enfants s’en allèrent en direction du petit bosquet.

-Je me dis que tout le monde va aller vers les étendues ou tout près des bâtiments et que ce n’est pas obligatoirement là que sont les indices. Le moniteur a bien dit « dans tout le territoire ».
-Oui, tu as raison.

Valentin observait la jeune fille. Il la trouvait terriblement jolie. Elle était habillée d’un tee-shirt bleu et d’un short court rose. Tout simplement. Elle ne devait pas être plus âgée que lui.

Dans le petit bois, ils trouvèrent un panneau de bois où il était écrit : « indice série 2 n°2 : note de musique correspondant au numéro de cet indice. » Valentin le lu à haute voix tandis que Inès s’était assise par terre.
-Je sais, dit-il, c’est la note « ré », la deuxième note de musique puisque c’est l’indice numéro 2.
-On a un carnet dans le sac de survie. Je prends note de ça.
-Allez, viens, on va à la recherche d’autres indices.

Inès se releva et passa devant sur le petit chemin. Malgré la pénombre, Valentin remarqua que l’arrière de son short était plus foncé. Elle devait s’être assise sur de l’herbe encore mouillée de la rosée du matin.

Le second indice qu’ils trouvèrent se situait à la fin du bois. A son tour, Inès le lu : « indice série 4 numéro 3 : Au début et à la fin de la ville, tu la franchis ».

-Là, pas la moindre idée, dit Valentin.
-Non, moi non plus, murmura Inès tandis qu’elle semblait concentrée sur l’indice.

Valentin allait s’assoir un peu mais il se rappela que l’herbe était mouillée alors il mit sa main dans l’herbe pour chercher un endroit sec et il remarqua qu’en fait elle était parfaitement sèche. Il n’y avait que l’endroit où Inès s’était assise qui était mouillé. La jeune fille s’assit à ses côtés.

-Tu veux un bonbon, lui demanda-t-elle, il y en a un sachet dans le pack de survie.
-Oui, je veux bien. Ca me donnera peut-être la solution à cette énigme.

Sur le paquet était écrit : « indice gratuit n°1 : comme ces bonbons ! »

-Qu’est-ce que ça veut dire ? demanda Inès.
-Je ne sais absolument pas. Enfin. Donnes-en moi un quand même.

Les enfants déballèrent le caramel et le mirent en bouche. Inès le recracha presque aussitôt.

-Mais c’est infect.
-Non, c’est juste très sucré. Tu n’aimes pas ?
-Ah non, alors pas du tout !
-Eh bien, il y en aura plus pour moi, dit Valentin en souriant.
-Oui, tu peux tout avoir, je te les laisse !

Justin et compagnieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant