Le prince Joachim

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Ca faisait plus d’une heure que je lisais. J’étais seule. En sortant du bungalow, j’avais trouvé le livre que Justin avait terminé la veille et, allez savoir pourquoi, je m’y étais plongée.

Pourtant, s’il y a bien une chose que je détestais faire, c’était bien lire. Je ne le faisais que quand j’étais obligée pour l’école.

Justin, lui, pouvait dévorer plusieurs livres sur une semaine. Si je n’étais pas là, il pouvait bien passer son après-midi à lire.

Quelle idée ! Maman et Charlotte étaient allées au marché, une fois de plus. On avait l’impression que c’était leur plus grand plaisir à toutes les deux d’aller visiter le marché.

Pourquoi pas… Maxime et, chose exceptionnelle Justin, dormaient encore. Et dire que c’est moi qu’on traitait de flémarde.

J’avais remis mon pyjama au-dessus de ma couche de la nuit, et je l’avais réutilisée. Chaque soir, maman ou Charlotte me langeait afin que je ne doive pas me lever dans le noir.

Ainsi, quand je me réveillais en pleine nuit, je me laissais tranquillement aller comme si de rien n’était. Je le faisais parfois avant mais ça inondait le lit.

Je préférais encore dormir dans un lit trempé que de me lever dans le noir. Mes amis faisaient pareil sauf qu’eux, ils ne se réveillaient même pas.

Ce matin, en me réveillant, ma couche était sèche mais je l’avais tout de suite inondée d’un pipi retenu depuis la veille au soir.

C’est en général ce que je faisais lorsque ma couche était sèche le matin. Je prenais plaisir à regarder les témoins d’humidité se colorier au fur et à mesure que je me mouillais.

Les nuits étaient tellement chaudes que nous ne dormions qu’en couche, sans pyjama. On le remettait le matin pour aller déjeuner.

Ce n’est qu’après que nous allions prendre une douche à notre aise.

Je lisais cette histoire qui ne me captivait pas du tout. Ca parlait d’un garçon dont les parents étaient les maitres d’école.

Lui était la risée du village car il faisait pipi au lit. Rien de passionnant. Je me demandais comment Justin pouvait lire de tels livres aussi barbants.

Mais, comme je n’avais rien
d’autre à faire et que je ne voulais pas réveiller les autres, je continuais ma lecture. Tandis que j’avais les yeux dans mon livre, j’aperçu du coin de l’œil, le garçon du bungalow d’en face.
Il devait avoir une douzaine d’années. Je dois le reconnaitre, il n’était pas mal du tout : assez grand, bien proportionné, un peu bronzé et un beau visage comme peuvent avoir les garçons qui ne craignent pas d’être traité de schtroumf coquet.

Il était en short et torse nu. Il amenait un seau d’eau dehors. Ensuite, il rentra dans son bungalow pour en ressortir une demi-minute plus tard avec un drap et un pyjama.

Il déposa le tout à côté du seau. Ensuite, il prit le pyjama et commença à le rincer dans le seau. Il le trempa un certain nombre de fois, l’essora puis le porta à son nez.

Visiblement satisfait, il prit le drap. Quand il le déplia, j’eus confirmation de ce que j’imaginais dès le début : une immense auréole, j’imagine de
pipi, trônait au milieu du drap bleu ciel.

Il rinça le drap de la même façon que le pyjama mais avec plus de difficultés. Ensuite, il alla pendre son linge au fil sur le côté de son bungalow puis il revint vider et rincer son seau.

Tous ses gestes lui semblaient naturels. Il ne semblait guère se soucier du regard des voisins. Quand il eut terminé son travail, il entra à nouveau dans le bungalow.

Justin et compagnieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant