La chute

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Les jours passaient et le camp se passait bien. Je m'y plaisais vraiment. Je m'entendais aussi de plus en plus avec Maxime. Nous étions devenus de plus en plus proche et passions beaucoup de temps ensemble. Greg allait bien mieux, il avait réintégré les activités et n'avait eu à essuyer que quelques moqueries. Rien de bien méchant.

Je ne l'avais pas remarqué tout de suite mais je m'étais un peu éloigné de Frédérique. Pas par envie mais nous avions tellement l'habitude d'être ensemble que pour une fois que je rencontrais d'autres enfants, c'est vrai, je m'occupais un peu moins d'elle. Mais elle en souffrait. Je le remarquais un matin au petit déjeuner.

-Salut, Frédérique, bien dormi, lui demandais-je.

-Oui, ça va, me répondit-elle simplement, sans prolonger la conversation alors que d’habitude, elle n’arrêtait jamais de parler. J'essayais de lui parler en lui disant que l'on mangeait bien mais que malgré tout, j'avais un peu mal au ventre. C'était certainement du aux habitudes alimentaires modifiées. Ma santé n'eut pas l'air de l'intéresser. Elle me répondit très évasivement et tourna la tête
pour parler à une fille assise à la table d’à côté. Sur le coup, je n'y ai pas prêté attention mais elle me refit le même coup plus ou moins tout le long de la matinée.

Et puis, il eut ce petit incident dans l'après-midi. Tandis que nous étions en balade à vélo avec quelques autres enfants et deux moniteurs, j'étais concentré sur mon ventre qui me faisait de plus en plus mal. Alors, sans faire attention, je heurtais une branche. Ce qui eut pour effet de me propulser au-dessus de mon guidon et de réaliser ce qui aurait pu être une belle cascade mais qui se termina en fait par une belle chute. Tout de suite, le groupe s'arrêta. Moi j'étais un peu sonné et il fallut le temps que je regagne mes esprits. Tout le monde vint près de moi. C'est alors que l'un d'entre nous, Raphaël, un abruti dans toute sa splendeur, fit remarquer à toute la cantonade :

-Mais, c'est quoi ça, qui dépasse de son short ? On dirait une couche !

En effet, je ne l'avais pas remarqué mais mon tee-shirt s'était bien relevé et on voyait un bout de ma couche. Contrairement à ce que ma mère avait conseillé, mes bodys étaient restés bien sagement au fond de ma valise. Sur ce, quelques autres embrayèrent et se mirent à rigoler de moi. Un moniteur les fit taire tandis qu'un autre s'occupait de moi.

-Ca va, Justin ?

Mon genou saignait assez bien ainsi que mon bras mais apparemment, il n'y avait rien de grave.

-Ca va...

Le moniteur s'occupa de moi à l'aide de la trousse de secours qu'il avait emmené.

-Tu es sûr que ça va ?

A ce moment, il vit une larme couler sur mon visage. Bien qu’il ne savait pas pourquoi, il eut pitié de moi et me dit :

-Non, ça n'a pas l'air d’aller. Ne t'inquiète pas pour Raphaël, il ne l'emportera pas au paradis.

Je me mis à pleurer. Si bien que Le moniteur me serra dans ses bras et me consola.

-Je vais appeler pour qu'on vienne te chercher.

Je passais l'après-midi seul dans ma chambre à soi-disant me reposer et surtout à ruminer les événements.

Vers cinq heures, Maxime débarqua dans la chambre. Je n'avais absolument pas dormi. J'avais ruminé tout l'après-midi. Même mon mal de ventre avait disparu.

Je restais concentré sur les événements.

-Salut vieux, j'ai appris ce qui s'est passé. Tu as mal.

Je haussai les épaules pour lui faire comprendre que je m'en fichais royalement. Anthony débarqua presqu'au même moment.

-Alors, ça va mieux ? Tu t'es reposé ?

Justin et compagnieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant