Maître de ma vie

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Le camp continuait sans aucun problème jusqu'à ce fameux jour. Du reste, il fallait bien que ça arrive.

Dans un camp de vacances, le contraire aurait été étonnant. Je m'y attendais. J'étais même étonné que cela ne se soit pas passé plus tôt. Il y avait déjà quatre jours que nous étions au camp.

La matinée avait pourtant bien commencé pour tout le monde. Le lever, le petit déjeuner, les jeux du matin. Bref, les habitudes qui commençaient peu à peu à prendre place. Pendant le repas de midi, nous discutions de ce que nous aimerions faire plus tard. J'hésitais, pour ma part, entre informaticien et docteur.

Qui sait, je pourrais peut-être trouver un remède pour les enfants comme moi.

-Moi, dit Maxime, si je continue ainsi dans le football, j'aimerais en faire mon métier. Mais si ça ne va pas, j'ai d'autres plans car il n'y a que peu d'élus dans ce monde-là.

Au plus je le connaissais, au plus il me semblait réfléchi. Je lui trouvais aussi quelque chose d’agréable, de sympathique. Je ne savais pas bien pourquoi mais ce garçon me plaisait beaucoup.

-Moi, nous dit Justine, je serai banquière comme mon père. Ca rapporte et c'est chouette comme boulot. On rencontre plein de gens. En plus, c’est à l’intérieur. J’ai horreur des boulots d’extérieur.

Et chacun exposa son point de vue. Tous, sauf Grégoire qui ne parlait pas beaucoup alors que d'habitude, il rivalisait d'ardeur avec Frédérique.

-Ca va Grégoire, lui demandais-je. On ne t’entend pas beaucoup.
-Pas trop, j'ai un peu mal au ventre.
-Tu devrais le dire aux monos, ils sont aussi là pour ça !
-Non, ça va passer. Je pense que la sieste me fera le plus grand bien !

Le sport du jour était la natation. J'en étais dispensé. Ce qui me convenait plus ou moins. Je savais nager mais je n’en avais pas très envie. Anthony m'avait expliqué pendant la sieste que je pourrais aller regarder les autres au bord de la piscine avec quelques autres filles qui ne nageaient pas.

A chaque sieste, je jouais aux échecs avec Maxime sauf cette fois-ci. Il était arrivé et avait plongé sur son lit. Il fallait dire que la nuit précédente, nous avions discuté jusque plus de minuit.

-Tu m'excuseras aujourd'hui mais je compte bien faire de cette sieste une vraie sieste, me dit-il.
-Pas de problème. Je vais lire !

Tout en lisant, j'observais Maxime qui s'était vraiment endormi couché au-dessus de son lit, sur le dos. C'était vraiment un gars sympa et déjà, je m'étais promis que nous garderions contact si c'était possible. Avec msn ou les émails , tout était possible.

A un moment, je vis la braguette de son jeans se colorier d'une tache sombre. C'était un peu normal, il était de plus en plus à l'aise dans le camp alors son corps se laissait aller. Je soupçonnais d'ailleurs que la nuit précédente, il s'était aussi oublié dans son pyjama car il n'avait pas le même au lever qu'au coucher. L'urine continuait son chemin et venait a présent colorier tout l'avant et les côtés de son pantalon. Visiblement, il avait beaucoup bu dans la matinée car ça n'en finissait pas de couler.

Comme il ne restait que cinq minutes avant que Anthony ne vienne me changer, je me décidais à le réveiller.

-Maxime, réveille-toi.

Il se réveilla en sursaut !

-Quoi? Qu'est-ce qui se passe ?
-Je pense que tu as eu un petit problème.

Il baissa la tête et la, je vis son visage blémir et des larmes commencer à couler.

-Hé, pleure pas. Ce n'est pas si grave. Personne ne l'a vu ! Juste moi.
-C'est déjà pas si mal... me dit-il en pleurant.
-Tu m'as déjà vu avec un pampers tout mouillé sur les fesses et tu vas m'y revoir dans quelques minutes alors...
-Oui mais toi, tu as un problème...

Justin et compagnieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant