Le retour à la maison

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Ce matin-là, je me suis réveillé dans une mare de pipi. Mon premier réflexe fut de penser que ma couche avait fui mais ensuite je me dis même si c’était le cas, ça n’aurait quand même pas pu tremper tout le lit. C’est alors que je décidais d’ouvrir les yeux. J’étais dans la chambre d’en bas. A côté de moi, Frédérique était elle aussi réveillée. Je compris tout de suite d’où venait cette inondation.

-Fred, t’a pissé ?
-mmmmh me répondit-elle.
-Pourquoi t’es pas allée aux toilettes.
-Je me suis réveillée dans la nuit et j’ai pas osé. Il faisait tout noir ! Alors je me suis rendormie en espérant que je tienne jusqu’au matin.
-T’exagères, tu sais très bien comment ça se termine quand tu fais ça, lui dis-je.
-Oui mais je l’ai fait pour pas te réveiller. En plus, ce n’est pas ma faute mais celle de maman, elle ne m’a pas déposé ma lampe de poche sur la table de nuit comme d’habitude ! se plaignit mon amie.
-Je me demande pourquoi je mets une couche quand je dors avec toi. Une fois sur deux, ça se termine quand même dans une marre de pipi !

Ce n’était pas très grave et je ne lui en voulais pas du tout. Je savais qu’elle avait une terrible phobie du noir et qu’elle avait vraiment du mal à ce niveau-là.

Nous décidions alors d’aller prendre une douche et de nous habiller. Ce matin-là, c’est Frédérique qui m’aida à mettre ma couche car nos mamans dormaient encore. Ensuite, nous sommes allés déjeuner tous les deux, en tête à tête. Ce n’est que quand nos mamans se levèrent que nous racontions notre camp, tranquillement installés dans le divan. Les activités, les repas… tout était chouette. Ce camp nous avait vraiment bien plu. Et nous en arrivions enfin au jour de ma chute. C’est Frédérique qui racontait.

-Et toi, dans quel état étais-tu, demanda Marie à sa fille.
-Au début en colère parce que je pensais que je ne l'intéressais plus. Ensuite, quand je me suis retrouvée toute seule dans ma chambre, j'ai eu un moment pour réfléchir et je me suis dit que j'étais peut-être juste jalouse et que, même si on était souvent à deux, il était normal que Justin ait d'autres amis ou amies. Alors je me suis sentie ridicule et j'ai commencé à m'en vouloir d'avoir réagi de la sorte.
En plus, j'étais soudain malheureuse de ne pas avoir soutenu mon ami quand il avait justement besoin de moi. Et, en un instant, j'ai revu son regard qui m'appelait au secours quand Raphaël s'était moqué de lui. A ce moment, d'ailleurs, je me promis d'aller régler son compte à ce connard.
-Je ne te dispense pas d'être polie, intervint Marie.
-Excuse-moi, maman. Bref, je me sentais mal et je n'arrivais pas à trouver le sommeil. Je pensais sans cesse à Justin, à sa tristesse. A mon tour, j'en venais à me demander s'il pourrait me pardonner.

C'était atroce. Au départ, j'avais pensé attendre le lendemain et aller lui parler en espérant qu'il veuille bien m'écouter.

-Et ce n'est pas ce que tu as fait ?
-Non. Je n'arrivais vraiment pas à dormir alors je me suis faufilée dans les couloirs avec ma lampe de poche. Il devait être trois heures du matin. Tout le monde dormait. A pas de souris, je suis allée vers la chambre de Justin. J'avais un peu peur mais je me suis dit que pour Justin, ça valait le coup.
-Et tu es allée jusque sa chambre ?
-Exactement. Ensuite, quand je suis arrivée juste devant, j'ai un peu écouté à la porte et j'ai entendu des ronflements. J'ai un peu hésité mais je suis entrée discrètement et je me suis faufilée jusqu'au lit de Justin. Je pensais qu'il dormait.
-Qui est là ?
-Shuuuut ! Lui répondis-je, c'est moi, Frédérique !
-Frédérique, dit-il encore plus fort.
-Oui mais shuuuuut ! Tu vas me faire repérer.

Il me regarda à la lueur de ma lampe de poche et je le regardais. Puis, au même moment, sans s'être concerté, on se dit en même temps : "Je suis vraiment désolé, pardonne-moi !"

-Et on se tomba dans les bras l'un de l'autre. J'avais mes mains derrière son dos nu car il ne portait que sa couche et je dois dire que ce n'était pas désagréable !
-Oh, ça va, intervint Justin, passe-nous les détails ou je raconte moi-même !
-Ok, ok ! Et donc, on resta comme ça un petit moment et puis je remarquais que Maxime dormait juste à côté de Justin.
-Qu'est-ce qu'il fait là ? demandais-je à Justin.
-Il dort, visiblement ! me répondit-il perspicace, comme d’habitude.
-Ca, j'avais compris mais pourquoi dort-il dans ton lit ?
-Je ne sais pas trop si je peux te le dire. J'ai promis de ne pas en parler...
-A ce moment, dit Justin, je ne savais pas trop si Frédérique n'allait pas de nouveau me faire la tête mais j'avais promis à Maxime de ne pas révéler son secret alors... J'étais un peu tiraillé et mes intestins commençaient en plus à gronder de part ma gastro et de part l'inquiétude de reperdre Frédérique.
-Ne t'inquiète pas, me dit-elle, je respecte le fait de protéger un secret. Moi, même sous la torture, je ne parlerais pas du tien !
-Merci, tu es une vraie amie ! Sur ce, elle me sauta de nouveau au coup et on fit un calin.
-Bon, ça va, tu n'es pas obligé de donner tous les détails !
-Ben, et toi, tout-à-l'heure ?
-Et Maxime ne s'est pas réveillé, demanda Charlotte.
-Ben si, justement, au moment où nous faisions un calin, dit Frédérique encore rouge, je ne vous dis pas la honte !
-Ouais, c'est vrai ça, ajouta Justin.
-Mais non, il a du se dire que la dispute était terminée et que vous étiez de bons amis, dit Marie.
-C'est ça. Il a dit : "Bon, ben ça va beaucoup mieux vous deux, on dirait !". Et puis il a souri. Après un moment, il a réalisé qu'il était en slip dans mon lit et que ce n'était pas très normal. De plus, selon ce que je sentais, il avait de nouveau laché un pipi et mon lit était mouillé. Alors il devint tout rouge et commença à pleurer.

Frédérique intervint :

-Eh ! Qu'est-ce que tu as ? J'étais venue dire à Justin que je l'aimais beaucoup et que je regrettais mon attitude et que j'allais casser la gueule à Raphaël et que j'étais bien contente qu'il ait un ami comme toi.
-Frédérique, ton langage, intervint encore sa mère !
-En plus, elle l'a vraiment fait, dis-je en riant !
-Comment ?
-Ce n'étais juste qu'une petite tape amicale !
-Petite tape amicale qui lui a valu un beau bleu sur la joue.
-Non mais, intervint Marie, tu n'es pas honteuse ?
-Il l'avait bien cherché ! Ce n'est qu'un juste retour des choses !
-Bref, dis Charlotte, et Maxime ?
-Eh bien, je dis à Frédérique pour qu'elle ne se sente pas coupable : ce n'est pas pour ça qu'il pleure.
-Ce n'est pas de ta faute. Mais je ne peux rien dire car j'ai promis.
-Si, tu peux lui dire, dis Maxime qui calmait ses sanglots. Je sais qu'une amie comme elle ne divulguera rien.
-Alors, je lui racontai tout du problème de Maxime et nous avons encore causé ainsi un bon moment.

C'était la plus belle nuit du camp.

-Bien sûr, vers 5h30, je suis retournée dans ma chambre.
-Et Maxime est retourné dans son lit tout mouillé mais le mien n'était pas dans un meilleur état. Le matin, quand Anthony m'a demandé ce qui s'était passé, je lui ai répondu que ma couche avait fuité et il n'a rien dit. Il a aussi promis à Maxime de s'occuper de ses draps et de son pyjama. Par contre quand il a ouvert ma couche, il a remarqué que j'avais encore eu la diarrhée et que j'avais fait caca.

Mais il me nettoya sans rien dire. C'était vraiment un très chouette moniteur.

-Je suis contente que ce camp se soit bien terminé pour vous deux. Quand nous vous avons repris hier, vous étiez morts de fatigue. Charlotte et moi avons du vous porter jusqu'à votre chambre, enfin jusqu'à la chambre du rez de chaussée.
-Oui et ce n'est pas moi qui ai mouillé le lit !
-Evidemment, tu avais une couche mais moi non ! Et il faisait tout noir quand je me suis réveillée et que j'avais envie d'aller faire pipi.
-Ta lampe de poche était dans le tiroir de la commode.
-Je ne le savais pas !
-Alors tu as préféré mouiller ton jeans comme une petite fille.
-Ce n'est pas ma faute si tu ne m'as pas mis mon pyjama quand tu m'as couchée.
-Ah ça non, on vous a juste déposés là et on est allée se coucher aussi ! Mais je te taquine, ce n'est pas si grave d'avoir un petit accident de temps en temps !
-Ca c'est bien vrai, dis-je en riant.

Et tout le monde se mit à rire.

A ce moment, le téléphone sonna. Comme on était chez moi, c'est ma mère qui alla le prendre dans le bureau. Quand elle revint, elle avait les larmes aux yeux et faillit s'écrouler...

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Voilà pour le second chapitre je vais vous posté exceptionnellement 3 chapitre d'un coup (qui se suivent au plus au point) je ne posterai rien avant lundi sauf demain je devrais pouvoir mais attention le prochain chapitre arbore un passage très très triste.
J'espère en attendant que se chapitre vous aura plus.

Justin et compagnieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant