Chapitre 21

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   Le matin de Noël, nous nous retrouvâmes tous à accrocher les décorations dans la maison. Sirius n'avait jamais été aussi guilleret. Il fredonnait des chants de Noël, et m'offrait un baiser sur le crâne à chaque fois qu'il passait à côté de moi. J'étais vraiment heureuse de le voir comme ça. Et il devait l'être tout autant d'avoir de la compagnie pour les fêtes.

   La journée fila en un éclair et vers six heures du soir, on sonna à la porte. Sans faire attention aux hurlements de Mrs Black dans sa toile, je me précipitai dans le hall d'entrée pour ouvrir à Hermione et me jeter dans ses bras. Elle nous avait prévenu de son arrivée le matin même.

   — Où est Harry ? me demanda-t-elle aussitôt qu'elle eut fini de saluer tout le monde.

   — Enfermé dans le grenier depuis notre visite à Sainte-Mangouste...

   — Il faut le sortir de là avant le repas. Il faut qu'il fête Noël avec nous... C'est peut-être tout ce qui nous reste, maintenant.

   Je souris tristement. J'avais mis Hermione au courant de tout ce qui s'était passé la fameuse nuit où nous avions quitté Poudlard. Elle n'avait malheureusement pas pu nous rejoindre avant la fin officielle du trimestre, et était allée passer quelques jours avec ses parents avant de venir ici. J'étais heureuse de l'avoir avec moi.

   — Tu pourrais aller lui parler ? Je monte le voir tous les jours, mais il reste complètement fermé. Même dans sa tête. C'est à peine s'il m'a décroché trois mots depuis Sainte-Mangouste.

   Hermione hocha la tête avec un léger sourire.

   J'entendis la sonnette retentir à nouveau. Je levai brusquement la tête.

   — Ça doit être Remus et Nymph...

   — Va les accueillir, me dit Hermione. Je vais monter voir Harry.

   — Merci beaucoup, soufflai-je en lui embrassant la joue.

   Je m'élançai à nouveau dans le couloir. Je bousculai Sirius au passage.

   — C'est moi qui vais ouvrir !!

   Je l'entendis s'esclaffer derrière moi. J'ouvris la porte sans attendre et me jetai dans les bras de mon parrain.

   — Tu m'as tant manqué !

   — Oh, doucement princesse ! s'exclama-t-il en riant.

   — Pardon. J'avais oublié.

   Il venait de passer la pleine lune. C'était toujours compliqué, durant cette période. Il me prit cependant dans ses bras avec émotion.

   — Tu m'as manqué aussi.

   — Tu n'es pas avec Nymph ?

   Son regard s'assombrit légèrement et il perdit son sourire.

   — Non. Elle a préféré venir avec vos parents, dit-il en entrant dans le hall.

   — C'est faux. Elle me parle, tu sais. Je sais tout ce qui se passe, Remus.

   Il fronça les sourcils.

   — Quand est-ce que tu vas te décider à te mettre avec elle ?

   — Lizzie, je...

   — Je sais que ses sentiments sont réciproques ! Je te connais, Remus, je vois bien comment tu la regardes quand elle est dans la même pièce.

   — Mais, et toi ?

   — Et moi quoi ?

   — C'est ta sœur... Et je suis ton parrain... Nous avons treize ans d'écart, et...

Noir Corbeau.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant