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Après quelques heures, peut-être deux, trois ou quatre, Jungkook avait fini son tableau. On y voyait une jeune femme, grande et fine, couverte d'une robe blanche qui lui arrivait aux genoux, révélant des jambes élancées et une peau porcelaine, dans un champ de tournesols où on distinguait des converses rouges montantes au bout de ses longues jambes. Elle sautait au milieu des fleurs jaunes, et tournait son visage vers le spectateur. Mais son visage, entouré de longs cheveux ébène, qui s'échouaient sur sa peau, n'était autre qu'un tournesol comme ceux qui l'entourait. Et le ciel, lui se mêlait, aux profondeurs marines, accompagné de petits poissons virevoltant dans ce ciel fantasque. 

On pouvait penser Jungkook froid, cartésien, scolaire, mais il était rêveur, imaginatif et créatif même s'il ne le montrait pas vraiment. Il regardait l'heure rapidement sur sa montre. Les cours étaient terminés depuis un long moment déjà et le gardien n'allait pas tarder à le trouver là, et ce n'était franchement pas très bon. Il rangea ses affaires en vitesse, puis s'élança vers la porte, laissant en plan son tableau gentiment posé sur son chevalet. Pressé il courrait dans le couloir, et à l'intersection il heurta malencontreusement  quelqu'un, ils tombèrent ainsi tous deux dans un bruit très indiscret. 

Jungkook releva la tête, un peu sonné, vers la personne en face de lui. Quelle coïncidence, il se trouvait nez à nez avec sa muse, Yeon Hwayoung, qui elle aussi semblait un peu déboussolée. Elle jeta un regard rempli de panique et de peur à Jungkook, avant de souffler de soulagement à sa vue.  Puis comme un éclair dans ses yeux, pendant que le jeune peintre la fixait de ses grands iris, elle se leva en un bond et attrapa la main de Jungkook, l'entrainant avec elle. 

- Vite ! Il faut qu'on parte d'ici tout de suite, le gardien va nous trouver. 

Alors ils coururent, à en perdre haleine, avant d'apercevoir, heureusement de dos, le gardien qui faisait sa ronde, vérifiant que tous les élèves étaient bien partis. Prise de panique, Hwayoung tourna sur elle-même avant de trouver une porte menant peut-être à une salle quelconque, enfin qu'importe à ce moment-là il fallait juste se cacher. Elle actionna la poignée de ses mains tremblantes, puis ouvrit la porte, qui a son plus grand bonheur était effectivement ouverte. Elle poussa Jungkook dans ce qui semblait être un placard, puis rentra à sa suite, en prenant soin de bien fermer la porte derrière elle dans un silence total. 

Enfin cachés, à l'abri du gardien, Hwayoung lâcha un soupir de soulagement avant que ses lèvres ne feintent un sourire, ainsi elle se mit à rire, couvrant elle-même sa bouche avec ses mains pour ne pas faire de bruit.  Il était vrai que la situation semblait cocasse à vue d'œil, mais Jungkook lui ne voulait pas rire du tout. Il était déjà assez mal à l'aise comme ça, à cette heure-ci il se voyait entrain de peindre chez lui dans le calme et le confort de sa chambre.  Au lieu de ça il se retrouvait dans un placard avec une étudiante, complètement pris au piège, dans une situation qui le stressait plus qu'autre chose. Cependant l'idée de se retrouver avec sa muse, le réconfortait un peu, et la vue de son rire lui faisait ressentir un sentiment au creux de son ventre encore inconnu, assez agréable, à sa surprise, il se trouvait lui aussi à sourire comme un idiot. 

Ce placard, n'était qu'un simple placard, alors ils étaient un peu serrés l'un contre l'autre. Hwayoung jeta un regard à Jungkook après avoir cessé de rire, un regard qui se voulait peut-être attachant. 

- Désolée de t'avoir embarqué dans ce placard, j'espère que je ne t'ai pas fait mal ou quoi. Elle lui chuchotait doucement, alors que Jungkook lui ne répondait pas, il la fixait juste, de son expression impassible, à la regarder dans le blanc des yeux.

- Si on m'avait dit ce tout à l'heure que je finirai coincée dans un placard avec Jeon Jungkook, je n'y aurais jamais cru. Elle continuait de lui parler, ne prenant pas en compte son air un peu froid, qui avait l'habitude de faire fuir quiconque veuille lui parler, ce qui surprit d'ailler le châtain. 

- Comment connais-tu mon nom ? Peut-être était-ce la première fois, qu'il parlait de son plein gré à un étudiant du campus, ou à une personne qui n'était pas ses parents tout simplement.

Pourtant il ne s'en rendit pas compte tout de suite, là tout de suite, ça lui paraissait normal de poser la question. Comme si d'un coup, les papillons de son ventre lui avait prêté une paire d'ailes, qui le poussait à parler avec sa muse. 

Un peintre et sa muse, j.jkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant