chapitre 1

530 30 2
                                    


Bonjour à toutes et à tous,
Je vous présente mon tout premier roman d'amour.
Je l'ai écris sans connaissances particulières du monde dans lequel j'espère vous immerger. Mon but étant de proposer un récit un peu différent. J'ai fait de nombreuses recherches pour cela et espère ne pas avoir raconté trop de bêtises.

N'hésitez pas à laisser une étoile et à commenter si ça vous plaît et même si ça ne vous plaît pas, avoir votre ressenti me fera plaisir et progresser.

Homophobe passé votre chemin

☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆

Chapitre 1

Lundi

« il est 6h30 »

La voix robotique de mon radio-réveil me fait sursauter. Je tâtonne et tape dessus pour l'éteindre. Je m'étire profitant encore un peu de la chaleur de la couette avant d'attaquer ma journée.

J'ai mal dormi, comme souvent depuis... depuis ce fameux jour. Toutes les nuits ou presque, je suis hantée par le même cauchemar. Assise dans un bar avec mes amis, par un après-midi radieux, on s'amuse, on rit, l'ambiance est décontractée, je me sens bien. Puis les rires disparaissent et le décor, les chaises, les tables s'effacent progressivement. Je regarde mes amis qui ne se rendent compte de rien, ils continuent de converser et de plaisanter. Leur image s'estompe devant mes yeux, je tente de les retenir mais mes mains ne rencontrent que le vide, ils ne sont déjà plus là. Je me retrouve seule au milieu de nulle part, dans un endroit désert dépourvu de toute âme. Tout devient calme, il n'y a plus aucun bruit mis à part celui de ma respiration qui s'accélère.

Le ciel s'assombrit au-dessus de ma tête, les rayons du soleil laissent place à l'obscurité, je finis par ne distinguer plus aucune lumière, partout où mes yeux se posent c'est le noir, le noir absolu. L'enfer ne s'arrête pas là, le sol s'affaisse sous mes pieds, le béton se transforme en magma visqueux et collant me retenant prisonnière. Centimètres par centimètres, je me fais engloutir. Il n'y a rien auquel je peux me raccrocher. Autour de moi, ne reste que le néant. Je veux hurler à l'aide, que quelqu'un vienne à mon secours, qu'on me sorte de là mais mon crie reste coincé dans ma gorge. Aucun son ne sort de ma bouche. Alors je tombe, je tombe dans le vide indéfiniment.

C'est à ce moment que je me réveille en sursaut, le dos trempé de sueur, les yeux grands ouverts et comme dans mon rêve, je ne distingue rien, ni les formes, ni les couleurs, ni les ombres. Plus rien depuis ce fameux accident, il y a maintenant cinq ans.
Je me sens terriblement seule, bien sûr, ses dernières années, j'ai eu quelques relations affectives mais jamais rien de sérieux. Ma cécité fait fuir les hommes.

J'habite un appartement situé en plein centre ville. Il est composé d'une cuisine fermée, d'un grand salon/salle à manger, d'une salle de bain avec chambre côte à côte et d'une petite terrasse. J'aime m'y installer le soir, entendre les bruits de la ville et profier de la brise. J'avais déjà cet appartement avant d'être aveugle et je pensais connaître la disposition des pièces par coeur mais sans la vue ça change tout. J'ai dû réapprendre à me déplacer sous mon propre toit. À présent, je sais exactement combien de pas je dois faire pour aller d'une pièce à une autre peu importe où je me trouve.

À l'hôpital, j'ai appris tout un tas de petites techniques pour la vie quotidienne, le ménage, la cuisine... J'ai du revoir toute mon organisation, par exemple dans mes placards mes bocaux sont étiquetés en braille pour que je sache leur contenu, chaque chose est à sa place. J'adore cet appartement. J'ai toujours étais autonome, à partir du moment où je suis partie de chez mes parents vers l'âge de vingt ans, j'ai mis un point d'honneur à être indépendante. Aujourd'hui, je doit bien admettre que je n'ai plus la même autonomie.

C'est pour ça que j'ai Lucie, mon aide à domicile depuis environ un an. Elle vient plusieurs fois dans la semaine, généralement elle passe quand je travaille même si ils nous arrivent de nous croiser.
Elle m'aide pour la paperasse administrative et certaines tâches ménagères.
Les premiers temps ça n'a pas été facile pour moi d'accepter sa présence et son aide. Par sa bienveillance et ses mots Lucie a réussi à gagner ma confiance. C'est devenue bien plus qu'une aide, c'est presque une deuxième mère.

Je me dirige vers la salle de bain et prends une douche pour finir de me réveiller, l'eau chaude ruisselante sur mon corps encore endormi me fait du bien et chasse les dernières bribes de cauchemar. Je coiffe mes longs cheveux bruns et enfile les habits que j'avais préparés la veille, un pantalon en toile et un chemisier pour ce premier juillet seront parfaits. Ma penderie tout comme ma cuisine est organisée de sorte que je sache comment assortir mes habits et ne pas être ridicule aux yeux des autres. J'ai une garde-robe plutôt classique et passe-partout afin de me faciliter grandement la vie.

Une fois terminée direction la cuisine, mes doigts glissent machinalement sur les portes des placards et sur le plan de travail, la préparation de mon petit-déjeuner prend forme. Je m'installe sur la terrasse, le temps est agréable, je sens le soleil venir me caresser le visage. Mon premier repas de la journée avalé, il me reste un peu de temps pour entamer mon tout premier livre braille. Je suis encore très lente pour lire
mais avec la persévérance je sais que je vais m'améliorer. Mes doigts parcoururent les reliefs du livre, s'attardant sur chaque ondulation afin de bien décrypter ce que je lis. Je suis concentrée sur ma lecture quand je sent un liquide chaud ce déverser sur mon bras, c'est mon café qui vient de ce renverser, je viens de comprendre que je l'ai heurté avec mon bras. Heureusement il n'était plus très chaud. Mes doigts explorent les alentours pour me faire une idée de l'empeleur des dégâts. J'attrape des serviettes en papier que j'ai toujours sur la table au cas où ce genre d'accident arrive. Je les éparpille un peu partout sur la table et au sol pour absorber au mieux le liquide.

Je touche ma montre braille pour sentir les aiguilles et connaitre l'heure, si je ne me dépêche pas je vais finir par être en retard. Je dicte rapidement un message pour Lucie sur mon ordinateur, hors de question qu'elle nettoie le café que j'ai renversé. Je veux bien de l'aide mais j'ai une certaine fierté à faire certaines tâches moi-même.

Je file me changer et me prends le mur de plein fouet, dans la précipitation je n'ai pas fait attention.
AÏE mon front! Cette journée va me tuer. J'enlève mes habits tachés de café, plus le temps de les nettoyer, je m'en occuperais plus tard. J'enfile les premiers fringues qui me tombe sous la main. Je consulte à nouveau l'heure, sept heures trente-cinq, plus le temps de rêvasser si je ne sors pas tout de suite je serais officiellement en retard et je ne peux pas me le permettre.

Je sors en quatrième vitesse sans oublier ma canne. J'ai remarqué que grâce à cet outil les gens font plus attention à moi. La manier n'a pas été un apprentissage de tout repos mais aujourd'hui sans cette aide il me serait bien plus difficile de me déplacer seule sur des trajets dont j'ai l'habitude.

Après quelques minutes j'arrive au carrefour que je redoute tant.

Histoire d'une Vie ( Interrompu)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant