chapitre 26

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Le lendemain midi je ne suis pas encore prête, mon logiciel a planté et je dois résoudre le problème avant de pouvoir aller en pause-déjeuner. J'envoie un message à Alicia pour la prévenir et lui indiquer à quel étage me trouver si l'envie lui prend.
Je suis confuse il fallait que mon ordi bug aujourd'hui spécialement à l'heure où elle m'avait donné rendez-vous.
Je suis en ligne avec l'assistance technique quand j'entends des pas, ses pas, dans mon dos. Elle se rapproche de moi d'un pas de velour, tout en souplesse comme à son habitude. Je suis dos à elle lui cachant mon sourire naissant, heureuse qu'elle est décidée de me rejoindre.

Tandis que le technicien me met en attente je me tourne et la cherche de la main lui signifiant que je l'ai entendu. Elle s'approche mais je peux sentir sa réticence, elle ne sait pas trop comment ce comporter, c'est ma faute. Elle finit par me tendre une poignée de main ferme et déterminée, je ne cache pas ma déception mais je ne peux pas lui en vouloir je l'ai bien cherché.

- j'ai compris d'où venait le problème on peut y aller.

Me dit la voix dans l'oreillette.

Je me concentre à nouveau sur mon ordinateur suivant les instructions de l'assistance. Heureusement je m'y connais un peu en informatique, mon interlocuteur ne lésine pas sur les termes techniques qu'il utilise à foison. Je tente plusieurs manipulations quand Alexandre intervient.

- Oli je peux t'aider?
- merci ça devrait aller, je ne devrais plus en avoir pour très longtemps. Ne t'inquiète pas Alexandre tu peux aller déjeuner je vais m'en sortir.

Je coupe momentanément la communication avec mon interlocuteur au bout du fil qui continue de me citer son charabia d'informaticien et m'adresse à Alicia cette fois

- je suis désolée que ça arrive maintenant
- c'est pas grave.

Me répond elle un peu froidement

- tu ne me présente pas?

Il est encore la lui?

- Heu... oui... bien sur Alexandre voici Alicia une amie, Alicia, Alexandre un collègue de travail
- enchanté Alicia je suis ravi. Vous vous connaissez depuis longtemps?

Le ton d'Alicia est cassant et froid

- je ne pense pas que cela vous regarde monsieur
- bien je ..  je vais vous laisser alors au.. au revoir

Cette fois je l'entends partir un peu penaud. Je cache un sourire amusé.

- excuse-moi
- tu n'as pas à t'excuser, Alexandre a tendance à être par moment un peu... intrusif
- oui pas qu'un peu si tu avais vu le regard noir qu'il m'a lancé quand il a vu que je m'approchais de toi. Alors c'est donc lui le fameux Alexandre.

Elle s'approche de moi et me murmure pour que personne d'autre n'entende.

- Je sais que tu n'es pas d'accord mais je te confirme, je ne le sens pas ce type.

J'ai l'impression qu'elle est un peu moins froide.

- je sais mais je t'assure il est inoffensif
- et puis.... Oli? Ce moque t'elle
- je sais!! Tu ne peux pas savoir combien sa m'insupportent. Je lui ai déjà dit d'arrêter de m'appeler comme ça mais j'ai l'impression de parler à un sourd.

L'atmosphère c'est un peu détendue depuis son arrivée

- tu t'en sors? J'aimerais t'aider mais je n'y connait rien.
- encore un ou deux logiciels à réinstaller et ça devrait aller, je suis désolée que ça arrive maintenant je...

Avant que je ne finisse ma phrase elle pose une main sur mon bras, une décharge électrique ce déclenche dans mon cerveau et je me fige

- ça va d'accord, prend ton temps

Je fait un signe de tête, elle à du constater mon état parce qu'elle retire sa main et s'éloigne quelque peu. Je me concentre à nouveau sur mon ordinateur.
Cinq minutes plus tard tout est à nouveau en état de fonctionner, je remercie l'assistance et raccroche

- voilà j'ai fini on peut y aller
- après toi

Je prends mes affaires et me dirige vers l'ascenseur

- il te reste combien de temps avant de devoir reprendre le travail ?

Je touche ma montre

- trente petites minutes
- d'accord, il y a un snack en face.
- d'accord je n'y suis jamais allée
- c'est vrai? Tu déjeune où d'habitude?
- à la cafétéria de l'entreprise où sur le toit avec un sandwich
- tu préférerais qu'on y aille?
- non le snack c'est très bien on sera plus tranquille

Devant le fast food Alicia prend l'initiative d'énumérer les différents choix à la carte. Elle est toujours aussi autant attentive à mon bien-être et au fait de m'inclure dans ce  qui pourrait très vite devenir un frein social

, je l'admire pour ça. Une fois notre commande passé nous nous installons sur une table à l'extérieur. L'automne pointe doucement le bout de son nez mais le temps est encore assez agréable pour déjeuner dehors.

- alors tu voulais me parler

D'un coup je ne sais plus quoi lui dire, pendant un bref instant j'avais presque oublié la situation, je me sens bien à ses côtés.
Je suis redescendue sur terre et la chute est violente.

- heu oui... je voulais te présenter mes excuses pour la soirée, pour tout ça, ce que j'ai fait je...
- et qu'à tu fais exactement Olivia? Je veux dire tu cherchais quoi?
- je ne cherchais rien, je me suis laisser entraîner par le jeu, par l'alcool
- arrête de te cacher derrière ces excuses.
Je t'avais dis que ça n'étais pas une bonne idée d'accepter ce défi mais tu as quand même voulu m'embrasser, pourquoi?
- je ne sais pas j'en avais envie sur le moment, je le répète c'était un jeu, c'était juste pour rire
- pour rire? Olivia si je me souviens bien avant le début de la soirée il commençait à se passer quelque chose entre nous. J'ai pas rêvé, tu la senti toi aussi n'est-ce pas ?

Je reste silencieuse, la tête baissée à jouer avec mes frites

- tu prône haut et fort que tu n'es pas lesbienne j'ai bien compris mais avoue au moins que... que je n'invente rien, qu'il c'est effectivement passé un truc entre nous.

Je ne peux pas entendre ça, elle n'a pas le droit, je répète en boucle

- écoute je n'étais pas dans mon état normal, je me suis laissée aller par l'ambiance, par la fête, par... par l'alcool.

Je l'entends soupirer.

- très bien Olivia comme tu veux et maintenant?
- maintenant on recommence comme au début j'aime être en ta compagnie, je ne veux pas que ça change. Je veux juste que sa reste purement amicale entre nous.
- tu te rends compte que tu as joué avec moi
- je suis désolée je ne mettais pas imaginé que sa irais aussi loin, ça n'étais pas mon intention.
- honnêtement je ne sais pas si je veux juste être ton amie

À ses mots je l'entends ce lever

- excuse moi je vais y aller, j'ai besoin de réfléchir ça ira pour retourner à ton travail?
- oui... oui c'est bon
- je te tiens au courant

Elle pose une main sur mon épaule en guise d'au revoir et s'éloigne. J'ai à peine touché à mon assiette.

Histoire d'une Vie ( Interrompu)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant