chapitre 7

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Une fois arrivé à l'agence je dis bonjour à la cantonade, mon patron n'est pas dans le secteur ça tombe bien. Alexandre m'interpelle :

- salut Oli tu as l'air de bonne humeur aujourd'hui.
- salut effectivement... Alexandre s'il te plaît je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler comme ça.
- ah oui j'oublie à chaque fois que tu n'aimes pas ça. C'est cool en tout cas.
- qu'est-ce qui est cool?
- ben ta bonne humeur, je suis content pour toi

Il me dit être content mais dans sa voix j'ai l'impression de déceler autre chose. Je dois me faire des films.
Je me dirige vers mon bureau, la matinée passe et c'est l'heure de la pause déjeuner. Je décide de la passer sur la terrasse de l'immeuble. Je m'étais préparé un sandwich en partant ce matin, j'ai envie de m'isoler. Je suis devant les portes de l'ascenseur quand j'entends des pas ce diriger vers moi, à la démarche je reconnais Alexandre.

- eh Oli je veux dire Olivia on déjeune ensemble?
- non pas aujourd'hui j'ai envie d'être un peu seule, j'espère que tu ne m'en veux pas.
- ah heu.. ok pas de problème.
Bon appétit.

À l'intonation de sa voix je comprends qu'il est déçu.
Je m'en veux de le repousser mais ce midi j'ai besoin d'être seule. Les portes de l'ascenseur s'ouvre et je sélectionne le dernière étage.

Une fois arrivée je marche jusqu'aux escaliers qui mène à la terrasse, je connais le chemin par cœur. Il ne doit pas y avoir grand monde, effectivement j'entends très peu de bruit de conversation, par cette chaleur de juillet, c'est compréhensible. Je me trouve un coin à l'ombre et entame mon sandwich qu'un des cuisinier de l'entreprise a bien voulut conserver au réfrigérateur. Pendant mon déjeuner je repense à Alicia cette femme que j'ai rencontrée hier pour la première fois et dont je me sens déjà proche. Elle n'est pas comme les autres passants qui m'aident par obligation et sont bien contents de finir cette tâche, elle m'aide par plaisir. Il y a des gens que l'on rencontre et avec qui, sans savoir pourquoi le feeling passe tout de suite.

Je pense aussi à Alexandre depuis quelque temps je le trouve changer, plus insistant comme si il attendait quelque chose de moi. J'ai beau le trouver sympa je n'éprouve pas d'attirance envers lui. Je ne peux plus juger les gens sur leur physique alors je m'intéresse au timbre de leur voix, aux mains qui en disent long sur une personne, à leurs odeurs si propre à chacun. En ce qui concerne Alexandre tous ces signes me confortent dans ma certitude, c'est un collègue rien de plus pour moi, je ne ressens aucune attirance pour lui. Je me fais peut-être des films, c'est vrai qu'il a toujours été présent pour moi, il m'a aidé à débuter dans cette entreprise, a installé mon logiciel, a me familiariser avec les lieux etc... Pourquoi est-ce que ça changerai?

La pause déjeuner se termine. Je retourne à mon poste de travail. Ma bonne humeur s'estompe au fil de l'après-midi, les clients insatisfaits, mal polie y contribuent largement.

La journée se termine. Au moment de partir Alexandre m'interpelle.

- je te raccompagne Olivia?

Je suis fatiguée, je n'ai pas le morale et surtout pas la force de le repousser une nouvelle fois.

- d'accord si tu veux. Dis je d'un ton lasse.

Alexandre n'a pas l'air de se rendre compte que j'ai accepter non pas parce que j'en avais envie, mais plutôt parce que je n'avais pas la force de dire non.

Nous marchons depuis un petit moment maintenant et je reste silencieuse.

- ça va Olivia?

Je réponds de manière évasive

- oui oui t'inquiète je suis juste fatiguée
- tu sais que tu peux me parler si ça ne va pas je saurai rester discret
- pourquoi tu me dis ça?
- ben par rapport à ton comportement ce matin tu étais de bonne humeur et plus la journée passée plus tu devenais maussade alors je me dis qu'il y a peut-être quelque chose.

Je souris tristement

- c'est gentil de t'inquiéter, c'est juste qu'aujourd'hui est un jour particulier pour moi je n'ai pas vraiment envie d'en parler, demain ça ira mieux
- d'accord comme tu veux. j'entends à sa voix qu'il est déçu.

Nous continuons notre chemin sans que l'un de nous ne reprennent la conversation. J'apprécie beaucoup Alexandre mais je n'ai pas envie qu'il s'immisce dans ma vie privée.

- voilà nous sommes arrivés, merci de m'avoir accompagné
- tu m'invites à monter boire un verre?

Je suis prise au dépourvu, je ne m'attendais pas à ce qu'il me demande ça, voyant mon hésitation il insiste

- allez s'il te plaît Olivia je t'ai quand même raccompagné tu peux bien faire ça!

Je ne le crois pas! Mais je ne lui ai rien demandé à la base c'est lui qui s'est proposé.

- je heu.. pas ce soir Alex une autre fois d'accord.
- ok très bien je peux utiliser tes toilettes s'il te plaît? J'ai envie depuis qu'on est partie.

Dans cette situation comment refuser? Je soupire et lui fais un signe de la tête pour lui dire que c'est d'accord. Il me suis et nous montons ensemble au premier étage de mon immeuble. Je me demande si je n'ai rien laisser trainer, des sous-vêtements? Des assiettes sales dans l'évier?
J'ouvre et lui indique la salle de bain. Pendant ce temps je dépose mes affaires, me demandant si Alexandre n'avait pas prévu son coup depuis le début.

Après quelques minutes il ressort, je l'entend explorer l'appartement, qu'il prenne autant de liberté me déplaît fortement.

- c'est sympa chez toi

Je reste silencieuse immobile, le visage fermé. Il s'attarde dans la pièce, à ce moment je suis mal à l'aise je ne sais pas ce qu'il fait, ni ce qu'il regarde et me sens vulnérable.

- merci de m'avoir raccompagnée, je suis vraiment fatiguée je vais devoir te congédier Alex.
- bien sûr, bien sûr je comprends, je m'en vais, à demain Olivia

Je referme la porte derrière lui soulagé qu'il soit partie sans faire de résistance. Il va falloir que je mette les points sur les i avec lui. Il devient vraiment trop insistant, cherchant trop souvent à s'immiscer dans ma vie.
Le reste de la soirée se déroule sans perturbation, le bruit de la télévision me tient compagnie, je n'ai pas de réel intérêt pour les émissions qui défilent. Je me sers un peu plus de vin que de raison pour essayer de ne pas penser mais en vain les images de mon accident me reviennent en mémoire, c'était il y a cinq ans.

Histoire d'une Vie ( Interrompu)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant