Histoire d'une Vie ( Interrompu)

chapitre 73

J'arrive à la même heure que durant ces trente derniers jours. J'ai tout le temps pour trouver mon rythme de croisière, j'espère par cette démarche trouver Carole pour lui faire part de mes futures vacances avant que la journée ne soit trop entamée. J'ouvre la porte du laboratoire avec mon badge, seul le bruit des machines ce fait entendre, c'est tellement calme est apaisant. Dès le premier jour j'ai été marquée par le contraste avec la télécommunication où les téléphones sonnent en continu, où tout le monde parlent haut et fort et où les open space ne servent qu'à nous mettre davantage en concurrence les un avec les autres.

Je m'avance et me dirige vers le poste de mon ancienne formatrice. Une musique d'opéra monte à mes oreilles, j'ai remarqué qu'elle aimait travailler avec un fond de musical quand elle est seule. Elle me salue la première.

- Bonjour Olivia tu es bien matinal, je pensais que tu en profiterai pour venir plus tard.
- Bonjour Carole, je pense que c'est ce que je ferais à l'avenir mais j'avais quelques chose à te demander.
- De quoi s'agit il?

Je l'entends poser les objets qu'elle a dans les mains pour me prêter toute son attention. Je me mord la lèvre et me lance.

- Voila avant d'être embauchée, j'avais des vacances organisées depuis plusieurs mois et ça tombe dans quelques jours....
- Et tu te demande ce que va penser Mr Sablon de partir en vacance juste après avoir été engagée c'est bien ça?
- Exactement

Elle place ses mains de chaque côté de mes épaules.

- Olivia quand je t'ai dis que tu avais une vision très scolaire du métier visiblement j'étais loin du compte. Me dit elle en riant.
Pars en vacances où tu le souhaite, tu en a parfaitement le droit, ne t'inquiète pas pour ça. Tu n'es plus dans ton ancienne boite où chacun de tes gestes est fliqué.
- Vraiment tu es sûr que ça ne posera pas de problème?
- Bien sûr que non, l'important est la façon dont tu va lui présenter la chose, histoire d'embellir un peu ton annonce.

Je fronce les sourcils ne voyant pas où elle veut en venir.

- Où part tu si ça n'est pas indiscret?
- Au Brésil
- Mais c'est parfait ça! Quand tu ira voir Mr Sablon ne lui parle pas de vacance. Parle lui de nouveau horizon rempli de mystère et de saveur exotique, de senteur nouvelle que tu as envie de découvrir en étant pleinement immergé pour revenir pleines d'idées novatrice. Ça va beaucoup lui plaire.

- Ah d'accord, je comprends l'idée, merci Carole
- Pas de quoi, l'art de manier les mots est une aubaine même dans un monde d'odeurs mais je suis sérieuse, quand tu sera sur place ouvre toi au saveur Olivia, à tout ce qui t'entourent et que tu peux découvrir d'olfactif. Goûte le plus de spécialité possible et si tu le peux sort des sentier touristique, mêle toi à la population local, partage avec eux, échange.

Je fais quelque peu la grimace.

- Si je comprend bien tu me donne des exercices d'application pendant mes vacances, pardon pendant ma découverte du monde et des odeurs qu'il regorge
Plaisantai-je
- Voila tu as cerné l'idée mais ce ne sont pas des exercices, je te donne des conseils. Comme je te l'ai dit ils sont ouverts, tolérants, mais ils attendent aussi des résultats.
- Oui je sais, merci Carole.

Je me dirige vers mon poste de travail, pour l'instant je suis en roue libre. On me laisse me familiariser avec les attentes des différentes marques et l'identité de la société. Je suis libre d'expérimenter ce qui me plaît, c'est également le cas pour certains de mes collègues qui travaillent en solo.
Mr hoffman contrôle régulièrement nos recherches et si une idée lui plait, il demande au parfumeur d'approfondir dans cette voie ou au contraire de changer de cap. Pour d'autres comme Carole, ils travaillent pour une marque qui a commandé un parfum selon tel ou tel critère ou avec une exigence bien particulière. Je me dis que ces vacances tombent peut-être à pic pour me démarquer des autres.

Mes collègues arrivent au compte goûte et nous saluent. Certains viennent me féliciter d'avoir terminé ma période d'essai, d'autres me salut du bout des lèvres. Carole m'a dit que certains me vois comme une menace. Je n'ai encore rien réalisé de concret ici mais le faite qu'elle ce soit porté volontaire pour me former et les écho qu'ils ont eu de mon entretien d'embauche leur font imaginer que je pourrais être une menace pour eux. Une fois que tout le monde est installé l'ambiance redevient studieuse, seul le bruit des machines bourdonnent, Carole a éteint sa musique pour ne pas déranger les autres.

Je décide d'aller déjeuner à 13h, certains me proposent de déjeuner avec eux, j'accepte et durant le repas nous apprenons à nous connaitre. Je ne divulgue rien de ma vie privée, malgré leur apparente amicalité je reste sur mes gardes. J'ai déjà était trop naïve par le passé et je ne tiens pas à tomber sur un nouvel Alexandre. Je garde également en mémoire que je n'évolue plus dans le même monde qu'auparavant. Ici malgré la supposée famille dans la quel je me trouve, la découverte d'un nouveau parfum peu valoir de l'or. Je sais que je devrais garder jalousement toutes mes formules, mes dosages et mes notes. Il est encore un peu tôt pour penser à ça mais je préfère m'y préparer.

Après le déjeuner je retrouve Mr Sablon dans son bureau.

- Bonjour madame Morel vous vouliez me voir?
- Oui en effet
- Je vous en prie prenez une chaise. Il y a un problème?

Sur les conseils de madame Godry, je fais passer la pilule de mes prochaines vacances en y allant au culot.

- Non pas du tout c'est même tout le contraire, n'étant pas sur un projet en particulier j'aimerais profiter de ce temps pour m'ouvrir à de nouveaux horizons qui pourraient m'inspirer et me donner des idées novatrices pour notre site de production.

Je sens que j'ai capté son attention.

- Poursuivez
- Je voudrais partir en amérique du sud, je trouve que les trésors de ce continent sont encore assez peu exploités.
- Votre démarche est toute à fait remarquable, votre implication pour Intercoty me comble. Je ne peux qu'encourager votre initiative.
- Merci monsieur
- Pensez tout de même à vous amusez une fois sur place madame Morel.

- J'y penserais. Dis-je dans un sourire.
Je sors du bureau, ouf ça à fonctionné.