chapitre 53

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pdv d'Alicia

Dimanche 14h45

Je me réveille difficilement, une douleurs atroce se propage dans tout mon corps. Je suis fatiguée, il me faut un peu de temps pour réaliser où je me trouve. Autour de moi tout est blanc, dans mon bras une aiguille planté, on dirait une perfusion. Je suis dans une chambre d'hôpital.

Progressivement je me rappel, Louise, l'agression, l'ambulance...
Je me rend compte que je ne vois que d'un oeil, mes mains s'aventurent sur mon visage, je sens qu'il et légèrement tuméfié et gonflé. J'ai également un goût de sang dans la bouche, en passant ma langue sur mes lèvres je remarque que j'ai une lèvre fendue. J'essaie de me redresser dans le lit quand une douleurs fulgurantes me traverse la poitrine, je pousse un crie de douleur et me rappel du diagnostic du médecin cette nuit, j'ai des côtes fêlées,
il va me falloir plusieurs semaines pour me rétablir.

Cette enfoiré ne m'a vraiment pas loupé, heureusement qu'Olivia était là, quand je suis remonté de la cave pour l'attacher j'ai vue qu'elle s'était bien défendue, le mec était allongé au sol, dans les vapes, ko.
Je suis tellement fière d'être en couple avec une femme aussi exceptionnelle, elle me manque.
Je ferme les yeux ou plutôt l'oeil et laisse divaguer mon esprit, immédiatement l'image d'Olivia apparaît.
Je souris en repensant à notre rencontre.

La première fois que je l'ai vue, c'était sur se carrefour bondé qu'elle déteste tant. J'empruntais ce chemin pour me rendre chez une nouvelle cliente qui a fait appel à mes services de relooking, suite aux conseils d'une de ses amies. Je commençais à avoir une solide réputation dans le milieu et étais de plus en plus sollicité. Je discutais avec Louise quand mon regard a été attirée par une femme immobile au bord du trottoir.  Cela contrastait tellement avec cette foule mouvante de piétons.

Il y avait énormément de monde ce matin là, tous s'agitaient sur leur portable ou discutaient avec leurs voisins, tous sauf elle. Elle restait fixe, stoïque face à la route, calme, concentrée.
Ça a tout de suite attisée ma curiosité, je me suis difficilement approchée du rebord du trottoir pour être à côté d'elle, tout en prêtant une oreille distraite à Louise, qui poursuivait son monologue au sujet de son futur examen et qui ne c'était rendue compte de rien. J'étais trop intriguée par cette inconnue à côté de moi si différente des autres.
Je n'ai pas remarqué tout de suite qu'elle était aveugle, j'ai d'abord été attirée par ses yeux, ses magnifiques yeux en amande couleur noisette qui ne regardaient nul par et partout à la fois, ses yeux fesaient des vas et viens comme si elle réfléchissait, comme si elle était dans son monde.
Puis je me suis aventurée sur sa bouche, ses dents mordaient sa lèvre inférieure l'air anxieuse.
J'ai trouvée sa mignon, encore aujourd'hui se geste me fait fondre.
J'étais tellement hypnotisé par son visage angélique que je n'ai pas remarqué sa canne immédiatement, au premier abord j'ai cru qu'elle était perdu dans le quartier et instantanément j'ai voulue l'aider.

Quand j'ai enfin compris, je me suis mise à sa place et j'ai réalisée qu'elle n'était pas du tout perdu, son apparente anxiété venait de cette obstacle à franchir devant nous.
Pendant qu'on traversait, j'ai bien vu que c'était une épreuve pour elle et qu'elle n'était pas rassurée. J'ai essayé de la mettre à l'aise en allant à son rythme et en lui touchant l'avant bras pour lui signaler que j'étais là, en cas de problème elle n'était pas seule.
En la quittant je ne pensais pas la revoir, c'était une rencontre fortuite sur un bout de trottoir comme il y en a des millions et qui s'achevait de l'autre côté de quelques bandes blanches vers une autre rive.

Le hasard a fait que nos chemins ce sont à nouveau croisés, nous avons sympathisé et très vite une certaine complicité a commencé à naître entre nous.
J'ai toujours été tactile avec les gens mais comment l'être avec quelqu'un qui ne vous voit pas?
Qui ne sais pas que vous allez poser votre main sur son épaule ou sur sa main.
Je ne voulais pas qu'elle se sente agressée par mon intrusion dans son espace vitale, alors la communication entre nous a était mon meilleur atout. Une sur communication avec un voyant mais nécessaire avec Olivia. Lui demander si je pouvais prendre son bras pour l'orienter, y aller en douceur, ne pas la brusquer, l'avertir au moindre de mes gestes à son égard.
Avec le temps elle reconnaissait mes pas et anticiper mes gestes je n'avais plus besoin de communiquer autant mes intentions.

Histoire d'une Vie ( Interrompu)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant