Histoire d'une Vie ( Interrompu)

chapitre 97 retour vacances

Après avoir passé les portiques de sécurité nous rejoignons la salle d'attente. La course contre la montre est terminée, nous pouvons enfin nous détendre. Avec toute cette agitation, j'en avais oublié que je n'ai rien avalé depuis le petit-déjeuner dans la cabane suspendue. Maintenant que je peux souffler, mon ventre se manifeste et crie famine.

Arrivé dans l'avion, je n'ai qu'une hâte, me ruer sur le plateau-repas servi par les hôtesses. Alicia dort déjà à côté de moi, la journée a été épuisante pour elle aussi.

- Fait de beau rêve ma douce

Ma faim rassasiée, je m'effondre sur mon siège morte de fatigue, la tête contre son épaule. Bercé par les quelques perturbations et le ronronnement de la climatisation, je ne tarde pas à m'endormir.

À mon réveil quelques heures plus tard Alicia n'a pas bougé, son souffle lent et régulier m'informe qu'elle dort toujours. Je touche ma montre, quatre heures du matin. Tout est calme, la plupart des passagers doivent être dans les bras de Morphée à rêver de leur séjour passé ou futur. Je me lève essayant de faire le moins de bruit possible. Le sommeil ne veut plus de moi, je me mets à faire les cent pas dans l'avion me remémorant nos vacances.
Cette semaine a été une parenthèse dans ma vie. Elle m'a permis de me connaitre davantage et de me redonner confiance en moi. J'ai fait des choses que je ne me serais jamais cru capable.

Quand nous aurons atterri, il me restera un jour avant de reprendre le travail. Je compte en profiter pour passer du temps avec Évy et lui raconter tout ce que j'ai vécu. Je lui dois bien ça. Sans elle, ce voyage n'aurait jamais eu lieu. Lassée de déambuler d'avant en arrière et de me prendre les pieds dans un ou deux sacs laissé négligemment au milieu de l'allée centrale malgré ma lente progression, je retourne à ma place, fouille dans mon sac et en sort mon livre braille.

Vais-je un jour réussir à le terminer!

Alicia sort progressivement de sa torpeur et se colle à moi.

- Ça va beauté? Tu as bien dormi?
- Comme un bébé et toi?
- Pas terrible, j'ai mal partout. Tu es réveillé depuis longtemps?
- Un petit moment oui
- Tu sais si on arrive bientôt?
- On ne devrait plus tarder. Repose-toi encore un peu. Je conclus en lui embrassant le front.

Quand nous débarquons la température négative nous prend par surprise. La chaleur tropicale a disparu laissant place à un froid sec et mordant. Au revoir les débardeurs, jupe et compagnie, bonjour aux bonnets, gants et doudounes. Heureusement en préparant nos valises Alicia avait tout prévu. Peu avant l'atterrissage nous nous sommes changé dans l'avion pour mettre une tenue plus adaptée. Malgré les multiples épaisseurs sur mon dos, je suis tout de même gelée, la fatigue n'aidant pas.

Après avoir récupéré nos valises. Nous nous dirigeons vers le parking de l'aéroport où Alicia avait laissé sa voiture une semaine plus tôt. Les portes et les vitres sont gelées, j'insiste pour l'aider à gratter en attendant que la chaleur du radiateur dégivre le pare-brise.

- Alors ça y est les vacances sont vraiment fini ?
- J'en ai bien peur ma belle
- Je n'ai pas envie de te quitter
- Moi non plus mais dis toi que ce n'est que provisoire. On va très vite trouver un logement rien qu'à nous.

Elle marque une courte pose et reprend.

- J'y pensais justement et je me disais... pourquoi ne viendrais tu pas t'installer chez moi?

Mon grattoir reste suspendu dans les airs quelques secondes.

- Vraiment?
- Oui après tout c'est largement assez grand pour nous deux et c'est plus proche de ton nouveau travail qu'en pense tu?
- Je ne sais pas, ça mérite réflexion
- Tu as raison on en discutera à tête reposé mais sache que tu n'as qu'un mot à dire pour qu'on déménage tes affaires. Viens dans mes bras ma belle.