Chapitre 1 :

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L'odeur envoûtante de bois et de feuilles d'automne parvenait jusqu'aux narines de la jeune demoiselle alors qu'elle fermait au même moment ses yeux amandes pour se perdre doucement dans cette saveur dont elle allait devoir s'y habituer maintenant que la nouvelle saison arrivait.

« Misaki ? »

À la hâte, elle reprit conscience rapidement et ouvra ses adorables yeux pour ensuite incliner sa tête vers la voix familière. Ses cheveux s'entremêlèrent à cause du vent et sa barbe naissante faisait tâche à son visage qui paraissait jeune et insouciant. Son oncle avait le visage souriant, comme d'habitude, se disait-elle.

« Tu as terminé ? »

Elle jeta un coup d'oeil à son panier rempli de fruits mûrs et appétissants puis elle acquiesça sans même dire un mot, le sourire aux lèvres.

« Parfait ! Viens te mettre au chaud dans ce cas ! Une tempête approche à grand pas ! »

Son corps se releva machinalement et elle prît son petit panier pour entrer rapidement dans la ferme, déçue que cette journée se termine déjà.

« Tiens, pose ça ici, je vais les laver ! »

« Tu veux de l'aide ? » proposa-t-elle.

Il désapprouva d'un léger mouvement de tête.

« Va plutôt te laver ! »

Elle hésita devant l'air indifférent de son oncle mais tourna finalement les talons pour se diriger vers la salle d'eau. Montant les marches d'un pas lent et paresseux, elle entendait déjà celui-ci chantonnait un air qu'elle connaissait bien.

« Une nouvelle journée commence bientôt... »

Ses vêtements de nuit posés sur ses faibles bras, elle se rendît dans la pièce où ne contenait qu'une baignoire à peine neuve et un miroir mal accroché sur le mur. Son oncle ne possédait pas vraiment d'argent pour payer un habitat luxueux et sécurisé mais elle y résidait depuis tant d'années déjà qu'elle ne faisait plus attention. Pour elle, tant que son oncle restait à ses côtés, même une cave empestant l'odeur d'épluchures lui suffirait.

Ses vêtements perlant le long de son corps et ses pieds se promenant rapidement dans la baignoire, elle activa doucement le levé d'eau et commença une douche des plus songeuses.

Misaki était seule avec son oncle depuis ses premiers pas, quoique, cela ne l'étonnerait pas si elle vivait avec lui avant cela, elle ne connaissait pas ses parents et elle n'avait jamais eu l'occasion de poser des questions sur leur existence.

« Je me demande ce qu'ils sont devenus... » soufflait-elle à voix basse, légèrement triste.

Elle sursauta pour effacer ces tristes pensées puis claqua doucement ses mains sur ses joues avant de les malaxer, la réveillant aussitôt. Elle ne devait pas y penser, cela ne lui causait que mal et mélancolie et elle regrettait amèrement les jours où elle ne ressentait que pessimisme et tristesse. À présent nue à l'extérieur de la baignoire, le corps lavé et sentant délicieusement l'odeur de savon, elle s'enroula autour d'une  serviette blanche, puis se précipita en dehors de la pièce pour sentir dorénavant l'odeur alléchante du dîner.

« Misaki, le dîner est prêt ! »

Comme d'habitude, elle en avait déjà l'eau à la bouche rien qu'en regardant les plats posés.

« C'était délicieux ! » commenta-t-elle aussitôt après avoir léché sa petite assiette déjà vide.

« Voyons ! Où sont passés tes fameuses bonnes manières petit estomac sur pattes ! »

Serait-ce l'amour ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant