Chapitre 21 :

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La femme était mal à l'aise devant les yeux scrutateurs de son ami, elle ne savait pas où se mettre, elle se sentait mal. Décidant donc de s'approcher de lui, elle fut rejetée par Kirua, encore sous le choque de la voir ici, et surtout vivante.

« Je me disais bien qu'il y avait quelque chose qui clochait chez toi. » lui confia-t-il.

Sa voix était mêlée à la colère et à la tristesse, et elle baissa les yeux, elle était tellement incapable de dire quoi que ce soit, c'était si difficile de le voir aussi mal d'apprendre qu'elle était ici depuis le début. Après tout, malgré qu'ils ne se connaissaient pas dans cette forêt, ils ont risqués leur vie pour elle, et c'était odieux de sa part de lui faire apprendre ce qu'elle vivait de cette façon.

Elle aurait dû lui en parler.

« Kirua... »

« Je te croyais morte ! Comment... je... Kaito est mort par leur faute, et... Gon est d'une colère ravageuse, je n'arrive pas à le résonner ! Et toi... depuis tout ce temps tu te planques avec eux ? » s'énerva-t-il aussitôt.

« J'ai tenté de... » tenta la jeune femme en avançant vers lui, seulement il recula encore.

« Ne m'approche pas, Misaki ! »

Sa voix était tant brisée, démunie de sa grande carapace de garçon stoïque et insouciant.

« Quand j'pense que je suis venu à ton secours... alors que ce n'était qu'un piège pour nous amadouer, et nous prendre par surprise. » souffla le blanc, les poings rapidement serrés.

Misaki sursauta à cette annonce et tenta de se défendre, mais ce n'était pas la peine qu'elle prononce ne serait-ce qu'un mot de cette histoire, après l'avoir découvert de cette façon, jamais il ne pourrait la croire les yeux fermés, elle aurait décidément dû lui en parler, mais comment aurait-elle pu savoir qu'elle en arriverait là ? Elle releva la tête et vit les yeux embués de Kirua, sa lèvre inférieur coincée entre ses dents tant il retenait ses émotions. Leurs regards se croisèrent et celui-ci détourna aussi la tête, lui tournant enfin le dos.

« Et après tu te disais être des nôtres. »

« Kirua, je t'assure que... »

« Je n'en parlerais pas à Gon, je laisserais ces monstres s'occuper de ton sort, tu as l'air de t'entendre à merveille avec eux. » termina-t-il avant de la laisser seule dans ce couloir.

Ses jambes flanchèrent brusquement et elle s'écroula avant de laisser échapper quelques larmes d'amertume. Pourquoi avait-t-elle renoncé à venger son oncle déjà ? C'était vrai, après tout... elle avait sympathisé avec des créatures sanguinaires, avait montré signe de compassion et avait même cru en une humanité à l'intérieur de ceux-ci, surtout dans le cœur de...

Une nouvelle explosion s'acharna sur la bâtisse et elle revint sur Terre, une larme coulant le long de sa joue. La brune l'essuya, elle devait se reprendre et se relever pour marcher jusqu'au champ de bataille, même si elle avait perdue et ne savait pas où se placer entre les camps. Et malgré que le Roi lui avait ordonné de se cacher, elle ne reculera pas. Elle n'avait pas d'ordre à recevoir.

« Ils sont là-bas ! Allez-y ! »

Misaki se cacha à l'entente de la voix masculine puis attendit patiemment que des soldats passent, traçant leur chemin sans même la voir. Elle ne devait prendre aucun risque. Elle continua ensuite sa lancée et lorsqu'elle arriva dehors l'endroit était complètement détruit, les tours principales se penchaient, signe qu'ils allaient bientôt s'écraser, les arbres des jardins brûlaient et les fleurs étaient écrasées par l'effroyable combat. Cependant, le ciel était toujours magnifiquement éclairée par ces éclairs qui fonçaient vers elle comme des aimants.

« Eh ! »

Elle soupira, soulagée, lorsqu'elle vit son ami.

« Méléolon ! »

Cependant, son visage ne montrait plus la même tranquillité, ses sourcils étaient froncés et son dos était courbé comme s'il venait d'avoir une peur bleue. Elle s'approcha de lui.

« J'ai eu... » débuta Misaki.

« Pâamu ! Capturons cette fille ! » la coupa le vert en s'adressant à une femme étrange.

Les yeux de la brune s'écarquillèrent devant le retournement de situation. Rien n'avait de sens, les événements surprenants défilaient devant ses yeux et bientôt elle était certaine d'exploser. Son ami, ou du moins, est-ce qu'il l'était ?, s'approcha d'elle, ainsi que la jeune femme qui possédait d'étonnants cheveux améthystes.

« Méléolon... qu'est-ce que cela signifie ? Pourquoi vous devez me capturer ? »

« Écoute, je suis navré de te l'apprendre de cette façon, mais je n'ai jamais été du camp des chimères. Je suis pour la paix dans le Monde et je ne veux pas que ce Roi reste en vie, il menace nos vies, essaye de comprendre. »

« Non, tu te trompes ! Meruem n'est pas comme ça ! Il ne menace plus personne ! Je suis là pour l'aider maintenant, écoute... »

« Je vois qu'il t'a déjà apprivoisé. »

Cette remarque lui fit une énorme douleur dans le cœur, si seulement il pouvait le voir comme elle voyait le Roi, il avait changé en si peu de temps... ce n'était pas juste, pour lui, pour elle...

« Laisse-toi faire et tout se passera bien, je te le promets, mon amie. » tenta Méléolon.

Spontanément, sa tête s'était mise à tourner dans tous les sens et aucun de ses membres ne répondaient à ses appels, elle était comme piégée dans un énorme maux de tête. Elle libéra un faible gémissement de douleur puis s'écroula, ou du moins manqua de tomber contre le sol délabré, deux bras l'attrapant dans la volée.

« Je suis navrée. » chuchota une voix inconnue avant qu'elle ne sombre dans un long rêve.

Serait-ce l'amour ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant