Chapitre 15 :

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Les membres de son corps s'étalant contre un matelas moelleux et confortable, elle se retourna doucement tout en grognant des injures par le soleil chaud et lumineux brûlant sa peau nue. Son dos se redressa ensuite presqu'instantanément et une douleur surgît brusquement dans tout son corps, libérant d'ailleurs un énième juron.

« Qu'est-ce que j'ai mal... » s'était-elle plainte.

Elle s'extirpa de ces draps et longea la pièce afin de sortir dans le couloir. Elle n'avait aucun souvenir de ce qu'il s'était passé et elle ne savait pas non plus où elle se trouvait. Le grand couloir possédait une tapisserie couleur carmin, les murs eux étaient décorés de magnifiques lanternes dont le côté luxueux du doré faisait ressortir la flamme à l'intérieur de ces dernières. Ses pieds s'avancèrent automatiquement quand elle trouva une pièce luxueuse et magnifique. Le sol était cette fois orné d'une tapis albâtre et les murs étaient colorés d'une couleur grenat. Des tableaux inestimables se suspendaient contre ceux-ci et le lustre royal laissait penser qu'elle se trouvait dans un château.

« Je... » commença-t-elle.

La fermière se rappelait vaguement de ce qu'il s'était passé, de ces combats acharnés avec ses amis... ses yeux s'arrondirent, oh ! Où étaient-ils ?

« Kirua... Kirua ! » l'appela-t-elle alors.

Se mettant à parcourir les autres pièces de cette bâtisse, elle ne trouvait ni Gon, ni Kirua, et ni ce Kaito. Elle se retrouvait seule et détestait cette sensation. Cette dernière se laissa alors tomber doucement contre un mur, malgré la douleur toujours présente se faisant sentir en ce moment.

« Idiote... » souffla-t-elle à elle-même.

Lorsqu'elle se perdît dans ses pensées tout aussi claires que sombres, le son d'une voix s'entendit et elle se releva aussitôt, reconnaissant celle du Roi. Elle s'y dirigea alors, ses pieds tapant contre le sol et sa respiration devenant plus irrégulière.

« Incapable ! » s'écria le vert.

Elle poursuivît sa route et ouvra aussitôt la porte où elle entendait ces voix derrière celle-ci. Au bout de cette grande salle elle pouvait voir le dos du Roi et le regard étonné de Pito.

« Majesté... derrière vous. »

Le Roi en personne se retourna alors et les yeux de la jeune fille croisèrent les siens, écarquillés. Après un long silence, il décela ses fines lèvres pour montrer son étonnante surprise.

« Où sommes-nous ? Comment se fait-il qu'il n'y ait plus personne ? » demanda Misaki.

Le vert s'approcha alors d'elle, dans une démarche hésitante, puis posa ses deux mains sur les épaules de celle-ci. Il ne parlait pas, n'avait pas d'expression, ne tentait rien, non, il l'observait juste dans un silence inconfortable et étrange.

« Je vous laisse, Sir. » prévînt Pito.

Alors que la chatte s'envola depuis la grande fenêtre hors de la pièce, la jeune femme se détacha de sa prise puis se recula du vert.

« Qu'est-ce qui s'est... » débuta-t-elle.

Cependant elle fut coupée et sursauta au contact d'un corps contre le sien. Les bras du Roi encerclèrent sa taille et son nez s'ancra à l'intérieur de son cou, sa respiration causant autant de frissons que de chaleur. La bouche de Misaki s'entrouvrit et elle laissa tomber ses membres, ne refusant pas cette tendresse si exceptionnelle et non-naturel venant du vert.

« Je... enfin... » bégaya-t-elle, choquée.

Ses émotions virevoltèrent.

« Meruem. » se contenta-t-il de dire.

« Meruem ? » répéta la jeune fermière, perdue.

« Je m'appelle Meruem. » avoua-t-il dans un soupir plus fort que les précédents, donnant un frisson intense sur le cou de la jeune femme.

Alors il possédait un nom... suite à ces mots la jeune femme s'éloigna alors définitivement du Roi, son cœur battant la chamade et ses yeux ne montrant que la surprise et l'inattendu.

« Tu veux encore nous fuir ? » s'inquiéta donc Meruem, les bras tenant maintenant le vide.

« Pourquoi avoir fait cela... pourquoi me donner votre nom... je ne comprends plus rien... tout est si flou maintenant. »

Il ne se comportait décidément pas normalement, elle avait en face d'elle quelqu'un de complètement différent. Que s'était-il passé durant son sommeil ? Elle était plus que perdue.

« Pito t'as sauvé d'une mort certaine en te transmettant ses propres cellules. »

Il se mit maintenant dos contre elle. La main de Misaki se posa alors sur son épaule, l'obligeant à se retourner pour l'affronter du regard.

« Nous nous sommes senti si... vulnérable lorsque nous avons vu ton corps sans vie... nous avons pensé... » hésita-t-il à nouveau.

Les mains de Misaki se placèrent devant sa propre bouche rosée, il semblait si fragile.

« Quand nous t'avons vu... dans cette marre de sang... nous avons ressenti une douleur vive... si vive que cette douleur était impossible à gérer. » continua le vert.

En cet instant, la jeune fermière n'acceptait plus d'entendre sa voix brisée, bien que celle-ci révélait des choses insondables venant d'une créature comme lui. Elle enroula son cou de ses bras puis le serra contre elle. Pourquoi s'accrochait-elle à lui ? Plus rien n'avait de sens, tout s'entremêlait dans sa tête et elle ne savait plus ranger correctement ses pensées dans des boites. N'était-elle pas censé le haïr de toutes ses forces ?

« Ne vous en faites pas, Meruem, je suis là maintenant, et je ne vous fuirais plus. »

Serait-ce l'amour ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant