Chapitre 3 :

2.6K 204 24
                                    

Plusieurs jours étaient passés, et ces jours n'ont été que supplice pour la jeune femme, le temps passait lentement et les événements précédents se brouillaient dans sa tête. Enfermée dans cette cage depuis longtemps, elle jurerait devenir folle, ses membres étaient faibles, sa peau crasseuse, elle était exténuée, à bout, et elle gardait espoir.

« Allez debout, sa Majesté attend. »

Elle se retourna lentement, se conseillant elle-même de ne pas abuser de son énergie, puis dirigea son regard vers cette voix féminine et étrangement douce. Ses yeux noisettes atterrirent sur une étrange créature, ou... un chat. Ses pattes ouvrirent l'entrée menant à l'extérieur de la cage et un sourire narquois se plaqua sur ses lèvres. Non, ce n'était pas juste un chat, cette femme est comme lui. Décidément, elle n'est clairement pas au bout de ses peines. Sortie de cette monstrueuse cage, le mot étant faible, cette femme aux caractéristiques de félin l'extirpa et la poussa hâtivement pour que la brune accélère.

« Te voilà, enfin. » s'exclama le vert avec moins de colère contrairement à la dernière fois.

La femme, ou plutôt son subordonné, la poussa à nouveau et elle se retrouva assez tôt contre le sol, son ventre claquant la dureté de ce dernier.

« Tu n'iras pas loin si tu ne sais même pas tenir sur tes deux jambes. Relève-toi. »

Elle décida de rester silencieuse, après tout, à quoi cela rimerait-il si elle se défendait ? Elle était déjà au bord du gouffre, en compagnie de deux bouffeurs de chairs. Elle prit ensuite appui sur ses deux frêles mains pour se remettre sur pieds, le regard légèrement impassible.

« Tu vas nous apprendre tout ce dont nous devons connaître sur ta minable espèce. » ordonna-t-il en pointant du doigt Misaki.

Excédée, elle racla doucement sa gorge.

« Et pourquoi le ferais-je ? »

Pris d'un énorme caprice puéril, la lance de ce monstre hideux se redressa dangereusement mais cessa tout mouvement au moment même où le dard menaçait d'entrer dans sa poitrine.

« La mort ne t'effraies pas ? » demanda-t-il.

Visiblement, il était surpris. Après tout, le moindre humain aurait peur de perdre un seul de ses membres, alors pourquoi était-elle différente ? Son regard améthyste se concentra sur ses cheveux. Elle, la concernée, serra les poings, ce dont elle désirait était de mourir et non de faire l'institutrice à la pire ordure qui puisse exister jusqu'ici.

« Suis-moi, et ne tente rien d'idiot car tu regretteras bien vite d'avoir essayé. »

Ils marchèrent alors le long d'un couloir. Devant elle, Misaki l'observa avec plus de rigueur, elle devait de toute façon admettre que celui-ci possédait une carrure impressionnante.

« Nous sommes arrivés, dépêche-toi. »

Il ouvrît une porte qui... ne ressemblait pas vraiment à une porte d'ailleurs, et la jeune fille tomba sur une pièce avec des montagnes et des montagnes de livres. Elle resta ébahie par tant de bouquins, mais... que cherchait-il ? Sans perdre une seule minute il s'installa à même le sol et lui fit signe d'en faire de même. Lui qui faisait tant de manière, s'asseoir par terre ne devait pas lui causer tant de soucis que ça.

« Que voulez-vous que je fasse au juste ? »

« Ce que, vous, les humains, faites lorsque vous avez ces étranges objets en main. »

Un long soupire s'échappa des lèvres de la fermière mais elle finit par acquiescer tout de même, sans... savoir pourquoi. Elle périra bientôt alors un peu de lecture ne devrait pas causer tant de mal que ça. Elle enleva donc son élastique ébène qu'elle avait conçue avec son oncle puis se refit une couette haute, se dégageant les cheveux.

« Quelle est cette chose étrange accrochée à ta longue crinière ? » questionna-t-il.

« U-une couette... c'est pour ne pas que mes cheveux soient gênants pendant la lecture. »

Bon sang, que faisait-elle ! Pourquoi répondait-elle si gentiment ? Était-ce l'effet du nouveau, de l'inconnu qui l'excitait autant ? Non. Impossible.

« La lecture ? »

« Les livres... vous souhaitez que je vous apprennes ce qu'est la vie humaine alors, commença-t-elle en parcourant les livres avant de finalement trouver ce dont elle cherchait, nous allons débuter par les sentiments. »

Il observa discrètement ses lèvres bouger. Pourquoi semblait-elle aidante d'un coup ? Était-ce un mauvais coup qu'elle lui préparait ? Le Roi ne savait que dire de ses actes, et, dans un excès de il ne sait quoi, il balaya le livre entre les mains de la jeune fille, l'envoyant au loin.

« Ne nous fais pas perdre notre temps ! »

« Vous avez gâché ma vie alors patientez, pour ne serai-ce qu'une fois dans votre misérable vie ! » répliqua-t-elle, en colère.

Le front du vert se plissa de colère et malgré la retenue dont il faisait étonnamment preuve, elle se retrouva brusquement propulsée contre le long du mur qui était assez loin d'elle au départ. Son dos lui fit horriblement mal mais elle décida de ne pas s'en plaindre. À quoi bon ?

« Tu n'es qu'un vulgaire bétail, pourquoi perdons-nous du temps ? Tu n'es pas capable de nous apprendre quoi que ce soit alors mettons-y fin, je trouverai ailleurs ! »

Elle se mît à glousser, plus rien ne rimait à quelque chose ces derniers temps.

« Si quelqu'un accepte de perdre son temps avec un monstre comme vous bien sûr. »

Serait-ce l'amour ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant