Chapitre 17 :

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Aiguillée en direction de la plus grande salle de cette bâtisse où se positionnait le Roi habituellement, la jeune femme pouvait entendre des hurlements d'humains et des explosions importantes depuis l'extérieur. Pourquoi Koruto n'avait pas accepté de lui en dire davantage ? Pourquoi avait-elle un mauvais préssentiment ?

Au même moment, alors qu'elle se perdait dans le plus profond de ses pensées, une explosion arriva à détruire un mur reliant la cour arrière au grand couloir principal de cette bâtisse. Elle se cacha précipitamment derrière une colonne de pierre ionique puis retînt son souffle du mieux qu'elle pouvait. L'angoisse faisait trembler son corps frêle alors, dans un élan de calme, elle ferma les yeux. Une main se posa sur elle.

« Qui... » débuta Misaki.

Il était juste là. Un humain arriva en courant derrière lui, un cri de rage découlant dans ses gestes maladroits, mais la lance zébré du vert pointa sa pointe aiguisée vers le ciel avant de tuer sa victime. Les yeux de la jeune femme s'écarquillèrent, elle n'en revenait pas, du sang se versait chaque seconde, pour quelle raison ?

« Nous avons ressenti ta présence. Ça faisait longtemps que nous ne sommes pas revu. »

Un semblant de sourire orna ses lèvres verdâtres et lorsque sa propre main s'approcha de son visage, elle recula instinctivement, ayant manqué d'éloigner le vert d'un geste précipité.

« Pourquoi une horde d'humains attaquent cet endroit ? » l'interrogea-t-elle, très inquiète.

Il saisît alors son poignet sans même prendre le temps de répondre à son inquiétude puis l'entraîna dans une salle aléatoire au bout du grand escalier blanchâtre. Lorsqu'ils arrivèrent à la salle où se trouvait le trône d'un, elle ne sait lequel, roi, il traça son chemin pour être plus loin devant Misaki.

« Tu n'es pas censé le savoir, humaine. »

À l'entente de ce nom, elle serra les poings.

« J'ai le droit de le savoir, Meruem. »

Les yeux du concerné s'ouvrirent un peu plus lorsqu'il entendit ses paroles puis sa colère habituelle s'estompa pour créer une atmosphère calme autour d'eux. Il regarda l'humaine d'un œil interrogateur puis détourna la tête, regardant la porte entrouverte où ils pouvaient encore entendre le combat non loin d'ici.

« Nous avons pour but de diviser les humains en deux, un demi de bétail et le reste, nous ne gardons que les proies exceptionnelle, celle qui possède un nen incroyablement fort. »

« Comme... les Hunters ? »

Il acquiesça et Misaki s'éloigna brusquement cette fois-ci. Comment pouvaient-ils faire une chose pareille ? C'était si... cruel. Bon sang.

« Vous devriez avoir honte. » cracha-t-elle.

Les yeux de Meruem se focalisèrent instantanément sur le visage choqué de sa prisonnière, elle-même était consciente qu'il détestait entendre de telles injures, mais cette fois encore, il allait trop loin. Dire qu'elle pensait pouvoir le changer en restant ici.

« Vous n'êtes pas mieux, les humains. »

« Pardon ? » s'offusqua-t-elle sèchement.

« Vous, qui êtes au sommet de la chaîne alimentaire, vous avez toujours considéré les animaux comme du bétail. »

« Il ne faut pas ranger les humains dans le même sac ! » s'énerva la jeune fille, blessée.

Il balaya ses mots d'un revers de la main, sa lance s'agitant derrière lui, prouvant qu'il se retenait de ne pas succomber à sa colère.

« Pourtant, c'est ce que nous allons faire. » ajouta-t-il avant de s'éloigner pour lui faire comprendre que la discussion était close.

Comment avait-elle pu penser une seconde qu'il avait une part d'humanité en lui... pourquoi se comportait-il de cette façon et pourquoi son point de vue changeait si vite ? Ne lui avait-il pas juré qu'il ne tenterait pas de devenir un monstre ?

« Quand je pense que j'ai cru à vos paroles mais surtout... quand je pense que... »

Elle coupa net à son monologue et le Roi, ne pouvant plus retenir son impatience, s'arrêta de marcher puis inclina la tête sur le côté, son œil améthyste dégageant une certaine menace.

« Que ? » répéta-t-il, le visage crispé.

Elle ne l'écouta pas et se retourna pour partir aussitôt, cependant il l'attrapa avec cette lance verdâtre et la ramena devant lui où elle pouvait analyser ses traits bien plus crispés.

« Crache le morceau ! » haussa-t-il la voix.

Son regard était si sombre.

« Je ne sais plus... quand je pense que... j'ai commencé à tenir à vous. » souffla-t-elle.

Il la relâcha, désemparé par ces mots presque nouveaux. Elle profita alors de cet instant pour accomplir sa fuite, la main sur sa bouche, et les yeux semi-clos, le cœur battant si vite que même la douleur remontait en elle.

Serait-ce l'amour ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant