Serait-ce l'amour ?

Chapitre 23 :

Malgré les supplications plus qu'incessantes de la brune, Pâamu résistait et restait bloquée devant la porte coûte que coûte, elle ne savait pas vraiment ce qui se passait derrière cette dernière mais cela ne ferait qu'agiter Misaki.

« Laisse-moi passer, Pâamu ! »

« Non ! Tu restes ici, et moi je vais le voir. »

Sur ces mots, elle poussa doucement l'ancienne fermière puis ouvrit la porte avant de la refermer aussitôt derrière elle, la laissant seule, elle et son envie irréprochable de voir Meruem. Même l'oreille collée à la porte elle n'entendait rien.

« Bon sang... »

Seulement, lorsqu'elle fit demi-tour pour rassembler toute la patience qui lui restait, la porte s'ouvrît dans un fracas et laissa voir le visage effrayé et paniqué de la violette.

« Misaki ! » s'affola Pâamu.

La lueur si déterminé de ses yeux laissa une étrange noirceur pénétrer dans ces derniers. Sa bouche s'entrouvrir et lorsqu'elle frôla l'autre femme avant d'entrer et de voir plus clairement le vert, la boule au ventre. Debout, ou plutôt peinait-il à le rester, et la main sur le coeur, Misaki s'immobilisa devant l'affreux spectacle que lui donnait le Roi. Lorsqu'il manqua de tomber, elle se précipita à lui pour le rattraper.

« Meruem ! »

Lorsque ses mains attrapèrent le vert, il échappa un gémissement de douleur et elle eut un sursaut, paniquée de lui avoir fait mal. Sa peau était écorchée, couverte de blessures ouvertes.

« Qu'est-ce qui vous ait arrivé... qu'est-ce que... non... Meruem... » se morfondait-elle.

Il toussota bruyamment, les yeux fermés.

« Nous allons bien... ce dernier combat était redoutable... » répondit-il en riant, fiévreux.

Misaki s'installa sur le sol, posant la tête du vert sur ses cuisses fines, ses yeux hurlant à l'aide se dirigèrent aussitôt vers Pâamu mais l'air impuissant de celle-ci lui fit aussitôt comprendre qu'elle ne pouvait vraiment rien y faire.

« Pâamu... pars, s'il te plaît. »

Elle acquiesça, le regard peiné, avant de s'en aller, laissant les deux âmes tristes ensemble.

« Tu... tu ne devrais pas... » hésitait-il.

« Il faut qu'on vous soigne... où est Pito ? »

Misaki commençait à être tremblante.

« Tout le monde s'est sacrifié au combat... le palais est maintenant vide. » avoua le vert.

Il toussota une énième fois et elle ne pouvait s'empêcher d'échapper plusieurs larmes, sans vraiment savoir pourquoi. Ses mains tremblaient définitivement. Ses blessures étaient graves.

« Meruem... qu'est-ce qu'il s'est passé pour que vous veniez à moi dans cet état... »

« Nous nous sommes battu à pleine puissance... mais notre adversaire cachait une bombe à l'intérieur de son corps... nous n'avons pas pu nous en apercevoir à temps et nous enfuir... mais... le combat nous... »

Il manqua de s'étouffer en toussant encore.

« Meruem... pitié, rassurez-moi, dites-moi que vous allez vous en sortir ! » supplia-t-elle.

Il leva sa grande main pour la poser délicatement sur sa joue trempée de larmes, puis, avec grand étonnement, la caressa avec tendresse. Qu'est-ce qu'il se passait ? Pourquoi la jeune femme avait tellement mal au coeur ?