Cette créature évoluait d'une façon déconcertante... et inhumaine oh, était-elle idiote de dire ça, après tout ce n'était qu'une chose assoiffé de sang. Bien sûr que c'était inhumain. Chaque jour passait où il semblait sans cesse invincible, son aura dégageait quelque chose de nouveau, comme si au fur et à mesure qu'il vieillissait, ou bien qu'il mûrissait, il devenait plus fort. Misaki avait déjà essayé de s'enfuir, ou bien avait-elle tenté aussi de désobéir et de provoquer le vert, sans résultat, il ne réagissait pas. Qu'est-ce qu'il le poussait à la maintenir en vie ? Était-ce réellement un désir ? Souhaitait-il l'éliminer ou n'était-ce qu'une stratégie pour lui faire croire que si elle l'aidait il réaliserait son souhait ? Elle se prenait bien trop la tête mais tout ceci semblait assez flou, des images de son oncle mourrant violemment lui restait en travers de la gorge.
« Jamais je n'aurais cru ressentir une si grande haine... » murmura-t-elle, mais alors qu'elle résidait toujours dans cette petite cage en attendant de sortir encore une fois, son voeu s'exauça lorsqu'un être blond, d'une parfaite élégance, s'approcha de cette dernière.
Elle n'était pas idiote. Malgré son visage jeune, ses ailes derrière lui et ses antennes trahissait sa nature. Elle était si fatiguée qu'elle aurait failli ne pas y faire attention. Grâce à ses particules féeriques qui émanait autour de lui, la pièce s'illumina comme des lucioles.
« Sa Majesté souhaite te revoir une dernière fois. Nous devons nous dépêcher pour le Roi suprême ! » s'extasia-t-il, l'air efféminé.
« Si c'est la dernière fois alors cela veut dire qu'il n'a bientôt plus besoin de moi. »
« C'est exact ! Allons bon, se faire dévorer par le Roi est un grand honneur ! » dit-il sans pour autant qu'elle ne sache s'il essayait de la réconforter ou d'ironiser la situation.
Elle se redressa et marcha jusqu'à la sortie et au même moment sa tête se mît à tourner, elle manqua de chuter et de rencontrer le sol, mais elle se reprît et le blond se retourna, agacé.
« Qu'est-ce qu'il te prend ! Allez, plus vite ! »
« Je suis seulement étourdie... »
« Et moi j'en ai assez que l'attitude du Roi change depuis ton arrivée, pourtant je ne me plains pas alors fais de même et avance ! » s'impatienta-t-il en saisissant son petit bras.
Elle ne répliqua rien de plus qu'un léger soupir à peine audible, n'ayant même plus la force pour réagir ou dire quoi que ce soit, elle n'en pouvait plus de se débattre sans repos car plus les jours, eux, avancèrent et moins avait-elle d'énergie à revendre, elle ne tiendrait plus très longtemps si elle restait dans ces conditions. Au moment où ils arrivèrent, l'homme-papillon s'agenouilla.
« Je vous ai ramené l'humaine. »
« Bien, tu peux disposer Pufu, je n'ai plus besoin de toi ! » lui répondît le vert avant que celui-ci n'acquiesce et ne lance un regard foudroyant à Misaki, s'éloignant ensuite.
« Bien ! Qu'allons nous voir aujourd'hui ? » s'impatienta-t-il, elle l'observa puis s'approcha pour s'asseoir par terre tout en croisant les bras.
« La peur. »
« La peur ? » répéta-t-il, hésitant.
« La peur est l'un des sentiments les plus destructeurs, il peut nous inciter à réaliser des choses plus ou moins positifs. »
« Développe. »
La tête de Misaki ne cessait de tourner.
« La peur fait partie de la palette des émotions humaines, commença-t-elle, elle se manifeste lorsque la situation nous échappe, que nous n'avons plus aucun contrôle. »
Elle lança un regard plein de remords au vert, sous-entendant la peur que ressentent sûrement les humains avant que ses subordonnés ne les tuent de pur sang froid. Seulement, sa réaction n'étant pas celle attendue, et il se leva à la hâte, balançant ses mots de sa main verdâtre.
« Nous ne rencontrerons pas de la peur, nous te le garantissons ! Nous avons le contrôle ! »
La respiration du vert était saccadé, ses yeux étaient arrondis par l'offusquement et l'énervement. Misaki pencha sa tête sur le côté pour l'observer de plus près. Effectivement, elle ne l'avait jamais vu avoir peur, mais elle était convaincue qu'il avait tord parce qu'en l'analysant, il était bien plus humain que n'importe qui dans ce monde.
« Pourtant vous semblez bien plus humain que vous ne le pensez, je peux... »
« Assez ! » la coupa le Roi.
Son aura se dégagea brusquement et accidentellement il extirpa la jeune fille de l'emplacement où elle se trouvait pour la foudroyer à l'autre bout de la pièce. Encore une fois. Peut-être allait-elle mourir à la troisième tentative ? Cependant, son visage devint livide lorsqu'elle découvrit un léger filet de sang coulait le long de son visage jusqu'à s'éclater contre le sol.
Cette fois, elle souffrait le martyre.
« Je... » hésita Misaki.
Il accourra jusqu'à elle, le visage étonnamment marqué par le regret, et s'installa aussitôt à ses côtés pour poser la tête brune de la jeune fille sur ses cuisses fortes et musclées.
« Je... qu'est-ce que... » bégaya-t-il.
C'était bien la première fois qu'il était autant expressif, mais ses paupières devinrent si lourdes qu'elle n'arrivait presque plus à réfléchir, sa vision se brouillait et elle redoutait à ce moment une morte aussi lamentable et faible, elle aurait pu mourir en héros, en s'échappant de cet endroit après avoir frappé cette créature... elle aurait pu vivre tant de choses également, aux côtés de son oncle... ou bien de ses parents... peut-être les auraient-elle revu ? Elle toussa bruyamment.
« J'ai... mal. »
« Pito ! » hurla-t-il avant qu'elle ne s'écroule.
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Serait-ce l'amour ?
FanfictionMisaki était une fermière de dix-sept ans vivant seule avec son oncle. Cette jeune protagoniste semblait heureuse bien qu'elle ne connaissait point ses parents... mais un événement horrible brula son quotidien plaisant et son avenir. Deux fourmis-ch...