Chapitre 8 :

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Le vert était complètement surpris. Comment de simples humains pourraient développer autant d'incroyables capacités ? Pourquoi eux ne pouvaient donc pas développer ce pouvoir ?

« Comment est-ce possible ! »

« Votre Majesté... nous n'avons malheureusement plus qu'une solution... » rétorqua Pufu, les yeux cherchant les siens.

Un soupir s'échappa des lèvres verdâtres du Roi. Il était conscient de quelle solution parlait-il, mais était-ce le bon choix ? Comment réagirait cette fermière lorsqu'elle découvrira son vrai lui ?

« Qu'est-ce que nous racontons. » pensait-il...

« Que voulez-vous dire ? » demanda Pufu.

...à haute voix malheureusement.

Il ne devait en aucun cas se laisser influencer par cette humaine, mais pourquoi était-il dans la véritable incapacité de l'éliminer une bonne fois pour toute ? Et pourquoi désirait-il autant qu'elle se réveille après le coup fatal que lui-même avait risqué de lui envoyer ?

« Nous n'avons plus le choix... nous allons les attaquer dans la nuit. Nous allons déjouer leur plan, nous avons horreur des personnes qui se mettent en travers de notre chemin. » tenta-il de se convaincre, mais Pufu, l'un de ses fidèles subordonnés, rajouta une couche.

« Je trouve cela déplacé que vous dites une chose pareille, sans vous vexer ni entendre votre colère. » hésita-il en se grattant la tête.

« Et pourquoi ? À quoi fais-tu référence ? »

« À cette humaine... »

Le vert haussa un sourcil avant de se crisper et de dresser en hauteur sa lance zébrée de deux teintes de vert différent. Pufu déglutit, muet.

« Comment peux-tu oser nous affronter ? »

« C'est que... vous changez énormément depuis son arrivée et cette bande d'humains risque d'être délicate à éliminer... alors... »

Un vif son percuta le bruit de sa voix plutôt aiguë et il se fit couper la parole par la violence du coup que venait de lui envoyer le vert.

« Cette humaine n'est pas n'importe qui. »

« Majesté... »

Le Roi se tut assez rapidement. Bon sang, cette humaine était comme dans ces contes, une véritable sorcière. Il ne savait ce qu'elle lui faisait, mais il était certain qu'il réagissait comme cela seulement parce qu'il était victime d'un mauvais sort. Bien évidemment qu'elle était comme les autres, mais peut-être qu'aux yeux de sa Majesté, les choses changeaient.  

« Pufu, je dois l'éliminer. Elle m'influence. »

Le regard du blond s'émerveilla de bonheur et ses joues prirent une teinte de nouveau rose.

« Oh mon Roi... voilà de belles paroles que je parviens enfin à ouïr. J'en suis ravi. »

« Pufu, cesse. »

Il se reprit alors à la suite de son ordre, toussotant quelques fois avant d'observer le dehors de leur forteresse, forteresse qu'ils avaient d'ailleurs trouvés lors d'une simple escapade. Peggy, l'un des multiples soldats du Roi, qu'il avait dévoré lorsqu'il venait de naître, aurait témoigné auprès d'autres fourmis-chimères comme quoi leur bande n'était constituée que de six humains vulnérables et faibles. Deux malheureux enfants à peine plus grand que trois pommes et le reste ne ressemblant qu'à une bande de malfrats. La porte s'ouvrît d'un coup et il ne mît qu'un tiers de seconde à se mettre sur la défensive, mais ce n'était que Pito.

« Sir... elle... » débuta-t-elle, le souffle saccadé.

« Qu'a-t-elle ? » s'impatienta-t-il.

« Elle... elle a disparu ! »

Les yeux de cette créature verte s'arrondirent aussitôt de surprise, il aurait pu imaginer tout sauf ce sentiment étrange qui se logeait au profond de son cœur. Pourquoi partait-elle ?

« Je vais y aller pour vous, votre Majesté ! » dit Pito en s'apprêtant à quitter la grande pièce mais le Roi se positionna rapidement face à elle.

« Je m'en charge, et je l'éliminerai afin que cette idiotie cesse pour de bon. » jura-t-il.

Pito sembla surprise d'entendre une telle détermination venant de lui, surtout envers cette humaine sur laquelle elle aurait juré que celle-ci était plus précieuse que n'importe quel trésor. Il commença donc à s'éloigner et activa volontairement son nen pour la détecter.

« Mais où est-elle ! »

Pourquoi avait-elle décidé de partir ? N'étais-ce pas la mort qu'elle réclamait ? Alors pourquoi fuir ? Pourquoi voulait-elle s'éloigner de lui ? Est-ce qu'il avait fait quelque chose d'impardonnable ? Il ne comprenait pas, il était perdu, à l'ouest. S'il avait su que cette humaine lui prendrait autant la tête, et lui ferait ressentir autant de sensations désagréables, il l'aurait éliminé dès le départ. Dans un rapide élan de colère il frappa une colonne en pierre marbrée, et celle-ci s'effondra. Le vert perdait patience, il allait la tuer... il avait envie de voir son sang couler le long de son corps jusqu'à se perdre sur le sol... mais à ce moment-là il entendît un cri strident et il se projeta à l'extérieur pour apercevoir cette humaine tombant du ciel azure avec une dizaine d'oiseaux s'abattant sur son frêle corps. Il vit, contre toute attente, rouge au moment même où il aperçut plusieurs perles de sang ruisseler le long de ses bras. Il sauta donc le plus haut possible, ses pieds s'arrachant au sol, puis l'attrapa à la hâte, l'entourant de ses bras puissants pour ensuite éliminer avec froideur ces derniers de sa longue lance déjà vêtue de sang bleuâtre.

« Je... » arrivait-elle à peine à articuler.

« Idiote, tu aurais pu être tuée. Regarde ! Tu saignes ! Nous devons te soigner et... » commença le vert avant qu'elle ne le coupe en posant sa petite main sur sa joue toute verte.

« Ne vous en faites pas... laissez-moi. »

Ses paroles sonnaient comme une prière silencieuse, pourquoi cette image d'elle, souhaitant en finir rapidement, l'énervait-il ?

« Sombre incapable ! »

Un sourire bienveillant orna les lèvres pulpeuses de la jeune Misaki et elle ferma ses petits yeux en amande le temps d'une minute. Il soupira.

« Nous allons nous occuper de toi, humaine. » souffla-t-il au creux de son oreille avant de se diriger à l'intérieur, ses bras la tenant.

Même un aveugle pouvait comprendre ce qui était en train de se passer dans l'esprit du Roi, et même le plus grand des idiots pouvait sans doute s'imaginer que rien n'arrivait sans rien.

Serait-ce l'amour ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant