Serait-ce l'amour ?

Chapitre 4 :

Le vert s'avança vers Misaki puis prit sèchement son bras pour la tirer, ou plutôt la traîner par terre, jusqu'à la reconduire là où elle était précédemment assise, elle arrivait à percevoir une légère once d'empathie, mais cela restait impossible.

« Commençons. » dit-il, l'air de rien.

Elle déglutît, surprise de voir combien il se fichait de savoir si elle avait mal ou non. Quoique cela ne devrait pas étonner. Un monstre en restait un.

« Nous allons débuter par les principales émotions... la tristesse, le bonheur, la peur et... aussi l'amour... » expliqua-t-elle, hésitante.

« Pourquoi as-tu hésité ? »

« Ce sentiment est assez vicieux... »

« As-tu déjà éprouvé l'amour ? » demanda-t-il.

C'était très certainement la seule fois où il lui parlait avec tant d'indifférence, enfin... sans supplément de colère, pensait-elle tout bas.

« Non... à vrai dire, j'ai toujours été seule avec mon oncle... que vous avez tué. »

« Nous comprenons. »

Elle l'observa de nouveau.

« Vous comprenez ? »

« C'est de la tristesse, ce que tu éprouves actuellement comme émotion ? »

Bon sang... dire qu'elle avait failli penser qu'il se souciait d'elle. Il ne pensait vraiment qu'à lui.

« Ce que j'éprouve est de la haine. »

Pendant un certain moment, moment qui tournait autour d'une heure, elle prit soin de lui apprendre tout ce qu'il fallait savoir, même si elle se demandait actuellement pourquoi faisait-elle tout ça, étrangement, le voir à l'écoute, voir ses paupières cligner et sa cage thoracique bouger en rythme de sa respiration, lui faisait douter sur la vie. Pourquoi ? Aucune idée, en y réfléchissant... Misaki ne savait pas grand chose sur les humains.

« Pour ce qui est de l'amour... »

Cependant elle n'arrivait plus à dire quoi que ce soit, elle était comme prise de court par son regard plus que perçant. La jeune femme avait la sérieuse impression d'en découvrir plus sur son espèce à lui, que sur la vie d'un Homme.

« Peux-tu aller droit au but ? »

Elle soupira bruyamment, blasée.

« L'amour désigne une affection envers un être qui pousse certain à rechercher une proximité physique, intellectuelle ou même imaginaire avec l'objet de cet amour... »

« Qu'est-ce qu'elle procure ? »

« Eh bien... l'amour peut conduire à adopter un comportement particulier, une façon d'agir bien différente qu'avec une personne... »

Il s'accroupît aussitôt et posa la paume de sa main contre son menton de couleur également verdâtre, il semblait s'y intéresser grandement.

« Continue. » lui ordonna le Roi.

Second soupir d'exaspération venant d'elle.

« L'amour se fait ressentir lorsque nous avons le besoin d'être avec cette personne... j'imagine que nous y devenons dépendant. »

Elle en avait marre de ne rien y connaître non plus, elle reprît assurance avant de poursuivre.

« Mais nous seuls pouvons le ressentir alors je doute que vous le rencontrerez. »