Son corps était lourd, ses paupières peinèrent à se relever et plus aucun bruit ne s'entendait. Elle se releva si vite que son mal de tête reprît du service.
« Attention, ne te lève pas trop vite ! »
Misaki sursauta, n'ayant ressenti la présence d'aucune autre personne. C'était elle, la femme qui accompagnait son ami-chimère. Elle était étrangement belle, bien qu'étrange. La brune reprît contenance puis soupira, anxieuse.
« Tu es Pâamu ? » demanda-t-elle.
« Oui, je vois que tu t'en aies souvenu. »
Misaki observa les alentours et réalisa qu'elles étaient dans une petite chambre, à l'abri de n'importe quel assaut vu la propreté de l'endroit. Les volets étaient complètement fermés mais l'obscure de la pièce ne la gênait pas.
« Où sommes-nous ? »
« Dans les sous-sols du palais, un village souterrain, si nous pouvons appeler cela de cette façon. » répondit Pâamu, souriante.
« Un village souterrain ? »
« C'est une bien trop longue histoire. »
Un silence désagréable s'installa entre elles et la jeune femme se demanda pourquoi l'avait-elle emmenée dans cet endroit aussi calme et éloignée. Elle pensa soudainement au Roi, s'il était encore en vie ou non, puis se releva.
« Je dois me battre ! »
Elle marcha vers la porte mais celle-ci était verrouillée, sa langue claquant son palet, et en se retournant, l'autre femme lui montra une petite clé, un sourire au coin des lèvres.
« Je dois avouer qu'ils n'avaient pas tord. »
Misaki était perdue.
« Comment ça ? »
« Gon et Kirua m'ont beaucoup parlés de toi, ils m'ont affirmés que tu étais vraiment courageuse, ce qui n'est pas faux. »
La brune échappa alors un soupir d'énervement avant de se réinstaller à ses côtés.
« Quand je pense que je n'étais qu'une fermière... et que, du jour au lendemain, je me retrouve victime de... tout ça. »
« Je te rassure, tout est bientôt fini. Tu vas pouvoir retrouver ton village et mener ta vie heureuse à nouveau. » tenta la violette.
Malheureusement, elle en rêvait aussi, avec désir et insistance, mais c'était impossible. Son village ? À l'heure qu'il était, les habitants devaient se trouver dans l'estomac de ces monstres. Sa famille ? Le seul à ses côtés avait été sauvagement tué, et elle était désormais seule. Le bonheur ? Cela l'étonnerait si elle parvenait à le rencontrer encore une fois.
« Vous vous trompez sur toute la ligne. »
« Comment ça ? » demanda Pâamu, curieuse.
« Sur eux... sur le Roi. »
La violette se redressa ensuite, l'oreille tendue. Au moins elle semblait d'accord pour l'écouter.
« J'ai souvent changé mon point de vue... et j'ai aussi pensé qu'ils étaient des monstres sanguinaires... mais, en réalité... »
Le silence fut de courte durée.
« Ils ont une âme et sont assez similaires à nous, je dirais même à un détail près. Comme le Roi me l'a soufflé, eux aussi se battent pour une cause et tue le bétail pour se nourrir. Ce n'est pas plus que ça. »
« Tu te rends compte de ce que tu dis ? Des vies s'éteignent chaque fois qu'ils trouvent un village ! Tu ne peux rester indifférente ! »
Misaki désapprouva d'un hochement de tête.
« Je n'ai jamais pensé ça, pas une seule seconde, et pas une seule seconde je me retournerais contre le Roi d'ailleurs ! »
Les paroles de la brune étaient sincères et révélaient tout ce qu'elle n'aurait jamais pu avouer à voix haute. Le visage de Pâamu montrait la surprise, mais quelque chose laissait penser qu'elle comprenait Misaki.« Je peux vous l'assurer... Meruem ne tuera plus jamais d'humains... plus jamais... »
« Tu ne peux en être certaine... »
« Si, je le suis, la coupa-t-elle, il ne pourrait me trahir car il sait bien que je compte sur lui autant qu'il compte sur moi ! »
Pâamu recula pour mieux observer la femme devant elle. Elle n'arrivait pas à y croire que Misaki se montre si obstinée à sauver ce monstre assoiffé de pouvoir et de sang. Du côté de cette dernière, elle repensait aux mots du vert, jamais il ne pourrait la trahir, jamais.
« Tu aimes ce monstre ? »
La violette était estomaquée, et devant son hésitation, ses yeux s'ouvrirent en grand.
« Pâamu... le Roi est bien plus humain que n'importe qui, je peux vous l'assurer... »
Elle l'analysa sans rien dire, consciente que Misaki n'était pas influencée ni hypnotisée. Non, ses paroles lui venaient du plus profond de son cœur, et ça, Pâamu s'en apercevait bien.
« Misaki... je... je te... »
Un bruit s'entendit derrière la porte et la violette s'arrêta aussitôt de parler, se relevant immédiatement pour regarder Misaki. Seulement celle-ci reconnaîtrait cette voix entre des centaines. Son sang ne fit plus qu'un tour et ses jambes flageolèrent en entendant un énième gémissement rongé par une douleur qui inquiétait celle-ci.
« Meruem ! » angoissa la jeune femme.
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Serait-ce l'amour ?
FanfictionMisaki était une fermière de dix-sept ans vivant seule avec son oncle. Cette jeune protagoniste semblait heureuse bien qu'elle ne connaissait point ses parents... mais un événement horrible brula son quotidien plaisant et son avenir. Deux fourmis-ch...