Chapitre 2 :

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Les paupières de la fille prirent un temps fou à se rouvrir mais lorsqu'elle fût projetée au sol, elle ferma vite ses yeux, paniquée et engourdie.

« Bande d'incapable ! Nous vous avons demandé des proies exceptionnelles, pas de vulgaires bétails à peine appétissant ! »

« Sans vous offusquer, votre requête est difficile, l'humain que vous souhaitez avoir à vos repas est limité et nous vous avons sûrement rapporté tout ces derniers de la région... » débuta une voix qu'elle reconnaissait.

« Alors cherchez plus loin, incapables ! Rapportez-nous ce que nous demandons ou c'est vous qui serviraient de repas ! »

Misaki entrouvrît discrètement un de ses yeux noisettes et aperçût le visage paniqué de cette mouche, de cette assassine. Elle semblait complètement effrayée et la jeune femme ne pouvait qu'être satisfaite de son sort. Une autre, que Misaki reconnaissait également, s'approcha prudemment et fit mime à son coéquipier de la boucler, ce qu'elle décida aussitôt de faire.

« Avec tout le respect que nous vous devons... je ne pense pas que le repas soit différent quelle que soit la nourriture, je... »

D'un coup une lance se précipita vers la créature et lui déchira la tête sans aucune once d'empathie. Le sang gicla brusquement avant de s'éclater contre l'une des joues de la fille, elle manqua d'hurler de peur et referma aussitôt ses yeux pour tenter d'oublier ce qu'elle venait de voir.

« Souhaites-tu devenir comme lui ? »

Sa voix était sèche, menaçante et froide.

« N-non... »

« Alors hors de notre vue ! »

Elle entendit ensuite de lourds pas s'éloigner et à cet instant précis elle ne se posait plus qu'une seule question. Allait-elle mourrir ?

« Nous savons que tu es éveillée ! »

Une perle de sueur se dissimula indiscrètement sur sa tempe et lorsqu'elle déglutît avant de se relever, elle pria silencieusement que rien de tragique ne lui arrive. Les yeux en face de l'origine de cette voix si menaçante et grave, elle sursauta de peur en l'analysant. Bon sang, qu'est-ce que c'était que ça... comment était-ce possible... Son apparence reflétait parfaitement ce qu'ils étaient, un être humanoïde hybride entre un homme et un insecte. Sa peau était étrangement verdâtre, arborant différentes teintes selon ses membres, mais ses bras étaient mauves tirant sur le bleu nocturne. Son regard était sérieux, stoïque. Ses pupilles améthyste reflétait terreur et meurtre et sa longue queue qui se terminait sur un dard perforant était tachée de sang jaunâtre, sûrement de celui qui avait osé prendre la parole plus tôt.

« Pourquoi t'ont-t-ils laissé en vie ? »

Il se releva et Misaki recula, toujours effrayée. Ses yeux capturèrent les siens dans un langage difficile à cerner. Son approche n'était que meurtrière et dangereuse, mais elle ne pouvait rien faire, son corps était paralysé. Il n'était pas humain, ni même une créature, il n'était pas non plus comme l'un de ses subordonnés, c'était un monstre.

« Pourquoi... »

Enfin avait-elle haussé la voix. Ce simple et ridicule le mot le prît de court et il décida de ne plus faire le moindre geste, alors elle continua.

« Pourquoi faites-vous cela ? Pourquoi avoir tué la seule personne que j'aimais... »

Les lèvres du vert s'entrouvrirent d'étonnement.

« Aimer ? Qu'est-ce que c'est ? »

Il s'approcha si précipitamment qu'en un rien de temps, il n'était plus qu'à quelques centimètres d'elle, sa longue queue visant sur Misaki.

« Réponds ! Nous te donnons un ordre ! »

Mais tout ce qu'il gagna en contrepartie était un coup de pied maladroit de sa part, il recula aussitôt mais ne semblait pas avoir mal.

« Comment as-tu osé ! Sale vermine ! »

Sa lance à l'extrémité empli de dard parcourait le peu de mètre entre sa position et la fille et lorsque cette dernière s'attendait à mourir, à quitter ce monde où désormais elle était seule, elle s'enroula nonchalamment autour de sa taille et la leva hors du sol. Il marcha ensuite en dehors de la pièce.

« Vous n'êtes qu'un monstre ! Tuez-moi ! Je refuse de vivre une seconde de plus ! Comment avez-vous osé tuer le seul membre de ma famille ! » hurla-t-elle de toute son âme.

Elle essuya ses yeux brodés de larmes.

« Relâchez-moi ! » ordonna-t-elle.

D'un mouvement ferme et douloureux, il la lâcha et la balança contre le mur dur comme la roche, il s'éloignait, ferma une grille fait de matériaux étranges et difficile à décrire puis resta silencieux et immobile devant le visage larmoyant et criant vengeance de la jeune fille.

« Nous te rassurons, tu périras bientôt. Ne pense pas que tu es l'exception à la règle, nous te gardons seulement pour un but précis mais sois-en-sûr, tu mourras avant même que tu ne puisses prononcer quelque chose. » jure-t-il.

Serait-ce l'amour ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant