Chapitre 18 :

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Les minutes défilaient à une incroyable vitesse, les combats acharnés ne se limitaient plus qu'à un certain nombre de survivants encore debout, et, pour le vert, ce malin plaisir à voir ces monstruosités humaines périr lui apportait bien plus de soutien que n'importe quoi. Dans la pièce sombre où il était actuellement, seul contre le silence, il ressentait l'étonnante envie de revoir le visage de cette humaine, de revenir plus tôt en arrière, lorsqu'il apprenait tout du monde par ces livres, ses connaissances...

« Qu'est-ce qu'il nous prend ? » souffla-t-il aussitôt avant d'appuyer sa tête contre sa main.

Mais même en fermant ses yeux il imaginait encore ses lèvres rosées bouger et répéter ces paroles plutôt dites avec acharnement, déception et tristesse ? Que lui avait-elle fait ? Pourquoi est-ce que le coeur du vert s'emballait tant ? Il n'avait rien appris de la sorte dans les livres.

« Majesté ? »

Il reconnu la voix de son subordonné, Yupi.

« Qui a-t-il ? »

Il s'avança alors à travers l'obscurité puis s'agenouilla devant la créature verdâtre. Ce dernier analysa quelques égratignures sur sa peau, il avait sûrement combattu également.

« Cette humaine a tenté de s'échapper mais cette fois-ci elle était accompagnée d'un de nos soldats. » lui confia-t-il.

« Un traître ? » demanda le vert, agacé.

Son serviteur acquiesça, l'air navré.

« Peux-tu nous dire où est-elle ? »

« Dans les appartements, votre Majesté. »

Les jointures de ses mains manquèrent de couleur, et ses sourcils se froncèrent à la minute où il avait vu sa confirmation, le déshonneur était la chose dont il avait le plus horreur dans ce monde auquel il était né. Il lui fit à son serviteur de s'occuper alors de ce traitre puis manqua à ses paroles pour se diriger d'un pas brusque vers ces appartements. Les environs étaient délabrés, en mauvais état, et la guerre était loin d'être terminée pour lui.

Les poings toujours serrés, il annula davantage la distance entre sa position et celle de sa prisonnière, ses pensées le guidant toujours à elle. Lorsqu'il entra dans ces fameux appartements privés du château, l'envie implacable de lancer des blâmes à celle-ci, le corps au sol le prît de court, et dans une des mains une lame tachée de quelques perles de sang lui donna une attaque au cœur.

« Non ! » s'exclama Meruem, troublé.

Étonnement angoissé et prît d'une émotion inconnue, il se précipita sur le corps de la femme et posa sa main sur sa frêle épaule pour la retourner. Cependant et heureusement il ne trouva pas la moindre trace de blessure sur ce corps qu'il trouvait intéressant. Il dirigea l'une de ses oreilles vers la poitrine de Misaki pour tenter d'entendre un quelconque battement et lorsqu'il réalisa qu'elle n'était qu'évanouie, il souffla.

« Bon sang... » chuchota-t-il avant de la porter toujours d'une douceur inavouable pour ensuite l'allonger dans le grand lit double plus loin.

Les lèvres de la jeune fille se descellèrent sans aucune justification et il pouvait entendre sa respiration, calme était-elle. Il s'installa sur le bord et la fixa, se surprenant en regardant ses cheveux qui dégageait une odeur agréable, puis ses jambes blanches et douces. Malgré qu'elle faisait partie de cette espèce qu'il haïssait tant, elle restait une chose mystérieuse pour le Roi. Il se pencha lentement, prenant appui sur le matelas.

« Si seulement nous étions de ton espèce, peut-être aurais-tu eu envie de nous... »

Avec une grande once d'hésitation il s'approcha de ses lèvres et les observa avec insistance. C'était si instinctif pour lui qu'il ne savait même pas pourquoi cette attraction faisait soudainement surface. L'odeur de ses cheveux arrivait plus clairement dans ses narines et il ferma les yeux. Étrangement, il se rendait compte qu'il n'avait jamais fait preuve de douceur envers qui que ce soit. Était-ce parce qu'il avait été baigné dans la violence ?

« Comment arrives-tu à nous rendre si calme, même dans la plus grande des tempêtes ? »

Elle poussa un léger gémissement involontaire et s'étira discrètement avant d'ouvrir ses yeux et trouver le Roi à quelques centimètres d'elle. Son visage devint rouge et elle sursauta, manquant de rencontrer le front du vert. Il se redressa alors mais la petite main de celle-ci l'attrapa rapidement.

« Meruem... » gémissait-elle d'un faible soupir avant de lâcher sa prise et de fermer les yeux pour soupirer une fois encore.

Elle semblait si fatiguée et cela inquiétait le vert qui était déjà pris dans un étrange élan de tendresse. Discrètement, il approcha ses doigts vers sa bouche pour toucher cette dernière, pourquoi était-elle si attirante ? Misaki en restait bouche bée, mais ne fit aucune remarque.

« Meruem ? Qu'est-ce que... »

« Nous devrions avoir une discussion et nous ne pouvons plus attendre. » la coupa-t-il.

« Attendre quoi ? » s'inquiéta-t-elle.

Il s'éloigna du lit puis regarda par-dessus la fenêtre pour apercevoir un début de pleine lune.

Serait-ce l'amour ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant