Chapitre 2

10 1 0
                                    

               Je me réveille en gémissant, sous les baisers dans le cou de Lucas, et ses mains effleurant ma hanche nue. Je tourne la tête vers lui et ouvre les yeux.

          - Bonjour toi, lui dis-je en l'embrassant tendrement.

          -Ma petite dévergondée chérie...

Et le voilà qui se jette sur moi en me chatouillant le ventre. Pour m'empêcher de m'échapper – ma spécialité – il se met à califourchon sur moi. Je me débats en riant aux larmes, en lui tapant les épaules. Je me débats encore un peu et, à bout de souffle, m'avoue vaincue. J'enroule mes bras autour du cou de Lucas et l'attire vers moi.

          - Je t'aime, mon cœur.

          - Moi aussi, me répond-il en m'embrassant.

Son baiser se fait un peu plus fougueux, sa main me caresse l'épaule, descend vers ma poitrine et s'empare de mon sein. Je pousse un gémissement et fais tomber mon chéri sur le côté, me dégageant de son étreinte.

          - Lucas, il est hors de question que je rate les cours ou même que j'arrive en retard !

          - Mais j'ai encore envie de toi, me murmure-t-il à l'oreille.

          - Mais on l'a fait hier ! m'exclamé-je.

La veille au soir, j'avais appris à Lucas ma décision d'intégrer Kedge à la rentrée prochaine. Comme je m'en doutais, il ne l'avait pas très bien pris. Pas bien du tout, même. Lucas est gentil mais assez possessif et parfois nerveux. Ces traits de caractère s'atténuent avec le temps, j'y veille depuis bientôt quatre ans que nous sommes en couple. Mais parfois, lorsqu'il est vraiment contrarié, la discussion peut devenir très houleuse. Nous étions en train de manger sur la table basse, devant un film. Nous avions passés une bonne journée et je m'étais dit que le moment était venu. J'avais pris la décision juste avant que mon frère ne parte pour l'Australie avec ses copains de promo.

La discussion s'était transformée en dispute. Les mots ont été assez violents, de son côté comme du mien. Il est possessif et jaloux, raisonnablement. Mais le fait de me savoir sur un autre campus, et donc que nous passerions un temps considérable loin de l'autre l'a ébranlé. Il a suggéré à plusieurs reprises que l'on se quitte tout de suite. Sous le choc, je me suis effondrée en larmes et lui ai balancé une gifle monumentale.

Puis la situation a dérapé. Lucas m'a embrassé sauvagement. En colère, je l'ai repoussé. Avant de me jeter sur lui et de l'embrasser avec autant de fougue. Et nous nous sommes réconciliés sur l'oreiller. Ce genre de réconciliation, sauvage, ne nous arrivait que rarement : une ou deux fois par an.

          - Dans ce cas, si tu ne veux pas arriver en retard, bouge ta cellulite, dit-il en regardant l'heure.

          - Oh merde !


               Mon chemisier, mon jean et mes bottines enfilés, nous partons direction l'Université. Nous vivons dans l'appartement de Lucas, propriété de son père, depuis notre entrée à l'Université. Bien que son père a une maison non loin de celle de mes parents, cet appartement nous a permis une certaine indépendance ainsi qu'une intimité bienvenue. Nous vivons tous les deux dans ce T3 en rez-de-chaussée, dans l'allée Ausone. C'est à moins de cinq minutes à pieds de Montesquieu, à peine à 500 mètres. C'est un bonheur, surtout en hiver !

En ce début d'année universitaire, nous assistons à tous les cours. Evidemment, j'aimerais assister à tous les cours toute l'année. Mais vivre avec son petit ami comporte des risques, et la flemme du matin alimentée par l'autre en est un.

La gamine, Tome 1 - Toi, lui et moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant