Pour le Bien Commun

Je pense que je peux

Résumé du chapitre précédent : Harry est de retour à l'orphelinat avec Tom pour les vacances. Il a déjà passé un an dans le passé et se sent toujours aussi seul, abandonné, et perdu face à la tâche qu'il va devoir affronter. Tom, quant à lui, essaye une approche plus physique pour que la paix dure entre eux deux.

Remerciements : à Lili, qui est aussi bêta pour cette histoire !

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– Harry –

« Tout l'été a été bizarre. Tom a fait de son mieux pour ne pas me parler ou ne pas être avec moi. Sauf pour la nuit. Nous avons eu une dispute et il est rentré pour me faire une non-excuse alors que j'allais m'endormir. Après ça, je ne l'ai plus vu, ou je l'ai juste aperçu du coin de l'œil. Il se mettait au lit quand je dormais et repartais avant que je me réveille. C'est-à-dire, s'il venait tout court... je raconte à Severus et Bellatrix alors que nous sommes dans le train pour Poudlard.

— Il est de nouveau "Tom", alors ? demande Severus.

— Non. Non, Jedusor, je me corrige.

— Et après tout ce temps, ils ne vous ont pas encore donné de lits séparés ? s'interroge Bellatrix. »

Il n'y a pas vraiment de place. L'orphelinat est plein, presque trop plein. Jedusor a été installé dans une chambre qui servait à autre chose auparavant, et il n'y a pas la place pour deux lits séparés dedans. Je suppose que c'est tout ce qu'on aura, puisque je partage ma chambre avec quelqu'un qui persécute tellement les autres enfants qu'il ne peut pas être mis avec eux.

« Non... je réponds.

— Est-ce que tu l'as pardonné ? fait Sev.

— Non. »

Peut-être que j'aurais dû, mais je ne pouvais pas. Je ne parviens pas à lui pardonner parce que je n'aurai jamais dû baisser ma garde du tout auprès de lui.

« Mais tu vas certainement le faire ? insiste Bellatrix. »

Notre compartiment s'ouvre soudainement et Jedusor entre. Comment fait-il pour toujours savoir quand on parle de lui ?

« Potter, commence-t-il. »

Je ne dis rien, mais lui envoie un sort. Un impedimenta, qu'il esquive en me lançant un regard furieux. Bien que j'aie été idiot, je ne le suis plus. Peut-être que je le tuerai maintenant. J'irai à Azkaban que j'attende ou non, après tout ! Maintenant n'est pas pire qu'un autre moment. Le monde magique en échange de mon âme.

« Ce n'était pas judicieux, grogne Jedusor. »

Mon sang s'enflamme. Pourquoi je ne peux pas contrôler mes émotions autour de lui ? Je pousse ma baguette dans ma poche. Quand il réalise que je ne vais pas me battre en duel contre lui, il s'en va. L'expression sur son visage me dit que j'ai fait une énorme erreur.

« Non, je réponds. Je ne pense pas que je le ferais. »

— O —

Je suis dans le Hall d'entrée, fou de plaisir à l'idée de l'ouverture du festin. Je ne suis pas sûr de savoir ce que je fais là, mais juste au moment où toutes les têtes se tournaient vers la répartition, Tom m'a attrapé par le dos de ma robe et m'a tiré à l'écart.

« Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans trêve ? me crie-t-il. »

J'allais accepter ses pauvres excuses, malgré ce que j'ai déclaré à Bella et Sev. Je comptais vraiment le faire. Ça semblait être raisonnable, et j'avais l'impression qu'il pensait ce qu'il disait. Mais je ne peux pas. Tout ce en quoi j'avais cru a disparu quand il agi à nouveau comme s'il pouvait me rabaisser dans la soumission. Je n'aurais jamais dû laisser tout ça arriver. C'était fait dans la colère. Dans la haine. Dans la possessivité. Ce n'était rien d'autre que lui me montrant que je ne pourrais jamais m'échapper pour longtemps. Je commence à souhaiter avoir été suffisamment brave pour choisir la guerre.

« Je ne veux pas d'une trêve avec ceux de ton espèce, je réponds d'un ton cinglant. Toute la paix du monde ne serait pas assez !

— Tu ne devrais pas me contrarier, Potter, siffle Jedusor.

— Tu crois que j'ai peur de toi ? je ris.

— Tu devrais. »

Je peux sentir sa magie emplir le Hall, me faire frissonner et essayer de me faire suffoquer. La mienne répond doucement, avec chaleur, gonflant autour de nous.

« Je ne vais pas me battre avec toi, Potter, dit Jedusor. »

Il ne crie plus. Je veux lui crier dessus. Je veux me rattraper pour tous les moments stupides, sentimentaux et chaque larme que j'ai laissé couler. Je veux le tuer, doucement et douloureusement. Mais je ne veux pas devenir comme Voldemort et blesser des personnes qui ne le méritent pas.

« Alors qu'est-ce que tu attends de moi ? dis-je d'une voix forte. »

Il m'envoie quelque chose de lourd à la figure et tout devient noir.

— O —

Je commence à croire que je suis allergique aux années 40. Je me réveille à l'infirmerie avec un mauvais mal de crâne et une étrange sensation dans les pieds. Je lève les yeux pour voir qu'un serpent est enroulé autour de mes jambes. Je pourrais paniquer, mais ma tête me fait tellement mal que je reste juste allongé à espérer qu'il ne me mordra pas.

« S'il te plaît ne me mords pas, je lui demande.

— Pourquoi voudrais-je te mordre ? siffle le serpent.

— Qui es-tu ? » Je suis intrigué.

Je ne prends pas la peine de considérer que c'est étrange qu'un serpent soit enroulé autour de mes jambes. Ce qui m'intrigue vraiment, c'est comment il est arrivé là.

« Je n'ai pas de nom. J'ai éclos il y a peu. Mais je sais que tu es Harry Potter.

— Comment sais-tu qui je suis ?

— L'autre garçon, celui qui s'appelle Tom. Il a dit que j'étais un cadeau pour toi. Stupide garçon. Comme si je pouvais être donné. J'ai choisi de rester avec toi, fait-il avec orgueil.

— Quand es-tu arrivé là ?

— Il m'a jeté à toi. Tu es tombé, mais j'ai choisi de rester.

— Pourquoi ?

— Tu poses trop de questions, se plaint le serpent. »

Je le regarde alors qu'il glisse sur le lit. Tom m'a envoyé un serpent au visage ? Pourquoi est-ce qu'il m'a envoyé un serpent ? Pourquoi est-ce qu'il m'a acheté un serpent d'ailleurs ?

Je ris de moi-même. Je n'ai vraiment que des questions ces derniers temps.

Je me sens moins hostile, maintenant. Mes pensées étaient dangereuses ces derniers temps. Je n'ai pas le désir de revoir un Détraqueur de sitôt. Jamais plus, même, si je peux y faire quelque chose.

« Ton nom est Balthazar, dis-je d'une voix endormie en retombant sur le lit. »