Tomber ensemble ou en morceaux, partie 1

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Résumé du chapitre précédent : Les amis de Harry, Bella, Sev et Sirius, réagissent chacun à leur manière en apprenant qu'il a pardonné Ton Jedusor d'être un gros connard... Pardon... D'avoir été un méchant petit garçon. Cependant, la paix n'est pas encore au rendez-vous car Tom entend parler des secrets que Bal et Harry gardent entre eux.

#

— HARRY —

« Bella, est-ce que c'est si mauvais que j'aie pardonné à Tom ? je demande.

— Est-ce que c'est si mauvais ? Il a profité de toi alors que tu étais vulnérable ! Il te traite comme le plus bas des servants, répond-elle.

— Plus comme un elfe de maison, je chuchote. »

Même le plus bas des servants finit par recevoir une rémunération quelconque.

« Ma mère est gentille avec les elfes de maison. Ils l'adorent. Ils restent nos serviteurs, Harry, parce qu'ils aiment travailler pour nous. Ils choisissent d'être liés à notre famille. Est-ce que tu aimes être le jouet de Tom ? demande Bellatrix. »

Elle marque son point, d'accord. Il me traite comme un jouet depuis le premier jour où il m'a rencontré. Au début, j'étais l'un de ces jouets que les enfants détestent parce qu'ils sont trop vieux pour y jouer depuis des années, mais qu'ils doivent quand même prétendre qu'ils n'ont jamais reçu un meilleur cadeau parce qu'un proche le leur a offert. Il me gardait avec lui quand ça l'arrangeait, et je m'en accommodais. La magie a choisi le moment pour nous réunir. Nous n'avons pas choisi de nous rencontrer deux mois avant que Poudlard ne commence et nous n'avons pas choisi de partager un simple lit deux places, mais c'est arrivé et nous avons seulement dû faire avec. Une fois qu'on était ici, il avait d'autres options, j'étais le dernier jouet populaire de Noël, abandonné sous le lit jusqu'à ce que le nouveau devienne ennuyeux à son tour. Maintenant, j'ai l'impression d'être le dernier jouet dans sa chambre qui fonctionne encore. Je suis peut-être un ourson avec un seul œil et une fourrure élimée, mais je reste toujours fiable. Je vais continuer à resserrer mes points et à recoudre mon cœur par ce que je le dois.

« C'est mieux maintenant... en quelque sorte, je lâche.

— Mieux ? Les personnes comme lui ne deviennent pas meilleures, Harry. Elles deviennent plus intelligentes, et plus rusées, mais elles ne deviennent jamais meilleures. Elles ne changent jamais, dit-elle. »

Je refuse d'y croire. Je ne peux pas le tuer, et je ne pourrais jamais, c'est pour ça qu'Hermione a cherché ce sort pour moi. Elle me connaît mieux que je me connaîs moi-même. Connaissais mieux, je me force à corriger.

« Fais-moi confiance, Bellatrix. S'il te plaît, je dis. »

Je sais ce que je fais. Je sais qui il est, et de quoi il est capable. J'ai toujours su ces choses. Je savais aussi qu'il me faudrait beaucoup de travail. Je sais que je pourrais encore essayer pendant cinquante ans, mais je sauverais Thomas Elvis Jedusor. Peu importe ce qu'il en coûte.

« Mais c'est une erreur ! s'écrie-t-elle. »

Mais c'est mon erreur à commettre.

« Bella, s'il te plaît, je dis. Je ne vais pas l'abandonner. »

Elle mord ses lèvres, qui sont rouges et gonflées de l'avoir trop souvent fait. Sa mère détesterait apprendre qu'elle le fait quand elle devient frustrée. Ce n'est pas très sang-pur. Je lève les yeux. Bella adhère à ces sottises, mais au moins son point de vue est humain. Hah ! Je n'aurais jamais pensé qu'un jour je dirais que Bellatrix Black était plus humaine que quelqu'un, à part Voldemort lui-même.

Et pourtant, tu ne penses pas que Tom est aussi mauvais, n'est-ce pas ?

Un déficit en démence obtiendrait le même résultat, je suppose.

« Est-ce que c'est vraiment... oh, Harry, pourquoi est-ce que tu ne peux jamais penser avant d'agir ? demande-t-elle.

— J'y ai pensé, pendant quatre mois. J'avais déjà demandé son avis à tout le monde, j'ai considéré tous les aspects, et ensuite, j'ai fait ce qu'il y avait de mieux à faire.

— Quatre mois, et tu n'as pas...

— Balthazar était son cadeau d'excuse, je dis. »

Sa lèvre inférieure ressort alors qu'elle boude.

« Te le dire maintenant aurait eu le même effet que te le dire à ce moment-là, sauf que tu aurais insisté pour que je rende Bal à l'époque, je dis. »

Je sais qu'elle déteste quand on la tient à l'écart des choses, mais je devais lui mentir. Il y a trop d'enjeux si quelque chose se passe mal.

« J'ai vraiment considéré le problème, Bella. »

Elle se mord la lèvre, et serre les poings.

« Si on veut que quelque chose arrive, on doit parler au serpent, alors ? dit-elle. »

Je soupire.

« Et tu retourneras dans les bras de Tom parce que tu ne peux pas penser vivre sans lui, mais tu prétends toujours que tu ne l'aimes pas, continue-t-elle.

— Bella, s'il te plaît.

— Très bien. Mais tu ne reviendras pas pour pleurer. Ne me dis plus rien de ce qu'il te fait. Je te pardonne parce que je tiens à toi, insiste-t-elle, et ce serait stupide de t'en vouloir d'être gentil avec ton camarade de chambre. Souviens t'en. »

Je peux déjà savoir, à ce qu'elle vient de dire, que Sev ne sera pas aussi prompt à accepter. Je change immédiatement de direction et redescend jusqu'à mon dortoir. Il faut que j'écarte Tom avant que je ne perde ma bonne humeur.

« Tom, je dis. Je suis venu pour te présenter mes excuses. »

J'aime beaucoup le dortoir de Serpentard. Celui de la Tour de Gryffondor est toujours plein de monde et bruyant. Je ne pouvais jamais m'asseoir sur un lit pour avoir une conversation privée. D'ailleurs, il y a aussi quelque chose de particulier avec la couleur verte.

« Oh ? dit Tom. »

Il ne lève même pas les yeux de son livre.

« Qu'est-ce que tu lis ?

— Un roman d'amour, répond-il. Je l'ai emprunté à un sang-de-bourbe.

— Tu l'as emprunté ? Ça veut bien dire que tu comptes le rendre ? je demande. »

Il me fusille du regard.

« Oui, Harry. Qu'est-ce que je pourrais bien faire d'un roman d'amour ? »

Je recule jusqu'à un lit. Ce n'est pas le miens, mais je n'y fais pas attention.

« Je suis désolé de t'avoir marché sur le pied tout à l'heure. Sirius est important pour moi, Tom. Je ne peux pas le perdre, je dis.

— Tu es pardonné. »

Il a à nouveau le nez dans son roman. Je ne peux pas en voir la couverture parce que ses mains sont dessus. Qu'est-ce qu'il peut bien vouloir faire d'un roman d'amour, même temporairement ? Il a dû le prendre à une fille. Je ne peux pas voir pourquoi un garçon de Serpentard admettrait avoir possédé une telle chose. Je veux désespérément en connaître l'histoire. Ça pourrait expliquer pourquoi il le voulait.

« Ça raconte quoi ? je demande.

— Je le saurais si tu arrêtais de parler, dit Tom. »

Je pose ma tête sur l'oreiller.

« Tu pourras me réveiller quand tu auras fini ? Tu pourras m'aider avec les Potions, je dis. »

Je lance un regard vers lui. Ses lèvres sont courbées vers le haut, et il a sorti son journal – c'est le genre de regard de Tom que je déteste. Il force sa bouche à se soumettre, plutôt que de vraiment être satisfait.

« Le professeur Slughorn pourrait nous laisser utiliser sa salle de classe, fait-il. Il m'aime bien. Maintenant, va dormir, paresseux. »

Je ne peux pas cacher le sourire que j'ai sur le visage, même après avoir perdu conscience.

Pour le Bien CommunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant