Les Cloches de Vert et d'Argent

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Résumé du chapitre précédent : La relation entre Harry et Tom s'est brusquement dégradé, Tom y a mis fin en cessant de parler à Harry. Seul dans Poudlard, Harry en vient donc à se lier d'amitié avec Severus Snape.

-HARRY-

« Je ne sais pas pourquoi tu ne veux pas l'admettre, dit Severus. »

Je ris.

« Parce que je ne suis pas amoureux de Tom ? je réponds en souriant.

— Tu devrais voir ta tête quand on mange. Tout malheureux d'amour et complètement obsédé. » Il illustre sa réponse en faisant une grimace ridicule pour montrer ce à quoi il pense que j'ai l'air.

« D'accord, peu importe ce que tu dis. »

Nous flânons dans les couloirs de l'école pendant des heures. Il n'y a que quelques élèves ici. C'est quelque chose de magnifique.

« Tu fais aussi cette tête pour les tartes à la mélasse, dit-il.

— J'espère que non ! J'aime les tartes à la mélasse.

— Exactement ! » Il a crié un peu trop fort, mais il n'y a personne autour de nous pour y faire attention.

Bien qu'il soit un peu ridicule, j'aime traîner avec Severus. Il sait toujours sortir les bons mots. Sa langue acérée me fait rire.

Je commence à lui répéter, pour ce qui doit être la millième fois, que je n'aime pas du tout Tom Jedusor, quand nous tombons justement sur le garçon dont nous sommes en train de parler.

« Tom.

— Potter. »

Mon souffle est court.

« Jedusor, Harry était ton ami, intervient Severus. Tu ne devrais pas être aussi froid avec lui.

— Était, je crois, est le mot clé dans ce que tu as dit. Nous ne sommes plus amis, répond Tom. »

Il se tourne vers moi et je fais un pas en arrière, me cachant légèrement derrière Severus avant de le remarquer moi-même.

« Tu demandes à ton petit laquais de me faire honte en se trompant sur mon compte, Potter ? Ou est-il simplement las de tes pleurnichements ? crache Tom.

— Je ne pleurniche pas. Il est mon ami, Tom, mon plus cher ami, et les amis ne permettent pas qu'on insulte leurs amis d'une manière aussi puérile. Mon nom est Harry, comme tu le sais bien, Tom. Utilise-le, ou ne me parle plus jamais. »

Je peux dire que Severus me sourit, mais je ne le regarde pas. Je regarde directement dans les yeux de Tom jusqu'à ce qu'il détourne le regard. Le pouvoir est mien, en particulier depuis que je suis techniquement plus vieux que lui.

« Très bien donc, Potter. Je n'ai pas le désir de parler avec toi et peu importe les doutes que j'ai pu avoir sur la fin de notre amitié, ils sont partis maintenant. Tu as prouvé être tout ce que Lucius disait que tu étais, et je ne te défendrais plus face à lui. » Tom dit cela avec une ferme détermination dans les yeux. Il nous dépasse en heurtant mon épaule. Je me tourne et le regarde partir.

Il me défendait ? Je lui manquais ?

Severus attrape mon bras et m'attire dans une étreinte dont je me dégoûte d'avoir besoin.

Non, il ne se soucie pas vraiment de moi. Il a murmuré quelque chose à propos d'un « idiot minaudant inutile ».

Je me tiens dans le couloir jusqu'à ce que ma respiration ralentisse et que je ne veuille plus m'effondrer au sol en pensant à la perte d'Hermione, Ron, Fred, Georges et tout le monde, tout le monde sans aucune raison. Severus reste à côté de moi.

« Je pense que nous devons parler de ça. Mais pas ici. Tu sembles prêt à t'effondrer d'une minute à l'autre, Harry, dit-il après un long moment. »

Je suis d'accord. Nous marchons jusqu'au dortoir ensemble. Il m'observe de près. Alors que nous sommes étendus dans nos lits côte à côte, je dis : « Severus, je ne vais pas pleurer.

— Je veux juste être sûr que tu vas bien.

— Je vais bien. » Et je sais que je mens en disant ces mots.

-TOM-

J'écoute Harry et Snape –non, Potter et Snape– parler. Ou bien ils ne m'ont pas remarqué ou bien ils pensent que je suis endormi. Je peux utiliser cela à mon avantage d'une certaine manière. Je ne sais pas à quoi, cependant, pour l'instant.

C'est merveilleux d'être libéré des radotages inutiles de Potter et de ses émotions. Il est faible. Les forts peuvent protéger les faibles, mais les faibles devraient être capable de trouver leur chemin dans leur propre musée quand on le balise pour eux, avec des néons clignotants.

« Pourquoi je n'irai pas bien ? demande Potter. »

À cause de qui tu es. Tu t'autorises à montrer tes émotions. Il en sait beaucoup trop à propos de toi.

« À cause de... commence Snape. »

Il semble mal à l'aise. Peut-être qu'il m'a remarqué. Je garde les yeux clos, au cas où ils penseraient que je suis endormi.

« Non, tu avais raison. C'est un connard, dit Potter.

— Mais tu l'aimes quand même.

— Ai-je dit cela ? répond Potter. »

Donc il aime quelqu'un qu'il hait aussi. Je peux utiliser cela. C'est très certainement moi, vu la manière qu'il a de suivre le moindre de mes ordres. Il le fait toujours. C'est grâce à cela que je sais qu'il est trop... pur. Toute personne digne de mon temps ne m'aurait jamais écouté quand je leur aurais dit de partir. Ils auraient su que je mentais.

Il ne se bat même pas pour lui-même, et je n'accepterai pas quelqu'un comme lui pour fardeau. Je ne peux pas accepter ça, et il faut respecter ceux qui commandent.

« Tu n'as pas eu besoin de me dire quoi que ce soit. As-tu déjà vu un miroir ? Ton visage est un livre ouvert, dit Snape.

— J'aimerai que tu arrêtes d'insinuer que j'aime Tom, Severus. Je le méprise. Chaque part de mon âme s'efforce d'être le plus loin possible de lui, grogne Potter. Non, ne me fais pas ce petit sourire suffisant ! Je ne me leurre pas, et peu importes ce que tu as dit. Quand allons-nous décider que ce sujet est épuisé et que Tom ne mérite pas qu'on s'inquiète de lui au point d'en parler constamment ? »

Mes paupières se font lourdes. Je lutte pour entendre la réponse. Je sais que c'est important. L'analyse de Snape des papotages de Potter est quelque chose que je peux utiliser.

« Quand tu arrêteras de l'appeler par son prénom, répond-il. »

Il ajoute autre chose, mais je ne parviens pas à l'entendre.

« Non, je ne suis pas en colère contre toi, soupire Potter. »

Le sommeil colorait sa voix et je décide que la fin de cette conversation ne sera plus importante, seulement sentimentale. Je me permets de sombrer dans le sommeil.

Pour le Bien CommunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant