Cheykh Mohammed Ibn 'Abdel Wahhâb dit : « Celui qui tourne en dérision une chose faisant partie de la religion, qui se moque de la récompense d'Allah ou d'un châtiment, a mécru. La preuve étant la parole du Très-Haut : « Dis : Etaitce donc d'Allah, de Ses versets et de Son Messager que vous vous moquiez ? Ne vous excusez pas, vous avez bel et bien mécru après avoir eu la foi »[65] ».
Tourner en dérision une chose avec laquelle le Prophète - salla Allahou 'alayhi wa sallam - est venu, est effectivement une mécréance selonl'unanimité des musulmans. Même lorsque celui qui s'en rend coupable, ne visait pas la réalité de la moquerie, qu'il plaisantait ou en riait.
Ibn Djarîr, Ibn Abî Hâtim, Abou Ach-Cheykh et d'autres, rapportent qu'Ibnou 'Omar a dit : « Un jour, durant la bataille de Tabboûk, un homme tint les propos suivants dans une assemblée : « Nous n'avons jamais rencontré de gens semblables à ces lecteurs du Coran ; nous n'avons pas vu plus affamés qu'eux, plus menteurs, ni plus lâches au moment de rencontrer l'ennemi». Un autre homme présent dans cette assemblée dit alors : « Tu mens et tu n'es qu'un hypocrite, je vais prévenir le Messager d'Allah ».
L'incident parvint aux oreilles du Prophète - salla Allahou 'alayhi wa sallam - et
[entre temps], le Coran fut révélé à ce sujet. 'Abdoullah poursuivit ensuite : « J'ai vu cet homme s'agripper à la sangle du chameau du Prophète, salla Allahou 'alayhi wa sallam, les cailloux au sol blessaient ses pieds pendant qu'il s'excusait en disant : « Ô Messager d'Allah nous ne faisions que bavarder et jouer ». Et le Prophète - salla Allahou 'alayhi wa sallam - répétait le verset : « Etait-ce donc d'Allah, de Ses versets et de Son Messager dont vous vous moquiez ?»»83
Le fait qu'ils aient dit : « Nous ne faisions que bavarder et jouer » est la preuve qu'ils ne visaient pas la réalité de cette moquerie mais qu'ils visaient bien le bavardage futile et le jeu. D'après une autre variante du récit, ceux qui tournèrent en dérision le Messager et les Compagnons justifiaient leur geste par la volonté de passer le temps et d'alléger la difficulté du voyage. Malgré ces excuses, Allah les rendit mécréants, car il s'agit là d'un domaine où le jeu et le bavardage sont proscrits. Ils sont donc devenus mécréants par ces paroles alors qu'ils étaient croyants jusqu'alors.
Quant à ceux qui disent que les personnes concernées par ces versets qui ont mécru après avoir eu la foi, ont d'abord mécru dans leur cœur, Cheykh Al Islam Ibn Taymiyya leur répond parfaitement en disant : « La foi (al Imân) par la langue avec la mécréance du cœur suppose déjà l'existence du koufr, il n'aurait donc pas était possible de dire : « Vous avez bel et bien mécru après avoir eu la foi» ». Car il n'aurait s'agit là que de la continuité d'une mécréance qui existait déjà dans le cœur [66] [alors que le verset indique que la mécréance est apparue suite à la foi].
Ainsi, Celui qui se moque d'une chose avec laquelle le Prophète - salla Allahou 'alayhi wa sallam - est venu, a mécru. Est concernée par cette mécréance toute personne qui se moque de la science religieuse et de ses adeptes à cause de la science en elle-même. Aussi, celui qui se moque de ceux qui recommandent le bien et interdisent le mal à cause même de la recommandation du bien et de l'interdiction du mal.
Est également mécréant celui qui se moque d'une prière qu'elle soit obligatoire ou surérogatoire ou qui se moque des prieurs à cause même de leur prière, celui qui se moque du barbu du fait qu'il se laisse pousser la barbe, ou encore, de celui qui s'écarte du riba du fait même de son délaissement.
De plus, la moquerie vis-à-vis d'une chose que le Prophète - salla Allahou 'alayhi wa sallam - a apportée, fait partie des caractéristiques des hypocrites ;
Allah a dit : « Certes, les criminels se moquaient autrefois des croyants. ۞ Quand ils les croisaient, ils échangeaient des regards malveillants. ۞ Quand ils rentraient dans leurs foyers, ils se répandaient en sarcasmes à leur sujet ;
۞ et quand ils les apercevaient, ils s'écriaient : « Voici les égarés ! »,۞ Comme s'ils avaient reçu mission de les censurer ! ۞ Mais, ce jour-là, ce sont les croyants qui se moqueront des mécréants, ۞ et qui, du haut de leurs divans somptueux, vérifieront ۞ si les mécréants expient bien les péchés qu'ils avaient commis ».[67]
Bon nombre de savants[68] ont divisé la moquerie vis-à-vis de la révélation en deux catégories :
La première : la moquerie évidente, comme les propos tenus par ceux concernés dans les versets plus haut : « Nous n'avons jamais rencontré de gens semblables à ces lecteurs du Coran ; nous n'avons pas vu plus affamés qu'eux, plus menteurs, ni plus lâches au moment de rencontrer l'ennemi» et tout ce qui y ressemble.
Deuxièmement : La moquerie moins évidente, ce type de moqueries constitue un domaine très vaste. A titre d'exemple, faire des clins d'œil, sortir la langue, tordre les lèvres et faire des signes de la main lorsque sont récités des versets, lorsque la Sounna du Prophète est mentionnée ou lorsqu'on ordonne le convenable et interdit le blâmable.
Chaque musulman doit se séparer de ceux qui se moquent de la religion d'Allah et de ce qui a été révélé au Prophète - salla Allahou 'alayhi wa sallam - même s'il s'agit des personnes les plus proches de lui. Il ne doit pas s'asseoir avec eux afin de ne pas être assimilé à eux.
En effet, Allah dit : « Il vous a déjà été enseigné dans le Coran que, lorsque vous entendez les mécréants traiter de mensonge les versets d'Allah et les tourner en dérision, vous devez aussitôt quitter leur compagnie, à moins qu'ils ne changent de sujet ; autrement, vous deviendriez leurs complices et Dieu réunira ensemble dans l'Enfer hypocrites et mécréants»87.
Ainsi, celui qui assiste à une assemblée où l'on mécroit aux versets d'Allah et où l'on s'en moque tout en restant assis et satisfait de sa présence, sera tout autant concerné par le péché, la mécréance et l'expulsion de l'islam que ces gens-là.
Allah dit : « Rassemblez, sera-t-il ordonné, les mécréants ainsi que leurs épouses»88. Cela sous-entend leurs semblables et leurs proches.
[65] Sourate 9, verset 65-66. 83 Sourate 9, verset 65.
[66] Dans « Kitâb al imân », page 273, Ibn Taymiyya - qu'Allah lui fasse miséricorde - dit au sujet des mêmes versets : « Vous avez bel et bien mécru après avoir eu la foi », cela prouve que ces gens ne croyaient pas avoir mécru, ils ne croyaient pas que leur moquerie constituait une mécréance.
Mais les versets ont démontré que le fait de se moquer d'Allah, de Ses versets ou de Son messager, était une mécréance qui expulse son auteur de l'islam après qu'il ait eu la foi. En fait, ces moqueurs avaient une foi faible qui les poussa à commettre l'interdit [de railleur le Prophète et les Compagnons] tout en sachant que c'était interdit mais sans savoir que c'était du koufr. Ils n'avaient pas non plus cru qu'il était licite pour eux de dire de telles choses. Pourtant, leurs propos ont suffit à être du koufr par lequel Allah les rendit mécréants.
[67] Sourate 83, versets 29-36.
[68] Parmi eux, Mohammed Ibn 'Abdel Wahhab dans « Houkm Al Mourtadd » (page 105) et Hamad Ibn 'Atîq dans
« Madjmoû'at At-Tawhîd ». 87 Sourate 4, verset 140. 88 Sourate 37, verset 22.

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Rappels Islamiques.
Spiritual1) Le Prophète Saws a dit : « Chercher la science est une obligation pour chaque musulman ». 2) Le Prophète Saws a dit : « les Anges étendent leurs ailes à celui qui cherche la science : par satisfaction de ce qu'il fait ». 3) Le Prophète Saws a...