La jalousie / L'envie :

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Ce sont certes des émotions innées, mais elles sont malsaines : maladies du cœur, elles causent des souffrances et des dégâts pouvant devenir chroniques et irréversibles. 
L'Envoyé de Dieu salla Allah wa alayhi wa salam enseignait : « Deux loups affamés lâchés dans une bergerie ne sont pas plus dévastateurs que la cupidité et l'envie pour la religion du musulman. Et l'envie consume les hassanats [récompenses divines] comme le feu consume le bois » (Hadîth rapporté par At-Tirmidhî). 
C'est pourquoi il est vivement recommandé de se prémunir de l'envieux en récitant : « [...] contre la méchanceté de l'envieux quand il envie ! », s.113 Al-Falaq (L'Aube naissante), v. 5. 
Parfois, la jalousie atteint une telle proportion que d'aucuns clament que l'envieux pourrait changer le destin : ceci est bien entendu une exagération dans la parole, car tout est écrit et rien n'échappe à la connaissance d'Allâh . 

Le premier péché connu est le refus d'Iblis de se prosterner devant Âdam par respect pour le savoir que Dieu a enseigné à ce dernier. Iblis désobéit par orgueil et parce qu'il jalousait l'honneur divin reçu par Âdam , « [Allâh] dit : ʺ Qu'est-ce qui t'empêche de te prosterner quand Je te l'ai commandé ? ʺ Il répondit : ʺ Je suis meilleur que lui : Tu m'as créé de feu, alors que Tu l'as créé d'argile.ʺ », s.7 Al-A'râf (Les Murailles), v.12. 
La jalousie fut aussi à l'origine du premier meurtre sur terre : celui d'Abel par son frère Caïn. Le Coran narre : « Raconte-leur l'histoire des deux fils d'Âdam telle qu'elle est arrivée. Chacun des deux frères avait fait une offrande, mais celle de l'un fut agréée, alors que celle de l'autre ne le fut point. ʺ Je te tuerai ! ʺ, dit ce dernier à l'autre. Allâh n'accepte, dit l'autre, que de la part des pieux », s.5 Al-Mâ'ida (La Table servie), v.27. 
Abel avait donné son meilleur bélier, tandis que Caïn n'a offert, par ladrerie, que le plus mauvais de sa récolte de blé. 

Certains envient d'autres pour le respect qu'ils inspirent à leurs semblables, et ils se demandent pourquoi pas eux, alors que dans leurs tréfonds ils connaissent les raisons : les honorés possèdent des qualités qu'eux-mêmes n'ont pas, et leur jalousie révèle leur refus d'admettre cette réalité. 
La plupart des polythéistes, des juifs et des chrétiens n'avaient pas suivi l'Envoyé de Dieu à l'époque, non pas parce qu'ils ne reconnaissaient pas en lui les qualités de prophète, mais parce qu'ils espéraient que Dieu élût un homme parmi les leurs. 
Yoûssouf était le favori de son père parmi ses frères. Consumés par la jalousie, ils voulurent se débarrasser de lui, quitte à le trucider. 
Plusieurs imâms et érudits de l'Islam furent calomniés et humiliés à tort par des personnes qui les jalousaient. On rapporte que le Prophète dit : « Le croyant bascule entre cinq difficultés : un croyant qui l'envie, un hypocrite qui le déteste, un mécréant qui le combat, un diable qui essaie de l'égarer et son ego qui tente de le dévier [du droit chemin]. » 

Subir l'envie d'autrui est le lot de tous les musulmans. La gravité de la jalousie ne réside pas en ce sentiment lui-même — il n'est qu'une simple sensation de frustration —, mais dans ce qu'il va susciter comme réaction. Si la jalousie reste dans le cœur, la seule victime est le jaloux lui-même : il est coupable, mais en même temps, sa frustration de voir son rival baigner dans le bonheur fait de lui une victime. Le danger de la jalousie existe quand celle-ci génère la calomnie, la médisance, la propagation de la suspicion, et l'utilisation de tous les moyens nuisibles pour dévaloriser l'envié. 
Dieu dit dans Son Livre : « Ceux qui offensent à tort les croyants et les croyantes se chargent d'une infamie et d'un grave péché. », s. 33 Al-Ahzâb (les Coalisés), v.58. 
Le Prophète dit : « Dieu prend l'engagement de fondre en enfer tout individu qui propage un mensonge sur un musulman alors qu'il en est innocent, et ce jusqu'à ce qu'il paie le prix de ce qu'il a dit. » 

Les raisons de la jalousie sont multiples : 

■l'orgueil : la personne croit avoir atteint un certain niveau de notoriété, de savoir, de piété etc., mais apparaît une personne meilleure qu'elle et cela suscite chez elle de la jalousie. 
■La peur de perdre un privilège directement ou indirectement du fait des qualités ou compétences d'une autre personne : pour anéantir son rival, le jaloux en arrive à employer la sorcellerie, un acte de mécréance par excellence ! 
■Le mauvais caractère : le jaloux l'est par nature, il déteste tout le monde et tout le monde le déteste. 

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