Beaucoup de bruit

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Quand Anthony reprit connaissance, il se sentit agressé par le bruit et la lumière. Il porta ses mains à son visage, surpris de ne pas y voir ses lunettes de soleil.
"Oh, attends, file-lui tes solaires, Daphné, il doit avoir mal aux yeux."
Quelqu'un lui tendit délicatement une paire, pas les siennes, et il les mis avec reconnaissance. Elles n'étaient pas aussi puissantes que les siennes, mais cela rendait la lumière plus supportable.
"Gabriel t'a repéché sans lunettes, elles doivent être au fond de l'eau.
-WARLOCK!"

Il n'avait pu s'empécher d'hurler et de bondir de son lit, bousculant Ezra, qui le veillait en silence. Il ne l'avait pas remarqué jusqu'à présent. Dans le lit voisin, Gabriel gémit, et aucune trace du petit garçon.
"Madame Dowling l'a ramené à la maison. Il va bien. Ne t'inquiète pas." Lui dit le grand sportif. Il avait un bras dans le plâtre.

Vers la fin de l'après-midi, il avait emmené Warlock sur le campus, à la rencontre de sa maman, qui travaillait au secrétariat de l'école et devait finir à 16h30. Son père était en voyage d'affaire. Comme souvent.
Tout à son excitation, le petit garçon s'etait mis à courir vers elle, avait glissé et était tombé à l'eau. Anthony l'avait suivit pour le sauver, avant de se souvenir qu'il ne savait pas nager.

Heureusement, le club d'aviron était en plein entrainement, et le héros de l'école avait encore brillé en sauvant les deux maladroits.
"Il faut que je lui parle... Mon téléphone...
-Aussi perdu que tes lunettes."
C'était une jeune fille noire de sa classe qu'il ne connaissait pas plus que ça. Elle se trouvait entre son lit et celui de Gabriel. "Prends le miens. Madame m'a donné son numéro avant de rentrer, pour que je lui donne des nouvelles."

Il l'attrapa et composa le numéro. "Merci.
-Y'a pas de quoi."
Pendant que le téléphone sonnait, Il observa autour de lui. A sa droite se tenaient Bee, Daphné, mais aussi Hady et Lije au bout du lit qui avaient vraiment l'air inquiets. Sur sa gauche, Ezra sembler veiller d'un côté sur Gabriel et d'un côté sur lui, et cela lui réchauffa le coeur. Il lui fit un sourire timide, que le jeune homme lui rendit.
Il songea au livre dans la poche de son manteau. Probablement trempé lui aussi.
Il y avait aussi la jeune fille inconnue, ce mec connu pour son coup d'éclat de début d'année qui n'avait pas l'air ravis d'être là, et une autre fille, qui semblait contrariée et fronçait les sourcils et regardant Ezra et l'autre fille.

"Mme Dowling?
-Oh! Anthony! tu vas bien?
-Oui, oui, ça va, mais Warlock!
-Oui, et c'est grâce à toi et à ce jeune homme! Merci pour tout! Tu lui a maintenu la tête au dessus de l'eau! Attends. Il veut te parler.
-NANNY! Ça va Nanny?"
Le petit garçon criait si fort que tout le monde dans la pièce avait pu l' entendre. Anthony rougit sous le sourire moqueur de ses amis.
"Oui mon petit chéri. Et toi, tu m'as fait si peur..."
Il se détourna pour ne pas voir Bee pouffer de rire. C'est le regard d'Ezra qu'il croisa.

Un regard qui débordait de la plus pure des tendresses.

Gabriel sortit bien vite de l'infirmerie, mais l'entraineur d'aviron n'était pas ravis. L'un de ses meilleurs sportif était bloqué pour tout l'hiver avec un bras dans le plâtre.
"Je reprendrais l'entrainement au printemps" Dit-il en haussant des épaules. "Ouch. Je n'aurais pas du faire ce mouvement."
Ses amis le suivirent jusque dans la salle de détente. Il aimait les voir à nouveaux tous les quatres près de lui, mais l'atmosphère semblait tendue, et cela n'était définitivement pas la faute de Sandy, cette fois-ci.
A sa grande surprise, Bee vint vers eux. L'infirmière avait chassé tout le monde pour laisser Anthony se reposer pour la nuit.
"Gabriel. Je te suis redevable doublement aujourd'hui.
-Bee?
-Tu as sauvé l'un de mes meilleurs amis. Je ne l'oublierais pas. Et j'ai apprécié ton soutiens au conseil. Je t'aiderais avec l'administratif jusqu'à ce que ton bras guérisse, si tu veux.
Hady et Lije lui lancèrent un regard effaré.
Le quatuor s'installa dans des fauteuils proches.
"D'ailleurs, Hady a eu une idée tout à l'heure..."

C'était une journée mouvementée pour Ezra. Quand il se coucha ce soir-là, il eu du mal à trouver le sommeil.
Il repensa à ce matin, à l'élan de son coeur quand Anthony lui avait parlé, à comment il avait voulu lui faire plaisir avec un livre (qui sèchait maintenant sur le radiateur de l'infirmerie), comment il avait eu peur quand il l'avait vu si pâle au bord de l'eau...
La gifle de Micha. Le chagrin d'Uriel. Et pour finir cette petite démonstration que Daphné avait présenté devant tout le monde, dans les canapés confortables de la salle de repos.
Peut-être que ce soir, il avait enfin un mot pour qualifier ce qu'il était. Ce qu'il ressentait.
Peut-être.

Aimez-vous les uns les autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant