Extrait n*7 :

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Pdv Sebastian :

Quelle soirée... Pourquoi faut-il que le temps en cette saison, à Londres, soit si morne ? C'est d'un ennui pour un diable comme moi. Surtout s'il faut attendre dehors, sous cette pluie battante, le moindre signalement du jeune maître que je sers.

Il ne donne aucune nouvelle depuis qu'il est entré dans cet orphelinat sous couverture... Même la moindre de ses pensées pour m'avertir de quelque chose ne m'est adressé. À croire qu'il ne se passe rien d'anormal dans cet endroit. Si nous rentrons bredouilles sans avoir d'informations sur ce groupe de bandits qui nous ont attaqué les deux dernières fois, le jeune maître va encore se montrer sous un mauvais jour et d'une humeur excécrable. Comme s'il n'était pas déjà aussi insupportable comme ça. Et je ne parle pas de notre collaboratrice... Il a formellement insisté à ce qu'elle ne nous accompagne pas.

Dommage... J'aurais été curieux de voir la réaction de cette créature. Les réactions de Monsieur sont parfois divertissantes pour moi, mais je dois dire que leurs petites disputes pour des broutilles sur l'enquête ou dans leurs habitudes quotidiennes me font bien rire intérieurement.

Mais j'entends des bruits sur les pavés de cette rue mal éclairée et silencieuse. Pas un chat ne passe dans la rue. Un silence de mort règne en maître, et seuls ces bruits de pas reconnaissables pour le démon que je suis rententissent sur le sol mouillé. Je tourne légèrement la tête pour y montrer une figure curieuse face à cette présence, bien que je m'y suis déjà préparé.

Une silhouette encapuchonnée d'un long manteau noir arrivant jusqu'aux mollets semble me fixer avec une certaine distance. En cet instant, un humain paniquerait très vite en demandant immédiatement l'identité de cette personne dont le visage est dissimulée sous cette grande capuche.

Mais je peux sentir son âme à des kilomètres, et il est donc inutile pour moi de demander quoique ce soit venant d'elle. J'aurais pourtant juré qu'elle s'occupait pleinement de nos petits pensionnaires il y a moins d'une heure...

- Et bien... Le Comte ne vous laisse même pas rentrer, et vous laisse tel un chien errant dans la rue ? Par ce temps ? Quelle ironie... Pour quelqu'un qui doit le servir en échange de sa propre vie !

- Je dois dire que j'ai l'habitude., j'avoue en esquissant un sourire. Mais vous savez...

Je laisse un silence peser entre nous. Elle a juste le temps de relever un peu la tête pour que je puisse admirer sous sa capuche ses yeux. D'une beauté identique à celle de Monsieur...

- J'étais pourtant certain d'avoir fait en sorte que vous ne nous suiviez pas... Mademoiselle Filosophius !

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