Chapitre 52 - POV 3.19 (Nuke) Suite alternative

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Après que Nina se soit faite refoulée par l'autoritaire Samantha (je peux menacer de mener la vie infernale à Miles, mais pas à une femme), j'ai juste attendu son retour. Parce qu'un but défini à échéance m'aide à garder le contrôle.

Wifi avait ce pouvoir aussi... En dehors même de son pouvoir, il me manque. Lorsque je suis à demi conscient, il m'arrive de le sentir couché sur moi, le museau sur mon torse. Quand je veux passer les doigts dans les poils ras du doux pelage de sa tête, près des oreilles, mon poignet est retenu et ma main retombe.

La soirée ne va pas en s'arrangeant puisqu'à l'heure des visites, Sam revient m'informer que ma chérie a contacté le service pour prévenir qu'elle ne pourrait pas venir avant le lendemain soir. Ma mère renifle de dépit sans commenter. Elle sait qu'elle n'a pas besoin pour marquer sa pensée.

J'ai envie de détruire quelque chose.

L'infirmière ne m'a pas dit de quoi il retourne au sujet de Nina et je n'ai pas demandé. Ce n'est pas parce que je suis enfermé ici que je dois contraindre ma chérie à faire de même. Au contraire, je veux qu'elle vive, sans penser qu'elle risque de se faire fliquer par son petit-ami mort-vivant.

Son petit-ami... Qui ne peut pas la toucher, l'embrasser, lui parler sans hacher ses mots, incapable de se tenir debout, de la rassurer. Je ne peux même pas la rassurer... Seigneur! Je n'ai plus grand chose d'un homme. Comment pourrais-je être son petit-ami? Son fiancé à plus forte raison: on ne peut être fiancé qu'en prévoyant un mariage, un avenir.

J'ai envie de détruire quelqu'un.

Ses pensées font parties de celles qui tournent en boucle dans ma tête. Comme les événements du Casino et l'idée du supplice qu'à dû endurer Wifi en mourant seul; ou le visage de mon père qui se morcelle, disparaît de l'existence telle que je la connaissais. 

A chaque séjour à l'hôpital, c'est le même refrain. Sauf que cette fois, bordel, je ne peux même pas maîtriser mon corps. Je ne peux rien évacuer de cette frustration qui d'habitude, me fait tourner en rond ou faire des pompes à répétition.

Je ne peux que chercher des positions plus douloureuses sans en trouver. Si mes membres et mon dos me tiraillent, ce n'est rien de plus que l'effet d'une courbature pour moi. Samantha a depuis longtemps découvert que je me frappais les genoux contre les barreaux et menacé de m'attacher les pieds. Je sais qu'elle le fera. Ne me reste que mes mains. Inspirer profondément m'aide parfois à étendre les bords de mes plaies. Pas plus d'une seconde. Et la faible douleur disparaît, insuffisante.

J'enrage et je veux me récurer jusqu'à ce que ma peau soit à vif. Je veux me laver de toutes leurs mains indésirables. Plus encore après la venue du policier, je me sens sale.

Et ces rats... C'est rats! Insupportables répugnants rats.

Et je ne peux me purifier.

J'ai envie de me détruire.

Je devrais hurler pour tuer ma voix... Détruire quelque chose... Mais comment pourrais-je ensuite entretenir le peu de lien qu'il me reste avec Nina?


En milieu d'après-midi Paul vient me rendre visite. Pas même Samantha ne veut (et ne peut) empêcher mon ami avocat de venir s'entretenir avec moi. Quand bien même est-elle occupée à faire les inventaires de mon corps couturé. Elle lui recommande néanmoins de ne pas me fatiguer et le houspille pour qu'il ne reste pas dans ses pieds.

Paul se saisit de ma main. Du pouce, je tâte le métal chaud de sa chevalière, m'assurant de son identité. Si mes yeux y discernent parfois mieux, je reste encore dans le noir la plupart du temps. J'ai peur que les médicaments et la folie qui me guette ne jouent avec mes sens. J'ai besoin d'un contact pour être sûr que mon ouïe ne me trahisse pas. J'ai un besoin vital de garder de l'emprise sur le peu qu'il me reste.

Versus [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant