Chapitre 57 - POV 4.2 (Lexir) Suite alternative

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« Quel est le rapport? me fais-je casse couilles, comme toujours. Le principe d'une LAN est de jouer en local. Sinon, autant faire le tournoi online, chacun chez soi.

— J'dois dire que sur ce coup, Lex a raison, soutient Axelle autour du plateau. Le nombre de joueurs importe peu. » Simon bondit sur ses pieds après avoir jeté discrètement un œil à son téléphone dont l'écran vient de s'allumer. « Qu'est-ce qui te prend?!

— Je reviens. Continuez! »

Il éteint le boîtier de son micro et quitte le studio à grandes enjambées pressées. En pleine émission, ça ne lui ressemble pas. « Il doit y avoir un livreur pour lui, suppose Onno.

— Ouais, donc, je disais, reprend Axelle. L'important c'est que tout le monde soit au même niveau de refresh. Internet ne te le permet pas alors que le local oui.

— C'est mal pensé par les dev', renchéris-je. S'ils veulent faire de leur jeu un jeu compétitif, ils doivent le penser en local. L'online, c'est pour les casu.

— Oh la! rigole Phil à ma gauche. Tu vas encore t'attirer les foudres de Twitter.

— Mais non..., contredis-je dans un sourire charmeur. Ils savent que je le pense absolument. »

Leur rire redouble tandis que l'écran de chat à côté du retour face à moi, affiche des emotes [LUL] en nombre. [J'en peux plus de ce type! LUL] a écrit Javoue, toujours présente à l'heure de La Notice, et pratiquement sur toutes les émissions depuis qu'elle ne s'occupe plus de la modération du chat et des relations publiques de Nuke.

Dans quatre jours, ça fera un an. C'est passé si vite. Pourtant, le temps sans nouvelles de notre ami semble infini. Ça me file le bourdon.

Simon reparaît hors du studio et avance derrière la vitrine derrière les caméras et écrans qui me font face. Par-dessus la bande matifiée, sa tête dépasse avec celles de deux autres gars. Mon torse grésille inévitablement, comme parasité: Ganesh? Il s'occupe de beaucoup de paperasseries de la boîte à la place de Nuke, mais on ne le voit jamais à cet étage. Ça m'évite d'être distrait (tel que je le suis en ce moment).

Tandis que les autres poursuivent le débat, j'essaye de dévisager le dernier type qui se tient à la hauteur du technicien. Je ne crois pas le connaître. Il porte des lunettes rondes fuligineuses, est grand et mince, avachi sur ce que je distingue comme une béquille au travers de la vitre opaque. Quand il sourit, tout mon être subit un séisme. « Putain de bordel de merde! C'est pas possible! » La porte côté régie s'ouvre et j'entrevoie les trois hommes entrer dans l'entrebâillement qui nous en sépare.

Les yeux comme des melons, je contemple Simon qui revient prendre sa place en rallumant son micro. « C'est Nuke qui vient d'entrer en régie? m'éberlué-je.

— Ouais!

— Bon dieu!!

— On continue l'émission, les gars, calme Simon.

— Comment tu veux qu'on continue?! fais-je, sous le choc. Y'a Nuke juste à côté! Nuke, hélé-je. Viens ici, bordel!

— Il ne tient pas à venir en émission, dit encore Sim. Il doit parler avec Ulysse à propos du nouveau matos. On le verra après. »

J'ai des fourmis dans les jambes de vouloir quitter mon poste. Je prends mon mal en patience. On reprend l'émission, mais le chat est en folie et j'essaye plus d'entendre ce qu'ils racontent en régie que ce qui se passe sur le plateau.

Quand il me semble que leur conversation prend fin à la sortie de Ganesh, je ne tiens plus: « Sérieux, les gars, y'a pas moyen qu'il vienne? On a quinze mille viewers et cinq amis qui le réclament, tenté-je de me faire à la fois priant et enjôleur.

Versus [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant