2. 𝑴𝒆𝒔 𝒂𝒊𝒍𝒆𝒔 𝒅𝒆 𝒍𝒊𝒃𝒆𝒓𝒕𝒆́

6.7K 363 253
                                    


C'était une belle journée, ironique de la part d'une personne qui n'a jamais même entrevu le soleil.

Les mots justes seraient, c'est une bonne journée malgré le fait que nous nous trouvions dans les Bas-Fonds.

Assise sur le toit de mon « chez moi », j'aimais l'appelé comme ça, ça donnait un côté chaleureux à l'air glacial qui y entrait.
Une brise d'origine inconnue inonda les fins traits de ma chevelure, je devrais peut-être les couper? Ils sont vraiment encombrants par moments.

L'écho d'un bruit de câble en métal, suivi de près par le bruit de gaz vint assourdir mes tympans, les Brigades Spéciales? Ne me dites pas qu'ils me cherchent encore, soupirais-je agacé.

Alors que je m'apprêtais à quitter mon perchoir je me raccrochai aux faibles sons produits par leur équipement, ils s'éloignent ou ils se rapprochent? Impossible à déterminer leurs mouvements étaient beaucoup trop désorganisés pour les interpréter.

Les bruits se multiplièrent, et alors que je pensais enfin être débarrassé de ces toquards le bruit strident des grappins empoignants fermement les murs devinrent plus nets et bien proches, bien trop proches.

Je n'entendais pas qu'une bonbonne isolée mais bien cinq ou six si ce n'est plus encore..

Je pris la précision de me dissimuler derrière écroule de la cheminée,  préparant instinctivement ma première attaque en cas de bémol. Plus qu'une cinquantaine de mètres.

- Bataillon dispersion!! Ramenez les vivants!

Le Bataillon? Qu'est-ce que ces suicidaires pouvaient foutre dans les Bas-Fonds? Et surtout, à la poursuite de qui?
Point positif, je n'avais donc aucun rapport avec cette histoire.

Alors que j'essayais de m'éclipser le plus discrètement possible, essayant à tout pris d'éviter tout contact de près ou de loin avec ces détraqués du Bataillons je me retrouvais tout d'un coup en plein vol dans le ciel, une douleur aiguë se propageant le long de mon abdomen.

- Tch c'est quoi ça encore!

Alors que je lâchais un gémissement de douleurs à cause du choque je me repris aussitôt pour faire face au projectile.

Un homme qui ne devait sûrement pas faire partie du Bataillon vu la tenue Bas-Fonienne qu'il portait se releva.
Il se redressa très rapidement pour se mettre sur ces gardes face à moi-même, lançant de ces yeux gris d'un acier durs, impénétrables et sans pitié un regard qui me fit presque frémir, un geste brusque et je te descends, voilà ce qu'on pouvait y lire.

Je sais qui t'es. Tu fais partie des brigands qui vole par les airs, ceux qui sont allés jusqu'à dépouiller les Brigades Spéciales eux-mêmes. M'adressais-je à lui tout en me redressant en position d'autodéfense en essayant de camoufler un maximum la douleur qui me tiraillait l'abdomen.

  - T'as l'air de connaître un paquet de choses sur moi mais toi t'es qui.

Je ne pris même pas la peine de répondre, à quoi bon? A-t-il cru un instant que j'allais sagement répondre à sa requête? Que dis-je! À son ordre?

La seule chose qui m'intéressait pour l'instant était l'équipement tridimensionnel attaché à sa ceinture, j'ai longtemps essayé d'en obtenir un jusqu'à laisser le monde des airs aux autres, les oiseaux ont bien de la chance. Mais là était ma chance, il était seul et poursuivi.

- Il est là attrapez-le, faite attention il n'est pas seul!

Résonna la même voix que quelques minutes plus tôt, le jeune homme fit l'erreur de détourner son attention de la personne, terrible erreur.
Ces quelques secondes me suffirent pour lui dérober sous ses propres yeux horrifiés de stupeur mes nouvelles ailes de la liberté.

Je souris satisfaite de ce vol improvisé pendant que le bougre reprenait ces esprits alors que je m'éclipsais déjà de ce futur champ de batailles.

- Oie!! Reviens là !

Il eut à peine de se plaindre à moi qu'il se retrouva déjà encerclé de toute part par les soldats du Bataillon, ils ont beaucoup plus de classe que ces chômeurs des Brigades Spéciales!

Parmi les cinq hommes qui entouraient le brigand, il fait vraiment tâche au milieu d'eux, deux des soldats étaient beaucoup plus singuliers que les autres.
Le premier était blond vénitien à la coupe au bol, et pour une raison qui m'échappe il me faisait drôlement penser à un chien.

Le deuxième devait sûrement être le chef c'est le seul à donner les directives, en plus faut avouer qu'il en impose, grand blond aux sourcils aussi imposant que sa carrure.

Bon j'en ai assez vu, maintenant on rentre s'amuser.

𝐏𝐚𝐫𝐪𝐮𝐞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant