- Je sais où je veux l'enterrer.- Où ça?
- Quand nous sommes remontés du souterrain au loin on pouvait voir des collines, je veux aller là-bas.
Il la dévisagea un instant, elle ne voulait pas aller encore plus loin?
- On y va tout de suite, j'ai pas de temps à perdre.
Il quitta la pièce, sur ces talons (t/p) qui ne savait pas trop où ils devaient aller.
Ils arrivèrent devant une porte que le Caporal ouvrit sans frapper, ça a tout l'air d'une infirmerie.Alors que ces yeux arpentaient la pièce ils se figèrent sur la table médicale au milieu de la pièce, un corps y était déposé, recouvert d'un fin drap blanc.
Elle l'a immédiatement reconnue, et ça la figea. L'infirmière l'observait du haut de son siège attablé à son bureau, une mine attristée sur le visage.
Elle avança lentement près du défunt, elle s'arrêta devant le drap, n'osant pas affronter cette douloureuse réalité qui l'a tiraillé, ces yeux noyés dans un océan de tristesse, de mélancolie et d'impuissance.
Elle souleva finalement le drap, ne laissant que son visage paraître. Il avait été nettoyé et ses paupières avaient été closes. Elle observa ce doux visage qui faisait partie de son quotidien.
Elle emmena une de ses mains dans la chevelure de son ami, le caressant doucement tout en continuant de le fixer de ces yeux abattus.
- Je suis vraiment désolée.
Elle releva son regard vers la jeune femme qui était toujours assise un peu plus loin, elles se fixèrent un instant puis elle reporta son regard sur son ami.
Elle le caressa une dernière fois, laissant sa main stagner dans sa chevelure. Elle s'avança doucement de lui et lui offrit la seule chose qu'elle pouvait lui offrir. Elle déposa doucement sur ce front qui était devenu froid et pâle ses lèvres.
Apportant le peu de douceur dont elle était capable de faire preuve.Elle ne prononça pas un mot et le recouvrit du drap blanc avant de lui tourner définitivement le dos. Le regard vide elle fixa le Caporal qui était resté à l'entrée de l'infirmerie.
Il comprit facilement et se remit en marche.[..]
Le silence pesait dans la calèche, ils étaient face à face mais ne s'étaient pas accordé un seul regard, pourquoi faire après tout?
Elle observait le satellite solaire quitter petit à petit l'étendue de bleu qui l'entourait, perdant cette couleur pure pour prendre différents coloris.
Elle ne pensait à rien, elle ne voulait penser à rien. Qu'allait-elle devenir? Que devait-elle faire? Où allait-elle aller?
Elle ne savait rien, elle ne voulait pas savoir. Elle était redevenue seule.Il lui lançait quelques œillades, il le connaissait ce regard.
Il le connaissait et il le comprenait, mais la vie était ainsi il ne pouvait rien changer à cela, et elle non plus d'ailleurs.
La détresse, la peine, la culpabilité, tout était mélangé mais toutes ses émotions étaient parfaitement lisibles dans le reflet de ses yeux (c/y).Au bout d'un moment, se sentant sûrement épiée elle détourna le regard dans sa direction et ils se fixèrent un long moment, chacun dans leurs pensées jugeant l'autre du regard.
Cet instant parut si long qu'ils n'entendirent pas le transport s'arrêter.- Nous sommes arrivés Caporal Chef.
Il ne répondit pas au soldat qui venait d'ouvrir la portière et sans se faire attendre il sortit le premier, suivi de près par la jeune femme.
Le soleil n'était désormais visible qu'à moitié quand ils arrivèrent enfin au sommet de la colline, ce soleil est vraiment magnifique.
À ses pieds fut jetée une pelle, elle l'observa un instant ne comprenant pas ce que le Caporal voulait qu'elle en face.
- T'as quand même pas cru qu'on allait creuser pour toi?
Elle le fixa méchamment alors qu'il s'était adossé à un arbre plus loin, les bras sur le torse. Elle comprit douloureusement que son corps allait être mis à lourde épreuve pendant les prochaines heures à venir, et qu'elle ne recevrait aucune aide.
Elle se saisit de la pelle et commença à creuser alors qu'il partit l'observer plus loin.
[..]
Elle n'aurait jamais cru que creuser une tombe prendrait autant de temps, il faut avouer que de son un mètre quatre-vingt-sept il ne lui rendait pas la tâche facile.
Le soleil avait disparu pour laisser place à sa deuxième plus belle rencontre de sa journée, La Lune.
Elle était l'astre lumineux qui brisait la sobriété de ce ciel sombre accompagnée de ses milliards de colocataires qui le partageant, Les étoiles.
C'était d'une splendeur indécrivable.
Même si ce spectacle était incroyable à regarder elle mit rapidement fin à sa contemplation, je pus la transpiration c'est infecte.
Elle passa une main lasse de son front jusqu'à sa chevelure tout en expirant un bon coup avant de reporter son attention sur la tombe.
Lui ne l'avait pas quitté des yeux, il observait ses moindres faits et gestes prenant bien soin de vérifier qu'elle ne tente ni de s'enfuir, ni de lui nuire.
Malgré les regards indiscrets qu'il lui portait elle l'ignorait et continuait ce qu'elle faisait, on aurait presque cru qu'elle était venue ici seule et qu'il l'avait suivi en espérant s'attirer les faveurs de la jeune femme.
Délicatement elle partit chercher le corps du défunt, le portant avec difficulté finissant par le faire traîner jusqu'au trou.
Elle le déposa le plus délicatement possible à l'intérieur puis commença à reboucher le trou délivrant des mots inaudibles à l'oreille du Caporal.Au bout d'un temps elle finit de reboucher le trou et regarda un long moment cette terre qu'elle avait elle-même retourné, ramenant le Caporal à la raison. Il se leva et marcha en sa direction se posant bras croisés à ses côtés.
- La vie a une fin, les souvenirs eux n'en ont pas.
- La vie a une fin, la vengeance elle n'en a pas.
Il détourna son regard dans sa direction, c'est donc ça le chemin que tu souhaites emprunter?
D'un côté il ne pouvait que comprendre, il comprenait mieux que personne, il avait pensé la même chose et même si il savait que s'engager sur ce chemin ne menait à rien, il ne dit rien.
Il ne dira rien, il ne pouvait rien lui car rien ne pourra la faire changer d'avis.
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𝐏𝐚𝐫𝐪𝐮𝐞
FanfictionRejeter de cette société, comprenant par la douleur qu'elle n'était rien d'autre qu'un déchet à leurs yeux. Le bien ou le mal, rien n'a jamais plus compté.