Chapitre 2 Felicity

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Je me lève,  comme tout les jours à 5h du matin.

Je n'ai pas pu dormir sur le dos, encore une fois.

Je ne sais pas combien de temps je vais encore pouvoir tenir, les enjeux sont trop important pour que je baisse les bras.

Aujourd'hui,  je ne travaille pas, je vais pouvoir aller le voir, celui pour qui j'endure toutes ces souffrances.

Après avoir préparer son petit-déjeuner et nettoyer,  je vais le réveiller,  mon monstre.
Je prépare ses affaires et vérifie qu'il n'y a aucun plie sur sa tenue, le temps qu'il se lave.

En sortant de la salle de bains,  il dépose un baiser sur mes lèvres,  il me répugne.

Je suis sa chose, son objet et il en profite bien.
Je suis consciente de ce je vie mais pour le moment je n'ai pas d'autre solution.

Quand il part au travail, je respire enfin.

Je m'occupe rapidement de mes tâches ménagères et me prépare à sortir.
Je sors mon chien, mon seul réconfort.

Je le laisse au gardien et monte dans le bus.

Pendant le trajet,  je repense à ce qu'est devenu ma vie.
J'étais tellement heureuse avant, Ryan était différent à cette époque.

J'avais 18 ans et lui 24, on s'est rencontrés en soirée.
Il était doux, tendre, amoureux , il me traitait comme une reine.

1 an après,  le drame est arrivé et tout a basculé.
Le vrai Ryan s'est révélé.

C'était des petites baffes, des cris au début et ensuite il passait des jours à s'excuser.
Il a profité de ma fragilité à l'époque pour ancrer dans ma tête qu'il m'aimait comme un fou, que ce n'était que des erreurs.
Je revenais toujours.

La maladie de mon père me coûtait trop cher,  j'ai vendu notre maison pour payer les frais mais c'était insuffisant.

J'ai arrêtée mes études et trouvée un petit job pour aider.

Mon père est là seule famille qu'il me reste, je peux pas me résigner à le perdre.
J'ai fait des demandes de prêt qui m'ont été refusé.

Quand le médecin m'a dit qu'il devait être placé en maison médicalisé je ne savais plus comment faire.

Et c'est la que Ryan a pris l'ascendant.

Il payait les frais pour moi,  ayant repris l'entreprise de son père,  il pouvait se le permettre.
Je l'ai vu comme un sauveur, en réalité,  je suis tombée dans son piège.

Maintenant je dois obéir, subir sinon il arrête de payer.

Je ne peux pas laisser tomber mon père,  je ne peux pas le laisser mourir.
Des fois, j'ai envie de baisser les bras,  de me foutre en l'air et ne plus faire face à ce qu'est devenu ma vie.

J'ai 24 ans et je n'ai plus de vie.

Je ne peux pas avoir d'amis,  je ne dois pas dépasser les heures qu'il m'a attribué pour rentrer,  tout doit être nickel à la maison,  je ne dois pas porter de vêtements court ou serrés.
Je n'ai pas le droit de me maquiller.

J'ai bravé l'interdiction de me faire une amie, une de mes collègues au restaurant est devenu ce qui s'en rapproche le plus.

Je dépéri de plus en plus.

Mais je dois tenir, pour lui.







Le chagrin qui nous rapprocheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant