Chap 4, un journaliste frustré

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En voyant ça, Theodorus s'énerva.

- Et l'autre se permet de jouer avec moi et mes nerfs comme si j'étais un simple pantin ! Il viens chez moi récupérer des affaires ! C'est pas un dépôt-retrait ici ! pesta-t-il dans son appartement en espérant que l'abruti de Dieu des voleurs l'entende (on ne sais jamais...).

Et il percuta, un peu tardivement, que le voleurs en connaissait beaucoup sur lui, à commencer par son identité et son adresse. Il frissonna à cette pensée. Et Theodorus, que savait-il sur son voleur ? Cette question était simple, il ne savait rien. Rien de rien.

- Ah mais ça y est, j'ai une idée ! Je sais où commencer à chercher ! cria Theodorus en passant de l'énervement à une joie à peine contenue. Mon calepin, il me faut mon calepin !

Il se dirigea vers sa table qui était recouverte de papiers d'articles provenant de différents journaux, de notes et autre bazar. Il trouva son calepin en cuir brun foncé dont les coins étaient usés et les pages griffonnées.

- Récapitulons. Ce voleurs est intelligent et casse pieds... Il lit mes articles et il sait beaucoup trop de choses sur moi, réfléchit-il. Il vole souvent les nobles, et personnes ne connaît son identité. Ce qui me laisse penser qu'il doit se balader dans les rues en plein jours sans crainte d'être démasqué, et donc en profite pour me suivre dans certains de mes déplacements.

«Et à mon avis, il se renseigne à mon sujet grâce à des connaissances communes...
Ce qui nous fait plusieurs suspects potentiels !» déclara Theodorus en arrêtant de tourner en rond.

Il s'habilla à toute vitesse, prit un croissant et descendit les escaliers de son appartement, et se sauva à toute vitesse vers ses bureaux.

Theodorus avançait d'un pas déterminé dans la rue. Il évitait les passants à la dernière minute, en bousculait certain, traversait en plein milieu des chaussées et faillit se faire renverser par un motard à cheveux châtains avant de parvenir à ses locaux.

Premier suspect potentiel : son patron. Qui connaissait mieux que lui ses articles et différents déplacements ainsi que son nom et son adresse ? Si il n'étais pas lui même le voleur, il pouvait quand même être sa source.

Il fit mine de travailler à son bureau, espionnant le bonhomme du coin de l'œil.

Au bout d'un moment, le bonhomme en question partit pour le repas de midi.

Theodorus avait deux heures avant qu'il ne revienne.

Il se rua vers le bureau et commença à le fouiller.

Il chercha minutieusement dans les placards et les tiroirs de son patron mais ne trouva rien d'intéressant.
Alors il chercha dans les archives. Il fit chaque dossier mais ne trouva toujours rien.
Sa frustration augmentait au fur et à mesure qu'il ne trouvait pas. Il ne savait même pas ce qu'il cherchait...

- C'est pas possible, merde ! Il aurait pas pu laisser un rapport détaillé de ses agissements, forcément ! Ç'aurait été trop simple ! jura Theodorus après avoir fouillé chaque parcelles de son bureau à la recherche d'une preuve pouvant confirmer ses doutes.

Il repartit donc bredouille vers son bureau et prit une cigarette du paquet dans son manteau. Ça lui calmerait les nerfs, pensait-il.
Il descendit les escaliers, furibond de n'avoir rien trouvé et sortit devant les bureaux du journal pour fumer sa clope en ruminant ses réflexions.

Il sortit son calepin et son crayon et finit par rayer son hypothèse, avant de le ranger dans la poche intérieure de sa veste. En y repensant, il n'y avait aucune chance que son patron soit la source, il tenait beaucoup trop à ce que le voleur soit coffré. A moins qu'il ne planifie ces vols dans le but de faire fonctionner le journal ? Ce serait totalement tiré par les cheveux...

Theodorus finit sa journée à bosser sur les différents sujets que son patron lui avait confié, tout en listant les noms de tout ceux qui lisaient ses articles et le connaissaient bien. De sa concierge à sa famille en passant par ses collègues.

Puis le soir vint et Theodorus rentra chez lui, extrêmement furieux que son enquête n'avance pas d'un pouce.

***

Cendre sautait de toits en toits dans la nuit avec une déconcertante facilité. Il avait garé sa mécamoto dans une ruelle un peu plus loin, et se dirigeait de sauts en sauts vers le bastion de la comtesse d'Aulney. En quelques manœuvres, Cendre ne tarda pas à se trouver sur le toit du bâtiment, au dessus de la chambre de la comtesse.

La comtesse en question était totalement insomniaque, et excentrique par dessus le marché. Elle passait toutes ses nuits à errer dans sa chambre, ses bijoux sur elle.

Cendre s'introduisit dans la pièce, tandis que la comtesse rêvait à des caresses inavouables devant sa cheminée, un livre posé sur ses genoux. Elle était totalement nympho.

Cendre s'approcha d'elle, et embrassa son cou tandis qu'elle sursautait mollement. Il était l'inconnu dont elle rêvait, alors elle comptait bien se laisser faire.

Cendre embrassa son cou et son visage comme si la comtesse était son amante depuis longtemps, et, sans un bruit, il s'arracha à elle. La blonde le regarda disparaître dans la nuit, les joues rosies et un sourire niais sur les lèvres.

Cendre se jeta dans la nuit, son manteau noir claquant au vent et les bijoux de la comtesse bien au chaud dans ses poches. Puis il regagna sa moto et repartit vers son petit chez lui. Il fit une pause près de l'antiquaire, monta en haut du toit de l'immeuble et souleva la tuile où l'attendait le butin de la journée. John était extrêmement efficace pour revendre les bijoux volés.

Puis il repartit et regagna son appartement, sans que personne ne se doute de ce qu'il se passait dans le Londres de la nuit.

«Je te souhaite bien du courage face à la comtesse, mon petit Theodorus ! pensa Cendre.»

De la Cendre sur les toits de LondresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant