De la Cendre sur les toits de Londres

Chap 12, escapade par les toits

Theodorus finit par remonter chez lui, n'en pouvant plus de la cacophonie incroyable qui avait lieu en bas.

Il s'assit de nouveau sur son fauteuil et réfléchi encore aux astuces de notre voleur et à comment s'y prendre pour le coincer, car chaque jours qui passaient sans réel indice et chaques blagues l'irritaient de plus en plus. Et il préférait penser à quelque chose de concret plutôt que d'écouter les hypothèses délirantes de ses voisins quant à la disparition de l'ensemble des vitres de Londres.

Et il agrémenta le tout en marmonnant des mots qui feraient rougir les plus grands jureurs et qui feraient mûrir des tomates en un rien de temps.
Il prit de nouveau son calepin et le feuilleta, encore une fois. Les feuilles gribouillées par les annotations de Theodorus défilèrent sous ses yeux plissés par la colère. Il commençait à connaître par cœur ses notes a force de les lire.

Rien. Rien de nouveau à écrire, aucune information nouvelle.

Cela exaspérait notre journaliste plus qu'autre chose, Theodorus rangea son calepin dans sa poche de veste intérieure et jeta un œil par la fenêtre pour voir comment la situation avait évolué dans la rue.

Theodorus contempla la ville affolée quelques instants. Accoudé au rebord de sa fenêtre brisée, il regardait les gens agités en dessous qui paniquaient au milieu des cristaux transparents.

- Tu m'invite pas à rentrer ?

Cette voix fit faire au journaliste un bond de trois mètres de long au travers de son appartement.

Non seulement parce que la voix était arrivée à un moment où il ne s'y attendait pas, mais aussi parce qu'elle était extrêmement proche de lui alors que personne n'était dans la pièce.

Intrigué, Theodorus retourna près de sa fenêtre cassée et tordit le cou à l'extérieur, à la recherche de cette voix familière qu'il avait entendue. Il examina les fenêtres alentour, cherchant de laquelle provenait ces paroles.

- Au-dessus.

Theodorus releva brusquement la tête pour apercevoir son voleur, perché au bord du toit.

D'un mouvement souple, Cendre se balança de la gouttière au rebord de la fenêtre, tombant accroupi nez à nez face à Theodorus.

En voyant le voleur, le blond se renfrogna aussitôt.

- Toi ! Tu as encore un rapport avec ce qui se passe en bas !? s'écria-t-il, colérique.

- Non, pas ce coup ci, répondit Cendre avec un sourire. Mais je sais des trucs qui devraient plaire à ton côté journaliste !

- Hein ? s'interrompit Theodorus. Je te préviens, si jamais c'est encore un de tes faux indices pour brouiller les pistes... !!

- Non, le calma Cendre en époussetant son manteau. La raison de ma présence ici est que je sais ce qui a provoqué l'explosion au château de la reine, que je sais qui en est responsable, mais que je ne peux pas aller prévenir les flics puisqu'une certaine personne a placardé mon joli visage partout.

Theodorus resta quelques instants les bras ballants et la bouche bée, puis son cerveau se remit en marche.

- L'explosion ? Au château de la reine ? Un attentat ? Quoi ?

Cendre sourit :

- Plutôt intéressant pour un journaliste, non ?

- Et quel rapport avec toi ?

- Je te propose une collaboration. Je t'aide à devenir le sauveur de l'Angleterre et je continue mes petites affaires.

- Quoi ? Tu veux que je devienne ton complice ?