Chap 9, un arrangement

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- Alors comme ça vous ne me croyez pas ? (Elle passa un doigt le long du cou du jeune homme gêné.) Vous êtes intelligent dites moi... Mais si je vous disais que je vous dirai tout ce que vous voulez contre un... arrangement ?

- Q-Quel genre ?

La comtesse passa ses bras autour de son cou.

- Posez moi vos questions...

- Hum... Comment s'est passé le vol ?

Theodorus était rouge comme une tomate.

- Il a surgit dans la nuit comme ça... (La comtesse s'assit sur ses genoux.) Surgit de nulle part... Moi j'avais mes bijoux sur moi... (Ses lèvres étaient de plus en plus près.) Il m'a embrassée... (De plus en plus près.) Et il m'a prit les bijoux comme une caresse... (De plus en plus près.)

Theodorus avait beaucoup trop chaud devant cette espèce de ventouse rose qui s'approchait un peu trop de lui (notre détective avait un peu de mal avec les femmes, surtout les jolies).

N'y tenant plus, il attrapa la comtesse et la plaqua violemment sur le canapé pour la repousser, mais ça avait plutôt l'air de lui plaire, à elle.

- Comment était-il ? réussit Theodorus à demander.

- Grand... Châtain... Beau comme un Dieu... Et caressant ! soupira-t-elle en essayant d'attraper son visage pour l'embrasser.

Sans demander son reste, Theodorus s'enfuit en courant, claquant les portes derrière lui et poursuivit par une comtesse en nuisette.

Il courut du bastion sans s'arrêter, et arriva dans un parc où il osa enfin s'arrêter, bien que la comtesse avait cessé de le poursuivre depuis bien longtemps (à partir du moment où le journaliste avait passé les portes du bastion, en vérité, la comtesse ne tenant pas trop à poursuivre un homme presque nue dans toute la ville).

Bon. Au moins il était sûr que son voleur était bien l'intrus de chez lui. La description concordait.

Au bout d'une heure, il rejoint son bureau. Là, un message l'attendait :
«J'espère que je pourrai vous revoir, j'ai envie de vous.
Anne d'Aulnay.»

Theodorus était convaincu d'entendre le rire narquois de son voleur planer au dessus de lui.

En lisant la note il sentit un frisson lui parcourir l'échine.

Jamais il ne reverrai cette femme nymphomane, il se le jura. Il broya la note dans ses mains et la balança dans la corbeille en jurant après le voleur...

"Maintenant qu'il sait que je connais son visage, je ne le croiserai plus souvent..." pensa Theodorus.

Il écrivit un article sur un sujet moins intéressant que son voleur en attendant d'avoir plus d'informations (un article sur le concours de lancer de paires de chaussette de Bakerstreet), et le signa de sa plume avant de le remettre au directeur. Puis il partit dehors et prit le tram suspendu, et quelques arrêts plus tard il descendit de celui-ci.
Il erra dans le boulevard jusqu'à ce qu'il arrive devant la boutique de l'antiquaire.

- Salut John, dit-il à l'adresse du tas de d'objets qui était devant lui

Le tas d'objets en question se mua en une forme plus humaine avant de répondre :

- Salut Theodorus, qu'est ce que tu veux ? dit John avec une voix à peine réveillée.

- J'aurai besoin de renseignements, déclara Theodorus sur un ton déterminé. Toi qui travailles dans les antiquités et la revente, sais tu quel serait le point commun entre tout les vols du Dieu des voleurs, mis à part le fait que ce soit des bijoux ayant appartenu à la noblesse au moins une fois ? Et quel intérêt il aurait à les voler ?

John soupira avant de se gratter la tête.

- Le point commun... Je peux pas trop te dire, la seule chose que je sais de ces vols vient de toi. Mais après, je peux répondre à l'autre question. La valeur des bijoux dépend de son histoire ou de sa matière. Je suppose qu'il les revend à des connaisseurs, à moins même qu'il soit engagé par l'un d'eux. Quelqu'un qui a les moyens peut les revendre sur le marché noir à des prix scandaleux, et il y a toujours des collectionneurs qui sont prêts à hypothéquer leurs familles pour ces trucs là ! Et si ils les revendent à des étrangers, on peut toujours rêver avant de les revoir, ces bijoux ! Mais après, ça reste des théories...

Theodorus réfléchi quelques instants. Qui aurait les moyens de se payer un voleur pour aller voler des richesses faramineuses ?

Les deux hommes discutèrent quelques instants, puis le journaliste repartit à son bureau.

Cet après midi, il avait rendez-vous avec un portraitiste pour dresser le portrait robot de son mystérieux voleur.

Après de nombreux essais, Theodorus parvint à tenir un portrait ressemblant, bien que la moitié du papier à dessin y soit passé. Le blond avait même parfois prit lui même le crayon pour rajouter certains détails qu'il avait pu remarquer sur le visage de son visiteur impromptu.

Tout fier, le journaliste confia le portrait à son patron, qui l'envoya directement à l'imprimerie.

Theodorus rentra chez lui le cœur heureux, et fut tout aussi heureux de trouver une lettre sur son bureau de la part de son voleur.

«Alors, que pensez vous de la comtesse ? N'est-elle pas charmante ?»

Le mot ne fit rien d'autre que lui arracher un sourire un peu jaune.

De la Cendre sur les toits de LondresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant