Chap 13, feu d'artifice au palais royal

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Un énorme cratère en flamme, entouré d'immeubles effondrés qui semblaient avoir été soufflés d'un seul coup. L'air résonnait de fumée et d'alarmes, tandis que des équipes de pompiers, policiers, infirmiers et militaires tournaient autour de cette catastrophe en essayant de sortir les corps ensevelis sous les décombres (espérant les retrouver vivants), et en tentant tant bien que mal de faire évacuer la zone.

Theodorus se figea de stupeur. Le cratère était énorme. A côté, les sauveteurs et militaires ressemblaient à des fourmis grouillant autour d'une friandise.
Sa bouche s'entrouvrit mais les mots, malgré la barrière des lèvres ouverte, moururent dans sa gorge. Qui a pu être assez fou pour entreprendre une telle action ?

Le spectacle qui se déroulait sous ses yeux se gravait un peu plus à chaque instant dans sa mémoire, s'enregistrant comme base sûre pour tout ses prochains cauchemars.

- Qui... Qui a fait ça ? Cette horreur ?

Les mots réussirent enfin à sortir de sa gorge pour aller se mêler aux cris et à l'agitation aux alentours.

- Moi même, malgré moi.

Ces mots glacèrent d'effroi le journaliste.

- Q-Quoi ?

- Enfin, c'est moi qui ai échoué à désamorcer la bombe.

- Attend, s'indigna Theodorus. Tu veux me faire croire que tu es un justicier après tout ça ?

Cendre soupira.

- À ton avis, comment fonctionne mon petit bizness ? Je vole les bijoux des nobles et des gens de la haute. Comment veux-tu que je m'en sorte si un fou supprime toutes les bourges d'un coup ?

Theodorus resta silencieux quelques instants, contemplant le cratère qui défigurait Londres.
Ces arguments se tenaient.

- Et on fait quoi maintenant ? soupira le journaliste.

Cendre sourit. Cette phrase venait de signer un accord muet entre eux, du genre «on est allié pour le moment, mais fait gaffe à toi.»

Theodorus soupira. Qu'est-ce que ce bandit pouvait être agaçant parfois, pensa t-il.

En attendant la réponse du voleur, il s'assit sur le faîtage du toit et laissa son regard se balader sur les décombres.

- Alors, que fait-on, Voleur ? demanda Theodorus en l'absence de réponse, tout en prenant soin d'appuyer sur le dernier mot.

- Suis moi, Journaliste, répondit Cendre en imitant l'intonation de Theodorus.

Le voleur alla chercher la corde laissée au bord du toit et en tendit le bout au blond.

- Attache toi.

Theodorus obtempéra tandis qu'il regardait le voleur passer la corde autour de sa taille et accrocher l'autre bout à une cheminée.

- Prêt ?

- À quo-AAAAAAAAAAAH !!!

Theodorus cogna violemment le volet avec son épaule tandis que la corde se tendait au dessus de lui.

- Tu me payera ça !! hurla-t-il en pendant mollement de la gouttière au voleur qui se bidonnait sur le bord du toit. Enfoirééé !!!

Pour toute réponse, Cendre le fit descendre un peu plus délicatement jusqu'au bas.

Un fois qu'il l'eut rejoint, Theodorus beugla :

- Mais t'es totalement taré !! Qu'est ce qui t'as pris de faire ça, bordel !?

- T'aurais jamais accepté de sauter de toi même, répondit nonchalamment le garçon en enfourchant sa moto après y avoir rangé la corde.

- T'es taré. T'es au courant que je me vengerai, quand même ?

- J'y compte bien ! Ce serait beaucoup moins drôle sinon.

Theodorus monta derrière le voleur.

- Tu veux que je te dise ? Je t'aurais jamais laissé le moindre indice si tu étais un idiot con comme tes pieds.

Sur ce, les deux s'en allèrent. Ils roulèrent silencieusement sur les rues pavées de verre à travers le Londres déserté de ses habitants, qui s'étaient regroupés autour des postes de radios restant.

Puis, la mécamoto s'arrêta face au jardin botanique. À l'intérieur de l'immense serre, des lumières étaient allumées, et les vitres n'étaient incroyablement pas brisées.

En s'approchant discrètement, les deux jeunes hommes entendirent par une vitre entrouverte :

- Cette bombe a eu une portée bien plus grande que ce que nous attendions ! Elle n'était sensée détruire qu'uniquement la chambre royale, pas tout le quartier !!

De la Cendre sur les toits de LondresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant