Chapitre 20

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Et si on ouvrait nos cœurs plutôt que nos veines ?

Les yeux verts du Gryffon me transpercent d'une sévérité telle, que je me sens tressaillir. Un frisson remonte le long de mon dos et je dois avouer qu'après tout ce temps, il garde l'aura d'un leader, d'un maître, nous menant vers un horizon meilleur.

Cependant son corps le trahit. Tendu, les lèvres serrées, je peux sentir son cœur résonner dans toute la forêt. Il pulse le sang dans ses veines, apportant le plus d'oxygène qu'il puisse afin que son hôte ne tombe pas dans les pommes.

À ces pensées, une image me revient en mémoire. Dans ce chaos, je me souviens d'Harry, couché sur mon lit, ma joue contre son torse et me rappelle du battement calme, apaisant que m'avait offert le bruit du tambour régulier dans sa poitrine et l'effet qu'il m'eût prodigué. Ses doigts parcourant habilement mes cheveux m'avait provoquées de douces sensations et nos jambes, emmêlées me rappelaient à quel point j'avais pu sentir son besoin d'aimer.

"Tâches de ne pas mourir."

Les mots d'Harry me ramènent à l'instant présent et je fixe ses mains, dépourvues de baguette.

"Je ne sais pas vraiment à qui tu dois rappeler ceci."

Mon ton est dur, ferme, et tandis que je m'apprête à lui ordonner de rester à l'écart, il me contourne et fonce littéralement dans le tas, évitant les différents mages pour  ramasser son outil de défense.
Quel bol.

Je le fixe, m'appretant à intervenir si quelqu'un ose le toucher mais un mouvement à ma droite m'oblige d'invoquer un sort de protection pour moi-même.

Le père de Vincent Crabbe.

Je l'ai rencontré une fois ou deux grâce à mon père, mais jamais je ne l'aurai cru assez fou pour s'impliquer là-dedans.

"Et dire que mon fils traînait avec un traître ! Que dirait ton père Lucius Jr ?"

Un autre sort lancé que je parre de justesse d'un mouvement de bras.

"Mon père est emprisonné à Azkaban. Et c'est la place où il aurait dû se trouver depuis le départ ! Comme la tienne ! Expelliarmus !"

Il est projeté contre un tronc et c'est un Auror qui l'attache et lui vole sa baguette avant de lui lancer un sort de pétrification. J'en frémis et me hâte de reposer les yeux sur Harry qui semble se débrouiller plus facilement que je le pensais. Mais son pouvoir fait de lui une cible et rapidement, il est encerclé. A son secours, je jette quelques sorts de protection pour le rejoindre et, je ne sais de quelle manière, - par une enjambée sur le corps d'un Aurors et une attaque - mon dos se retrouve collé au sien.

"Ils sont trop ! me dit-il, le souffle court.
- Tu t'attendais à boire une bierre au beurre en même temps ?
- On a pas le temps pour tes sarcasmes !"

J'ai un sourire et à la première attaque d'un ami de mon père, je la parre et rend le coup. Ça ne suffit pas. À peine mon sort l'atteint qu'un autre fonce sur moi.
Mon côté gauche, puis le droit se mettent à faiblir.

Je ne me mets plus qu'à défendre, priant pour que l'un d'eux laisse une ouverture, une faute.
Mon poignet faiblit, et c'est dans un coup critique lancé, que je m'écroule au sol dans un hurlement de douleur. J'ai l'impression qu'on me brise les os un à un tandis que des milliers de lames me transpercent la peau.

Endoloris.

Je ne l'avais encore jamais subit.
Et je n'aurai souhaité jamais le connaître.

Venin - DrarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant