Chapitre 9

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"L'absence de l'être aimé laisse derrière soi un lent poison qui s'appelle l'oubli"

- Claude Aveline

Je me sens de plus en plus apaisé, appréciant davantage cette vie monotone de l'élève en dernière année, se plaignant des cours trop longs ou des devoirs incompréhensibles.
Sans cauchemar, sans peur, sans peine, sans regrets, je regarde ce blond si fier de sa place aujourd'hui déambuler dans les couloirs, me suivant pour entrer dans la grande salle.

Je vagabonde à ses côtés, sourire aux lèvres quand une main se pose sur mon épaule.
Je me tourne vers ce garçon, qu'il y a de cela huit ans, j'avais rencontré juste avant d'être admis à Gryffondor. Ce garçon si sûr de lui qui était devenu si hésitant, si douteux de lui-même.
Mon regard s'accapare du sien et je sens des frissons d'envie remonter le long de mon échine.

Comme en transe, nos lèvres se rapprochent, envieuses l'une de l'autre jusqu'à se trouver.
Comme seuls au monde, je savoure cet instant qu'il me partage et pose une main sur sa joue.
Comme amants, la douceur qui émane de nos corps se transforme en passion. Une passion dévorante, attractive, obsédante.

J'ouvre les yeux, sortant de mon délicieux rêve pour tomber nez à nez avec les lambris du lit à baldaquin aux couleurs de ma maison. Encore somnolant, je tourne la tête de gauche à droite, passant en revue les couches dénuées de toute tête familière, et si je tente de me remettre d'un rêve si parfait, un soupire de lassitude s'extirpe de mes lèvres.
Je passe une main sur mon visage, déguisant mon envie de jubjoter pour un manque de sommeil afin de me rassurer, insistant sur le faîte qu'au final, si on prend le bon côté des choses, les cauchemars semblent m'avoir laissé un moment de repos.

M'appuyant sur le matelas, je laisse mes jambes toucher le sol avant de me redresser, étirant mes bras jusqu'à la salle de bain.

"Ah putain, Drago, regardes ce que tu me fais, je lâche, passant devant le miroir de la chambre, le sexe gonflé sous mon training."

Je tourne ma tête vers la fenêtre et ai un faible rictus nostalgique, revivant les années en vitesse accélérée dans mon esprit.

La neige envahissant l'horizon, je songe au bal de fin de saison prévu par la tradition Poudlard, et grogne.
Je n'ai aucune partenaire.

Hermione compte y aller avec Ron. Evidemment.
Moi ?
Et bien pour le moment, on se croirait dans un décor bien peu habillé.

La possibilité de ne pas y aller me traverse l'esprit et j'avoue n'en avoir ni vraiment la force, ni vraiment l'envie de me confronter encore aux jeunes Mages qui prendront, cette fois, la peine de me dévisager.

L'eau chaude de la douche ruisselle sur mon corps et comme un auto-coaching, je me convaincs.

"Je dois reprendre une vie normal donc, j'irai."

¤

"Je dois réfléchir... je lâche en évitant une énième fille, gênée de se jeter à l'eau pour me proposer sa compagnie à la fête."

Oui, j'ai dit que je n'avais aucune cavalière, mais je n'ai pas dit que je n'avais aucune proposition.

En fait, depuis que Voldemort a disparu, une certaine popularité s'est emparée de mon image et même si je m'y étais, avant tout ça, habitué par ma cicatrice, je reste toujours aussi abasourdi devant un tel déchaînement.

Génial.

En retard pour mon cours de métamorphose, je détourne lentement mes pensées vers l'objet de mes plus noirs désirs. Drago.
La curiosité me ronge.
Avec qui va-t-il y aller ?

Venin - DrarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant