Venin - Drarry

Chapitre 10

"Pourquoi le poison quand on peut tuer avec du miel ?"

- Anonyme

Voilà deux jours qu'Harry est déclaré disparu.

La première journée, Hermione et Ron se sont empressés d'aller exprimer leur mauvais pressentiment à Mcgonagall, inquiets pour leur ami. Les ayant pris très au sérieux, elle l'a tout d'abord déclaré malade aux élèves chuchoteurs, mais les rumeurs ont très vite fusé à travers Gryffondor, puis dans les autres maisons et le simple sauveur grippé devint une véritable tête de prime.

Fouillant tous livres de sortilèges passant sous la main de la bibliothèque, Gryffondor, Pouffsouffle, Serdaigle et même quelques mages Serpentard se sont attelés à une mission commune, redevant à Harry une dette plus que précieuse.
Les professeurs d'abord réticents à ce que tous délaissent leurs devoirs de côtés pour se retrouver à nouveau dans des problèmes, finirent eux aussi par se prendre à la démarche. Ne voulant pas avertir le Ministère, c'est donc ensemble que nous menons notre enquête.

Après énième livre avalé, je soupire de fatigue, le refermant pour poser mes coudes sur la table en chêne et passer mes mains sur mon visage.

Quand Harry eût soudainement l'envie de transplaner, je m'étais retrouver seul, livré à moi-même, mes secrets en pleines figures. J'avais longtemps fixé le marbre blanc des lavabos avant de m'y adosser, les fines gouttes salées perlant de mes yeux pour venir glisser sur la paroi froide de ma peau et s'échouer contre l'émail parfaite de l'écouloir.
Ayant tenté d'éviter le jeune mage durant près de deux semaines, l'envie de le serrer dans mes bras et de l'embrasser n'avait jamais été aussi opressante, le poids de mon amour pour lui m'ayant rendu si vulnérable que je dûs me résigner à ne plus lui parler, ni même le voir.
Putain.
Astoria Greengrass eut tort sur plusieurs choses. Malheureusement pour elle, ce n'est pas Harry qui me suit désormais à la trace mais moi, qui suis tombé éperdument amoureux du brun aux yeux émeraudes... Je ne suis plus un Mangemort non plus, c'est juste... Compliqué. Je n'arrive pas à me défaire d'une certaine partie noire, trop ancrée en moi et je ne pouvais pas lui dire que si Astoria et moi avions parlé, c'était dans l'intérêt du Ministère.

Mais c'est trop tard, Harry a décidé de ne plus me faire face. Et encore une fois, je deviens le bourreau détruisant la vie d'un nouvel élève, brisant la confiance qui s'était installée entre nous, me fendant le cœur à moi-même.

¤

McGonagall, à nos côtés, observe les manipulation de Monsieur Slughorn tout comme moi et le groupe - Ron, Hermione, Luna et Neville pour ainsi dire - qui s'est amassé autour du chaudron transporté au milieu de la salle de classe afin d'avoir un espace plus large.

Sans table, ni bougie, le lieu qu'il y'a de cela une heure, chaleureux, semble devenir une véritable salle d'expériences.

"Écartez-vous, j'ai besoin d'espace !"

Le dernier élément engloutit par la mixture semble se fondre dans la masse et il continue de brasser, la baguette levée, incantant une magie fouineuse.

"Monsieur Malfoy, votre main !"

Étant la dernière personne à l'avoir croisé vivant - et par Dumbledore que ça me glace le sang - je suis l'élément essentiel de cette chasse au Sorcier.

Je lui offre ma paume et sa main gauche vient fermement tenir mon poignet, me laissant une grimace de douleur sur le visage quand sa baguette glisse sur ma peau, coupant le derme qui laisse échapper un doux liquide rouge et chaud.