Epilogue

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Je ne le redirai jamais assez ;

"Tout est poison et rien n'est sans poison ; la dose seule fait que quelque chose n'est pas un poison."

-Paracelse


Avez-vous déjà aimé ?

Je ne vous parle pas d'un amour éphémère, passant de l'un à l'autre ou de l'autre à l'un.

Je vous parle de cet amour si puissant, que donner votre vie n'est rien face à tous ce que vous pourriez endurer pour l'autre.

Aimer à tel point qu'on accepte la souffrance en dépit du bien-être de notre aimé.

Aimer si inconditionnellement que même la magie, dieu, quand bien même la mort ne peut braver votre attachement.

Aimer si ardemment, votre cœur tambourinant toujours au rythme du sien, lui promet une fidélité et une loyauté sans faiblesse.

Moi, j'aimais.

Si vous saviez à quel point je l'aimais.

J'avais ouvert la porte si brusquement que le ventail se cogna au mur en un bruit sourd, rebondissant par la suite en un faible mouvement.

Je courrais, ma vie actuellement dépendante de cet instant tandis que mon coeur tentait de sortir de ma poitrine.

Le passé soigneusement enfoui refit surface en un temps si mince que j'en aurais perdu le fil.

Le regard éteint de cet homme que j'avais vu mourir me revint en mémoire et la netteté de ce souvenir le rendit plus dur à me remémorer.

Malfoy.

J'avais mis des années à le connaître, des mois à l'apprécier, des semaines à le pardonner mais à peine quelques secondes pour me rappeler à quel point j'avais pu tomber éperdument amoureux de lui.

L'air caressant mon visage, je vis les arches défiler tandis que mes cicatrices se décidaient à se rouvrir visant à me refaire saigner, comme un pieux fossilisé en ma poitrine qu'on vint à bouger, ayant pour but de verifier que je possédais toujours un cœur.

Je me souviens de la rentrée, quand nos regards s'étaient accrochés, du frisson qui m'avait parcouru au toucher de nos doigts quand il m'eut rendu ma baguette, la salle des potions qui servit de chambre pendant quelques secondes, les cours passés à s'éviter, mon témoignage, l'hôtel, le bal, et ses lèvres.

Le goût de ses lèvres...

Son odeur boisée, ses cheveux agréable au toucher, sa peau douce et son corps avide du mien.

Les larmes embrumèrent ma vision et quand j'eus tourné à l'angle, je reconnus le dos de celui que j'avais tellement pleuré.

"Malfoy ! je hurlais si fort que tout Poudlard m'avait sûrement entendu."

Mes pieds s'étaient arrêtés. J'avais passer une main tremblante sur mes yeux humides et mon regard désarmé se crocha au sien, sûr et fort.

Il s'était tourné, et maintenant à une quinzaine de mètres, il me sourit.

J'entendais le tambour incessant résonner à l'intérieur de ma poitrine, sentais mes jambes perdre de leur usage et étais capable de ressentir l'hurlement de l'adolescent en moi, trop jeune pour avoir perdu ses rêves. Cet ados, ce jeune homme, convaincu que personne ne le pardonnerait, que personne ne comprendrait.

"Dra... Drago... je soufflais avec difficulté son nom, imprononcé depuis presque 9 ans."

Le sourire du vert s'effaça et son regard, reluisant de vie, m'offrit ce que j'avais durant ces quelques minutes le plus redouter.

La certitude qu'il était réel.

À suivre...

Venin - DrarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant