La Chance de Vivre

Bonus

Lorsque j'ai publié le chapitre 22 de La Chance De Vivre, une lectrice, devenue grande amie, m'a fait l'honneur d'écrire la suite de ce chapitre comme elle l'imaginait.

Et c'est tout à fait à couper le souffle.

Merci encore, ErtyFire.

Bonne lecture ❤️

***

«Je comprend pas. Je ne comprends pas comment les gens font.

J'ai mal, j'ai mal, j'ai si mal. Là, dans ma poitrine ! J'ai mal au coeur alors qu'il n'en reste plus qu'un trou béant.

J'ai mal. Je me sens perdue, si perdue. Où est le sol ? Où est le ciel ? Où est le bonheur ? Je me tiens au bord de cette falaise, mais je suis déjà tombé dans un abime sans fond.

J'ai mal. J'en ai marre. Marre de cette douleur dans un cœur qui m'a été arraché ! J'en ai marre. Je veux sombrer encore, encore plus dans cette mélasse de désespoir, m'enfoncer plus loin dans le noir pour enfin, ne plus rien ressentir.

J'ai mal. Je n'en peux pluus. N'en peux plus de verser des larmes. Des larmes silencieuses, des larmes qui font bien plus mal que de vraies larmes qui coulent sur mes joues. Des larmes invisibles qui s'insinuent sans faire de bruit et qui ruissellent dans mon esprit. Je n'en peux plus. Je n'en peux plus de ma voix intérieur qui cri, qui hurle au secours mais qui ne fait pas de bruit. Je n'en peux plus de ma façade de sourire, de joie, de ma façade qui a l'air forte. Qui a l'air de pouvoir s'en sortir.

Je ne peux pas.

Et je regarde les autres, les autres qui avancent.

Comment arrivent t-ils a aller mieux ? Comment peuvent t-ils supporter tout ça ?
Comment peuvent-ils sourire avec tant de sincérité ?
Comment oublient-Ils ?

Étrangement, autour de moi tout s'améliore. Ma mère délaisse ses bouteilles, la lune n'a plus besoin de béquilles pour briller, l'étoile saisit enfin la chance de peut-être ne pas s'éteindre.

Les visages d'êtres proches s'illuminent, il semble que le ciel s'éclaircit pour tout le monde.

Alors pourquoi ? Pourquoi cette douleur ne s'arrête pas ?! Pourquoi au contraire elle grandit ?! Dites moi comment vous faites ! Dites moi !

Pourquoi cette sensation de vide ?

Pourquoi cette chute dans l'abîme ne s'arrête pas ?

Pourquoi je ne remonte pas ?

Vous, vous arrivez  à détourner le regard de cette douleur,  à la laisser derrière vous. Vous restez forts, tellement forts. Je ne comprends pas.

Je reste planté dans le passé, dans le passé qui me happe et me détruit. Et je vous regarde avancer vers le futur, qui brille et vous reconstruit.

Je vous regarde vous en aller  mais c'est moi que je sens partir.

Je ne peux pas avancer. Je ne sais pas avancer. J'en ai marre ! J'en ai marre d'essayer ! Je veux juste m'arrêter là, j'ai juste besoin que ça s'arrête.

Le monde tourne trop vite, je n'arrive pas à suivre.

Je suis inutile ici. Beaucoup trop en décalage.

Mes pensées sont bien trop sombres pour rester prêt de vous. Tout est trop noir pour que je puisses rester aussi prêt de la lumière.

Je suis fatiguée, bien trop fatiguée. J'ai essayé pourtant, j'ai essayé... Mais je n'arrive plus a vivre. Chaque jour je me lève le matin, je vois ma mère et tout son courage et tout ses efforts, chaque jour je vais au lycée et je vois ma meilleure amie qui se rétablit, se remet, chaque jour je discute avec l'étoile et chaque jour elle se bat et elle positive.

Et chaque jour, et chaque jour, ce fossé entre eux et moi se creuse, se creuse et m'écartelle de l'intérieur.

Je voudrais crier. Me battre. Déchirer ce voile de larmes qui ne coulent pas. Avancer. Les rejoindre.

Mais je suis bien trop fatiguée. Bien trop fatiguée. Ma voix s'est enraillée plus encore que ma volonté. J'ai perdu toute mes force pour me battre. Ce voile salés m'a déjà emprisonnée tout entière dans son étreinte. Mes pieds sont fixés bêtement au sol poussiéreux du passé, incapable d'avancer.

Les rejoindre ? Je n'en n'ai même  plus envie.

Je ne veux plus rire, endurer, faire comme si tout allé. Comme si moi aussi je pouvais m'en sortir.

Je suis en décalage avec le monde. Je suis en décalage avec la vie.

Je suis fatiguée. J'aimerais tellement dormir... pour l'éternité.

Alors pourquoi le téléphone sonne ? »

***

Une tonne d'applaudissements pour mademoiselle ErtyFire !

Merci encore, ça me touche tellement ! C'est le plus beau cadeau qu'un lecteur pouvait me faire ; je t'en suis très reconnaissante 🌠

With love,
S.